Qu'est-ce que l'hyperaldostéronisme ?
Les cours sur la tension artérielle ne peuvent faire l’impasse sur le phénomène de l’hyperaldostéronisme.
L’hyperaldostéronisme consiste en une production excessive d’aldostérone par une ou deux glande(s) surrénale(s), qui entraîne une rétention hydrique et une augmentation de la tension artérielle, ainsi qu’une faiblesse générale.
On distingue :
- l’hyperaldostéronisme primaire, ou syndrome de Conn : la sécrétion excessive provient des glandes surrénales (une seule ou les deux) ;
- l'hyperaldostéronisme secondaire : il apparaît en réponse à un autre trouble qui est la cause de l’hyperaldostéronisme, comme le rétrécissement de l’une des artères des reins.
Symptômes de l'hyperaldostéronisme
L’hyperaldostéronisme est évoqué par l’association entre une hypertension artérielle et une hypokaliémie.
L’hypertension en question est secondaire à l’hyperaldostéronisme (qu’il soit lui-même secondaire ou primaire).
Elle survient souvent chez l’adulte jeune et peut être résistante aux traitements. L’hyperaldostéronisme est donc une des causes de l’HTA secondaire.
L’hypokaliémie se traduit par les signes suivants :
- fatigue ;
- constipation ;
- faiblesse musculaire, paralysie, crampes, tétanie ;
- paresthésies ;
- polyurie ;
- polydipsie ;
- troubles du rythme cardiaque.
Parmi les autres symptômes de l’hyperaldostéronisme, on peut aussi rencontrer dans le bilan sanguin une alcalose (augmentation du pH sanguin) et une hypernatrémie.
Ces symptômes sont développés dans les cours infirmiers au sujet de l’hypertension artérielle.

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Comment le diagnostiquer ?
Face à des symptômes évocateurs, peut-être lors d’un suivi de l’HTA, le médecin interroge le patient afin d’écarter d’autres causes d’hypertension comme la consommation régulière de réglisse. Le diagnostic de l’hyperaldostéronisme passe ensuite par des analyses sanguines pour mesure des taux de sodium, de potassium, de rénine et d’aldostérone. La mesure du taux de rénine aide au diagnostic différentiel du syndrome de Conn (le taux de rénine y est très faible , supprimé par le taux élevé d’aldostérone) et de l’hyperaldostéronisme secondaire (taux de rénine élevé).
La tomodensitométrie ou l’IRM peuvent être utiles pour poser le diagnostic d’un adénome des glandes surrénales. Ces examens d’imagerie ne sont pourtant pas suffisants, de manière générale, pour déterminer s’il s’agit d’une surproduction unilatérale ou bilatérale d’aldostérone. Il faut pour cela procéder à un cathétérisme des veines surrénales pour prélever du sang à chacune.
C’est souvent à l’occasion d’un bilan pour hypertension sévère ou suite à la découverte d’une masse sur une glande surrénale que l’excès d’aldostérone est découvert. Des cours sur l’hypertension artérielle sensibilisent les professionnels à cette association.
Traitement de l’hyperaldostéronisme
Les formations au sujet de l’hypertension évoquent le traitement de l’hyperaldostéronisme. Lorsque l’hyperaldostéronisme est lié à une tumeur des glandes surrénales, le traitement consiste en l’ablation de la tumeur. Ce traitement chirurgical permet au taux de potassium de revenir quasiment toujours à la normale, alors que la tension artérielle revient à la normale dans environ 50 à 70 % des cas.
En l’absence de tumeur et si les deux glandes sont hyperactives, l’ablation partielle des glandes surrénales ne va pas forcément permettre de contrôler l’hypertension artérielle tandis que l’ablation complète causera une insuffisance surrénalienne et partant, un traitement à vie à base de corticoïdes.
Ce sont la spironolactone et l’éplérénone (famille des diurétiques) qui sont les molécules susceptibles de contrôler les symptômes de l'hyperaldostéronisme car elles ont un effet anti-aldostérone.
La spironolactone est déconseillée chez les sujets masculins car elle peut inhiber les effets de la testostérone et engendre souvent une gynécomastie, une diminution de la libido et un dysfonctionnement de la fonction érectile.
Chez la femme, la spironolactone peut provoquer des irrégularités du cycle menstruel. L’éplérénone, quant à elle, ne provoque que rarement ces effets indésirables.
La prise en charge de l’hyperaldostéronisme implique de multiples médecins, du médecin traitant aux spécialistes (cardiologue, endocrinologue, néphrologue, mais aussi chirurgien).
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