Qu’est-ce qu’un antiagrégant plaquettaire (AAP) ?
Un antiagrégant plaquettaire est un médicament qui empêche l’agrégation des plaquettes (les thrombocytes) et qui permet d’éviter la formation de caillots et/ou de thrombose au niveau des vaisseaux sanguins. Les antiagrégants plaquettaires sont actifs dans la circulation sanguine, et plus particulièrement la circulation artérielle. Ils permettent de modifier le comportement des plaquettes en réduisant leur agrégation (d’où le nom “d’antiagrégant”) au moment de l’hémostase. Le temps de saignement est allongé, mais cela augmente le risque d’hémorragie.
Ils n’ont pas exactement la même fonction que les anticoagulants, médicaments qui empêchent la coagulation du sang, car les antiagrégants plaquettaires sont d’abord effectifs sur les plaquettes (en diminuant leur agrégation), ce qui entraîne, par la suite, une réduction de la coagulation sanguine.
Pour plus d'informations, vous pouvez consulter notre tableau des anticoagulants oraux et notre fiche IDE des anticoagulants. Le délai d’action d’un antiagrégant plaquettaire est de 24h à 48h (imprégnation longue). L’aspirine est un traitement antiagrégant plaquettaire souvent utilisé, mais il existe d’autres médicaments antiagrégants.
Les principaux médicaments
Les antiagrégants plaquettaires (AAP) regroupent plusieurs médicaments :
- l’aspirine (KARDEGIG®, RESITUNE® et PROTECT®) ;
- les inhibiteurs des récepteurs P2Y12 (PLAVIX®, EFFIENT®, BRILIQUE®) ;
- l’association de l’aspirine et d’un inhibiteur des récepteurs P2Y12 (DUOPLAVIN®).
Un médicament anti agrégant agit sur les différentes phases de la coagulation. L’aspirine est utilisée à la fois sous indication médicale, mais aussi en automédication, toujours avec précaution. Ce médicament fait partie de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). C'est pourquoi il peut ainsi être utilisé pour son action anti-plaquettaire, anti-inflammatoire, antipyrétique et antalgique. L’utilisation de l’aspirine en prévention primaire pour les coronaropathies et les AVC chez les sujets à risque est de plus en plus discutée.
Quelles sont les indications des antiagrégants plaquettaires ? Les antiagrégants plaquettaires doivent être prescrits en prévention secondaire pour traiter les pathologies athéromateuses :
- les coronaropathies (angor, infarctus du myocarde, syndrome coronarien aigu) ;
- l'athérome cérébral ;
- après une angioplastie avec pose de stent
Si vous avez besoin d’informations sur les antithrombotiques, n’hésitez pas à consulter notre fiche IDE des antithrombotiques.
Les précautions à observer
Au moment de la prescription et de la prise d’un traitement antiagrégant plaquettaire, il est important de connaître et de faire attention aux effets indésirables, sans oublier d’en informer le patient.
Voici une liste des principaux effets indésirables des antiagrégants plaquettaires :
- bourdonnement d’oreilles, céphalées, baisse de l’audition ;
- ulcère, douleurs abdominales, hémorragies patentes ou occultes ;
- syndrome hémorragique ;
- retard d’hémostase ;
- destruction des plaquettes et des globules blancs ;
- hypersensibilité (œdème de Quincke, asthme, urticaire, anaphylaxie).
Il y a des contre-indications à la prescription d’un antiagrégant plaquettaire :
- ulcère gastroduodénal évolutif ;
- maladies hémorragiques ou risque hémorragique ;
- allergie connue à la molécule.
Il faut également être prudent face aux interactions médicamenteuses, notamment entre les AINS et les anticoagulants.
L’aspirine a des effets indésirables connus :
- inhibition de la synthèse du thromboxane 2 et diminution de la production de mucus gastrique (saignements et intolérances gastriques) ;
- anémie ferriprive par saignement occulte, épistaxis et gingivorragies ;
- augmentation du temps de saignement ;
- allergies ;
- syndrome de Widal (association de l’asthme, la polypose nasale et l’allergie à l’aspirine).
Les contre-indications absolues à la prescription d’aspirine sont les mêmes que pour les autres antiagrégants plaquettaires. L’aspirine ne peut pas être associée aux AINS et aux autres AAP en cas de risque hémorragique ; aux ARA2 en cas de risque d’insuffisance rénale ; ni au Méthotrexate, ce qui a pour risque d’augmenter le taux de toxicité.
La surveillance infirmière des antiagrégants plaquettaires
La surveillance d’un antiagrégant plaquettaire ne nécessite pas de surveillance biologique ou, éventuellement, une surveillance du taux de plaquettes.
Quel que soit le médicament antiagrégant utilisé (par exemple, de l'aspirine Kardegic), une surveillance IDE doit être attentive à deux points :
- la surveillance des effets indésirables ;
- la surveillance des signes hémorragiques : pâleurs, sueurs, malaise, hypotension artérielle, tachycardie et bradycardie, etc.
Il peut être utile de surveiller le temps de saignement. Il ne faut pas oublier, comme nous venons de le rappeler sur l’antiagrégant plaquettaire et sa fiche IDE, que le temps d'imprégnation est long (entre 24 et 48 heures).
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