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Par Alphonse Doutriaux
Deuxième temps fort de l’hémostase primaire, le clou plaquettaire joue un rôle essentiel dans la coagulation du sang. Il favorise l’accumulation et l’agrégation des plaquettes sanguines dans la zone vasculaire lésée, ceci afin de boucher la brèche et d’éviter tout risque hémorragique. Les patients sous anticoagulants, cependant, peuvent avoir des problèmes de coagulation, augmentant le risque d’hémorragies internes ou externes. C'est pourquoi la surveillance des patients sous anticoagulants est importante.
Retour sur le rôle et les étapes de la formation du clou plaquettaire.
Le clou plaquettaire est un temps de l’hémostase primaire. L’hémostase, en effet, est divisée en trois parties :
L’hémostase primaire se déroule en deux temps : le spasme vasculaire et le clou plaquettaire. La formation du clou plaquettaire est possible grâce à la contraction locale du vaisseau sanguin à l’endroit lésé. Les plaquettes sanguines s’accumulent et un premier caillot sanguin (thrombus blanc) se forme afin de boucher la brèche. Ce processus permet d’éviter les hémorragies en arrêtant le saignement.
Les plaquettes sanguines (les thrombocytes) jouent un rôle actif dans la coagulation sanguine. Elles sont constituées de plusieurs éléments :
Bon à savoir
Ces plaquettes forment le premier maillon de la formation du clou plaquettaire dans l’hémostase primaire. Issues de la moelle osseuse, ces fragments de cellules mesurent entre 2 et 4 µm de diamètre (elles sont plus petites que des globules rouges) et ont une durée de vie de 7 à 10 jours. Elles sont éliminées dans la rate et sont au nombre de 150 à 450 milliards par litre de sang.
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Découvrir la formationDans la coagulation du sang, les plaquettes jouent un rôle fondamental en colmatant la plaie vasculaire. L’hémostase primaire permet de créer un premier bouchon venant endiguer les saignements et réduisant le risque d’hémorragie. À partir du moment où une plaie vasculaire est créée, le rôle de l’organisme est de boucher cette brèche. L’hémostase primaire se met en marche et les plaquettes, ainsi que le fibrinogène, s’accumulent à l’endroit lésé, au moment du spasme vasculaire (premier temps de l’hémostase primaire).
À la suite de ce spasme, en moins d’une minute, le clou plaquettaire se forme. Les plaquettes adhèrent au collagène du vaisseau sanguin, elles se regroupent et libèrent les substances qui favorisent la fermeture de la brèche, notamment la sérotonine et l’adénosine diphosphate. La membrane lipidique des plaquettes (le thromboxane A2) joue un rôle important dans la formation du clou plaquettaire : elle attire d’autres plaquettes sanguines et facilite leur agrégation.
L’adhésion plaquettaire se transforme rapidement en agrégation plaquettaire, permettant ainsi de passer à l’étape de l’hémostase secondaire.
Bon à savoir
Afin d’éviter que le thrombus blanc ne prenne trop d’ampleur, la prostaglandine PG12 (prostacycline) intervient : elle inhibe l’agrégation plaquettaire en la délimitant à la zone vasculaire lésée. Le clou plaquettaire ainsi formé est encore fragile, l’hémostase secondaire vient le renforcer avec l’activation des facteurs de coagulation (cascade de coagulation).
Pour résumer, la formation du clou plaquettaire est composée de 3 étapes.
La formation du clou plaquettaire permet d’endiguer le saignement consécutif à une plaie vasculaire. En formant un premier thrombus, le clou plaquettaire laisse place au développement des étapes suivantes : l’activation des facteurs de coagulation et la fibrinolyse. C’est une étape indispensable de la coagulation du sang, qui participe à son équilibre. En effet, lorsqu’une plaie vasculaire est formée, les différents temps de l’hémostase doivent s’enchaîner afin de réduire le risque d’hémorragie, sans pour autant créer un thrombus.
Autrement dit, il ne doit y avoir ni accident thrombotique ni accident hémorragique. Cet équilibre peut être rompu, pour différentes raisons :
Ces problèmes conduisent à des hémorragies externes ou internes et peuvent avoir des causes diverses : congénitales (comme l'hémophilie ou la maladie de Willebrand), acquises (troubles hépatiques, digestifs, infections virales ou auto-immunes, coagulation intravasculaire disséminée…), dues à certains médicaments (anticoagulants ou aspirine) ou à une carence en vitamines (comme la vitamine C dans le scorbut).
L’hypercoagulation, en revanche, peut être causée par une augmentation des facteurs de coagulation, une grossesse, une diminution d’inhibiteurs de coagulation (comme dans la maladie du foie) ou un ralentissement du flot sanguin. Le principal risque est celui de l’accident thrombotique.
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