Syndrome métabolique : diagnostic et traitements efficaces

Par Thomas Cornet

15 avril 2025

7 min

Le syndrome métabolique est une affection de plus en plus fréquente, qui associe un excès de graisse abdominale à d’autres troubles en lien avec le métabolisme. Les risques associés à cette affection sont élevés, c’est pourquoi une prise en charge préventive et des traitements efficaces sont indispensables.

Définition du syndrome métabolique

Le syndrome métabolique, ou “syndrome de la bedaine” correspond à un ensemble de troubles physiologiques et biochimiques en lien avec un excès de graisse au niveau du ventre. En France, c’est près d’une personne sur cinq qui serait concernée. Les patients souffrant de cette affection présentent un tour de taille supérieur à 94cm pour les hommes et 80cm pour les femmes, ainsi qu’au moins deux anomalies parmi les suivantes

 

- une hyperglycémie ;
- un taux de triglycérides élevé ;
- un faible taux de cholestérol HDL (le bon cholestérol) ;
- une tension artérielle trop haute. 

 

Les critères du syndrome métabolique sont donc multiples mais c’est l’association de plusieurs d’entre eux qui signe le trouble.

 

La survenue du syndrome est favorisée par le manque d’activité physique, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée. Des facteurs génétiques et environnementaux entrent aussi en considération.

 

On ne peut pas donner une définition du syndrome métabolique sans évoquer le fait que ses mécanismes sont complexes. Bien qu’ils ne soient pas encore totalement élucidés, il semble que l’excès de graisse abdominale n’agisse pas comme une masse inerte mais au contraire joue un rôle essentiel dans la régulation du métabolisme par la sécrétion de diverses substances pour communiquer avec le foie, les muscles, le cœur ou encore les vaisseaux.

Quels sont les risques ?

Dans le syndrome métabolique, la régulation du métabolisme est altérée, ce qui provoque des anomalies dans l’utilisation et le stockage du sucre et des lipides, mais aussi des phénomènes inflammatoires délétères.

 

Ainsi la graisse viscérale ou abdominale ne constitue pas un simple problème de poids mais cause un ensemble de troubles cardio-métaboliques.

 

S’il reste longtemps asymptomatique, le syndrome métabolique doit être pris au sérieux dès l’origine car il augmente considérablement le risque de développer des maladies parfois très graves. On associe ainsi le syndrome métabolique aux maladies suivantes : 

 

- infarctus du myocarde ;
- AVC ;
- hypertension artérielle ;
- diabète de type 2 ;
- dyslipidémie ;
- stéatohépatite non alcoolique ;
- cirrhose ;
- crise de goutte ;
- syndrome des ovaires polykystiques ;
- maladie rénale chronique ;
- apnée obstructive du sommeil ;
- dysfonction érectile.

 

Le syndrome métabolique est donc partie intégrante des affections couvertes par les formations infirmières aux facteurs RCV.

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Diagnostic du syndrome métabolique

On établit le diagnostic du syndrome métabolique en :

 

- mesurant le tour de taille du patient, même plutôt mince en apparence. Pour rappel, il ne doit normalement pas dépasser 80cm pour les femmes et 94cm pour les hommes ;
- mesurant la tension artérielle qui chez un sujet sain ne dépasse pas 130/85 mmHg, comme il est rappelé dans les formations au sujet de l’hypertension artérielle ;
- effectuant des analyses sanguines. Le taux de triglycérides devient un signe inquiétant au-delà d’une hypercholestérolémie de plus de 150 mg/dL ; quant au cholestérol HDL ou bon cholestérol, il ne doit pas excéder 40mg/dL pour les hommes et 50mg/dL pour les femmes. On mesure aussi le taux de sucre à jeun, qui doit rester sous la barre des 100mg/dL.

 

Les formations professionnelles pour infirmiers fournissent ces chiffres repères, susceptibles de légèrement varier.

Comment agir sur le syndrome métabolique ?

Le syndrome métabolique est largement influencé par l’hygiène de vie. C’est pourquoi les recommandations en lien avec le syndrome métabolique vont dans le sens de l’intégration de nouvelles règles d’hygiène de vie :

 

- l’exercice physique : au minimum 30 à 60 minutes par jour, afin d’entretenir le cœur et les muscles et d’augmenter le métabolisme. Il n’est pas obligatoire de miser sur l’intensité de l’exercice. La marche rapide, le vélo, la natation ou même le yoga peuvent se révéler utiles pour lutter contre la sédentarité associée au syndrome métabolique ;

- l’hydratation : boire une quantité suffisante d’eau est essentiel au bon fonctionnement du métabolisme, à l’élimination des toxines et à une bonne digestion ;

- une alimentation équilibrée, soit riche en fruits, légumes, légumineuses et protéines maigres et incluant le moins possible de sucres ajoutés, graisses saturées et aliments dits ultra-transformés ; 

- un sevrage tabagique ;

- la gestion du stress (exercices de respiration profonde, méditation, assistance psychologique, etc.).

 

Les formations infirmières à distance reviennent sur ces mesures de vie quotidienne qui sont cruciales pour le traitement du syndrome métabolique.

Traitement du syndrome métabolique

Pour rappel, le traitement initial du syndrome métabolique consiste avant tout en une activité physique et un régime alimentaire équilibré. 

 

Toutefois il faut pouvoir aussi traiter chaque aspect du syndrome métabolique, si nécessaire par des médicaments :

 

- prise en charge de l’hypertension artérielle (traitement détaillé en formation hta) ;
- la metformine ou les thiazolidinédiones (rosiglitazone et pioglitazone), pour augmenter la sensibilité de l’organisme à l’insuline ;
- les statines, qui sont hypolémiantes ;
- en cas de diabète, l’administration de Victoza ;
- en cas d’obésité, des médicaments anti-obésité comme l’orlistat, la phentermine et le liraglutide, ou une chirurgie métabolique et bariatrique.

 

Une autre voie de traitement préventif du syndrome métabolique semble être la micronutrition. Il s’agit d’une approche qui se concentre sur les besoins de l’organisme en micro-nutriments, soit en vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels et antioxydants. Cette méthode repose sur la notion qu’un déséquilibre de certains micro-nutriments du corps pourrait mener à des dysfonctionnements métaboliques. Il s’agit donc de combler ces lacunes afin de prévenir des dysfonctionnements comme le syndrome métabolique.

 

Ainsi des compléments alimentaires à base d’extraits d’agrumes, de guarana et de figue ainsi que des micronutriments essentiels existent pour aider la lipolyse. Le chrome contribue quant à lui au maintien d’une glycémie normale et le curcuma est favorable au foie.

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