Analyser les images natives
Examiner les images natives issues d’une imagerie cone beam suppose de vérifier :
- l’absence d’artefact métallique ou cinétique ;
- l’absence d’erreur de cadrage ;
- des découvertes fortuites (excroissance osseuse, sinus opaque, etc.), à mentionner impérativement afin de protéger éventuellement sa responsabilité médicale ultérieure.
La structuration du compte-rendu, qui se constitue au fur et à mesure, dès l’analyse des images natives, permet de gagner du temps.
Les mentions obligatoires ou constantes sur votre compte-rendu sont :
- le champ d’acquisition
- le DAP.
On peut indiquer certains éléments de façon facultative sur le document. Vous pouvez donc noter la taille du voxel utilisé, le temps d'acquisition, la rotation. Il faut s’attacher à décrire ce qui est vu selon les différents plans. Retrouvez ci-dessous un exemple des mentions à faire apparaître sur votre compte-rendu :
Extrait de la formation Cone beam - Walter Santé
Recadrer et orienter les images
Il faut comprendre qu’il n’est pas possible de prendre les images telles qu’elles arrivent de la machine après acquisition du cone beam. L’examen dentaire CBCT est nécessaire mais pas suffisant pour le diagnostic.
Il s’agit tout d’abord de réorienter chaque image jusqu’à obtenir une vision satisfaisante de la structure à observer.
L’imagerie cone beam est de 2 types, selon la manière d’orienter les images :
- pour un type de machine cone beam, le recadrage et l’orientation se font par déplacement des axes ;
- pour l’autre type, les axes sont fixes et c’est l’image que l’on va faire tourner.
Le recadrage et l'orientation des images cone beam permettent d'optimiser l'analyse et de gagner du temps. Ainsi par exemple réaliser un cone beam mandibulaire, avec un champ assez large, et en étudier les images, devrait prendre de moins en moins de temps au fil des expériences.
Optimiser les images
Le cone beam est un examen qui laisse une certaine latitude au praticien pour ajuster certains paramètres d’image. L'optimisation des images consiste, en fonction du diagnostic à faire, à procéder au réglage des paramètres suivants :
- de la luminosité ;
- du contraste ;
- des filtres.
De bons réglages apportent une grande plus-value diagnostique. C’est notamment l’objet des formations CBCT.
Il s’agit de garder à l’esprit que l’œil humain n'est pas adapté à la vision du noir et blanc. Le cone beam construit l'image avec des niveaux de gris qui ne sont pas continus, comme en photo argentique, mais en effectuant un fenêtrage qui donne une vision "en escalier" des nuances de gris :
Extrait de notre formation Cone Beam
Le réglage est donc très personnel et dépend de l’acuité noir et blanc de chacun.
Étudier les images
L’étude des images est le cœur de l’examen du cone beam. Les formations cone beam pour dentistes y consacrent de nombreuses mises en situation.
Il faut se choisir une méthode, par exemple commencer par étudier ce qui est autour de la zone à observer, en gardant le centre d’intérêt pour la fin pour être sûr(e) de ne rien oublier, puisque pour rappel il est de la responsabilité médicale du chirurgien-dentiste de s’occuper de toute l’image.
Par exemple, lors de l’observation d’une dent de sagesse en germe, on peut s’apercevoir d’une perte d’émail, qui est à signaler car elle peut causer des dégâts parodontaux. Ou encore si une lésion est inhabituelle, avec une calcification, il faudra un examen plus approfondi en biopsie. Parmi les autres découvertes fortuites, il peut y avoir un sinus opaque ou une excroissance osseuse. Dans tous ces cas, le rôle du chirurgien-dentiste n’est pas d’identifier et de conclure (c’est celui de l’anatomopathologiste) mais de décrire et signaler.
Cette étude des images requiert beaucoup de vigilance et de concentration. Il faut éviter d’être dérangé par des coups de téléphone ou des irruptions. Le chirurgien-dentiste doit se placer dans une bulle pour à la fois aller vite et ne rien oublier, a fortiori s’il est amené à poser un diagnostic. Le cone beam est un examen qui demande beaucoup de soin et d’implication dans l’étude de l’image.
Le praticien peut réaliser son étude en prenant toujours les mêmes étapes, par exemple coupes axiales, sagittales, coronales. En faisant tourner les images et en revenant si besoin à une autre coupe, ill va ainsi progresser petit à petit dans le diagnostic.
Il est pertinent de noter dans le compte-rendu les observations au fur et à mesure.
L’étude des images de cone beam oblige le praticien à avoir une connaissance anatomique des os du crâne et de la face, ainsi qu'une bonne appréhension des correspondances entre les zones anatomiques et les zones radio (notamment sur une panoramique où l’image apparaît comme écrasée).
Apprenez-en plus sur les différences entre le scanner et le cone beam en consultant notre article.
Formater les images
Les images sont sauvegardées dans le dossier du patient et éventuellement communiquées à un correspondant (chirurgien, implantologue, etc.). Format DICOM, film thermique, e-mail, stockage sur un cloud ou une clé USB : toutes ces modalités de partage sont envisageables, en fonction de ses préférences et de celles des autres praticiens. Les images papier ne constituent pas un très bon format. Les formations cone beam pour dentistes explicitent les spécificités de chaque format.
Pour la conservation des images, il faut opérer un choix et ne garder dans le dossier que les images fixes les plus significatives. En effet l’examen dynamique ne prend pas beaucoup d’espace de stockage informatique. L’acquisition volumique, au contraire, occupe beaucoup d’espace : il est possible de la supprimer, notamment après un an, ou la conserver mais dans ce cas plutôt sur un disque dur externe.
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