Hypercholestérolémie traitement : les solutions efficaces

Par Thomas Cornet

15 avril 2025

6 min

L’hypercholestérolémie se définit par un taux trop élevé de cholestérol, notamment de LDL-cholestérol, dans le sang. Il existe un certain nombre de solutions que le patient peut mettre en place pour améliorer la situation, mais est aussi à disposition du personnel soignant un arsenal de médicaments assez divers permettant de retrouver l’équilibre.

Qu'est-ce que l'hypercholestérolémie ?

L’hypercholestérolémie est une dyslipidémie qui se caractérise par des concentrations trop élevées de cholestérol dans le sang, notamment du LDL-cholestérol. Lorsque ce LDL-cholestérol est en excès dans le sang, il se dépose sur la paroi des artères, ce qui   crée des plaques d'athérome. Lorsque l’une de ces plaques de rompt, un thrombus se forme en réaction, qui vient totalement obstruer l’artère. L’hypercholestérolémie concerne donc ce « mauvais cholestérol ». Inversement, le HDL-cholestérol ou “bon cholestérol” collecte le cholestérol en excès dans le sang pour le transporter jusqu’au foie, où il est éliminé.

Causes de l'hypercholestérolémie

L’augmentation du cholestérol sanguin possède le plus souvent une origine multifactorielle associant une prédisposition génétique et des comportements tels la sédentarité, le surpoids et une alimentation déséquilibrée.

 

Il arrive que le cholestérol augmente au cours de certaines maladies telles que l'hypothyroïdie, la stéatose hépatique, une maladie rénale ou encore l’obésité et le diabète de type 2.

 

Enfin, parmi les causes de l’hypercholestérolémie, il faut mentionner certains médicaments :

 

- la ciclosporine ;
- les corticoïdes ;
- les œstrogènes par voie orale, comme l’éthinyl-estradiol à dose contraceptive ;
- les rétinoïdes (traitement de l'acné par exemple) ;
- certains antirétroviraux (traitement du VIH par exemple) ;
- certains neuroleptiques ;
- les diurétiques thiazidiques  et certains bêtabloquants (traitement de l'HTA par exemple), etc.

Les différents types de traitement de l'hypercholestérolémie

Il existe plusieurs familles de médicaments hypolipidémiants ou hypolipémiants.  Ils sont employés lorsque trois mois de mesures diététiques appropriées n’ont pas suffi à ramener les taux de cholestérol LDL à une valeur normale.

 

Les formations continues pour infirmiers comprennent toutes l’étude des statines. Ce sont les médicaments qui sont prescrits en premier lorsqu’un traitement hypolipidémiant est nécessaire. Ils permettent de baisser efficacement le taux de cholestérol dans le sang en bloquant une enzyme qui participe à sa synthèse dans l’organisme. Plusieurs études ont montré que les statines ont un rôle important pour prévenir les événements cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC, artérite) et pour réduire le risque de mortalité chez les patients présentant un haut risque cardiovasculaire. Les formations aux facteurs de risque cardiovasculaires destinées aux IDE reviennent en détail sur cette causalité.

 

Les effets indésirables sont le plus souvent bénins : troubles digestifs, maux de tête, fatigue, vertiges ou crampes.

 

Les effets indésirables considérés comme graves concernent moins de 1 % des patients et surviennent essentiellement à fortes doses. On compte parmi eux une augmentation des enzymes du foie et des atteintes musculaires.

 

En outre les statines sont susceptibles d’augmenter la glycémie. C’est pourquoi leur utilisation chez les diabétiques et les personnes à risque de diabète a fait débat. Les agences du médicament (EMA et ANSM) estiment toutefois que le bénéfice de ces médicaments reste favorable dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Une surveillance de la glycémie est mise en place pour les patients à risque de diabète.

 

Deux statines, la simvastatine et l’atorvastatine, ont des interactions avec le pamplemousse. La consommation de cet agrume expose les patients sous traitement par l’une ou l’autre de ces substances à un risque de surdosage et une augmentation des effets indésirables.

 

Les fibrates sont une autre famille d’hypolipidémiants, utilisés lorsque les statines n’ont pas eu l’effet escompté ou en cas d’effets indésirables gênants. Les fibrates diminuent le taux de cholestérol LDL, mais aussi en partie les taux sanguins de triglycérides et d’acide urique.

 

Les formations infirmères à distance détaillent aussi l’action de l'ézétimibe, qui est un autre médicament hypolipidémiant et inhibant l'absorption intestinale du cholestérol. Il est réservé aux cas où les statines seules ne constituent pas un traitement efficace ou suffisamment bien toléré. 

 

Il arrive que le traitement de l’hypercholestérolémie passe par la combinaison de plusieurs sustances hypolipidémiantes, afin d’aboutir à une baisse significative du taux de cholestérol. Parmi les traitements hypolipidémiants combinés, on retrouve souvent un seul comprimé qui associe l’ézétimibe et une statine (simvastatatine, atorvastatine, rosuvastatine). 

 

Deux anticorps monoclonaux anti-PCSK9 (alirocumab et évolocumab) sont désormais disponibles dans le traitement de l’hypercholestérolémie. En inhibant la protéine PCSK9, ces anticorps augmentent la quantité de cholestérol entrant dans le foie, ce qui fait baisser le taux de cholestérol sanguin. Ces médicaments sont à prescription restreinte.

 


Quant au lomitapide, il agit comme inhibiteur de la protéine de transfert des triglycérides. Il est utilisé, en association à d'autres hypolipidémiants, chez des patients adultes souffrant d’une hypercholestérolémie familiale homozygote.

 

Des acides gras polyinsaturés oméga-3 sont parfois prescrits chez les patients qui ont un taux sanguin de triglycérides élevé, en complément du régime. Leur principal effet indésirable est un allongement du temps de coagulation sanguine.

 

Enfin, parmi les traitements hypolipidémiants, on peut mentionner la colestyramine, qui piège les acides de la bile et diminue l'absorption du cholestérol par l'intestin, ainsi que les esters éthyliques d’acides oméga-3, qui allongent le temps de coagulation sanguine.

 

Traiter le syndrome métabolique passe souvent par la prise en charge de l’hypercholestérolémie.

L'importance d'une hygiène de vie adaptée

Il est indispensable de modifier son mode de vie afin de faire baisser le taux de cholestérol dans le sang. La conduite infirmière revêt à cette étape une grande importance.

 

Lorsque le risque cardiovasculaire du patient est faible, ces modifications peuvent suffire pour ramener le taux de cholestérol à la normale. Quand le risque cardiovasculaire est plus élevé, le traitement médicamenteux peut être nécessaire.

 

Voici les changements à apporter à son hygiène de vie afin de lutter contre le cholestérol : 

 

- arrêter de fumer et ne pas s’exposer au tabagisme passif : le tabagisme est en effet un risque cardiovasculaire en lui-même, à ne pas ajouter au risque de formation de plaques d’athérome en lien avec l’hypercholestérolémie ;
- intensifier son activité physique : afin de lutter contre la sédentarité il faut changer les habitudes de déplacement en voiture et le volume du temps passé assis. Il s’agit de pratiquer un exercice physique 30 minutes/jour de façon à cumuler 150 minutes par semaine d’activité physique modérée, ou 75 minutes hebdomadaires d’activités d’intensité élevée, ou encore une combinaison des 2 ;
- adopter une alimentation équilibrée, de type méditerranéen, en réduisant les apports en sel, avec consommation de poisson 2 à 3 fois par semaine (dont 1 poisson gras), et 400g de fruits et légumes par jour (riches en polyphénols, vitamines et caroténoïdes) ;
- toujours d’un point de vue alimentaire, il s’agit de limiter la consommation de viande rouge (maximum de 500g par semaine), d’alcool et d’aliments riches en glucides simples ou avec un index glycémique élevé (dont le pain blanc et les pommes de terre).

Téléchargez le programme de la formation sur les facteurs de risque cardiovasculaire en PDF

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