Le mal perforant plantaire chez le patient diabétique
Le mal perforant plantaire chez le(la) patient(e) diabétique est une petite plaie qui se forme progressivement sous le pied le(la) personne. Celle-ci est la conséquence de plusieurs facteurs :
- une mauvaise circulation artérielle, limitant ainsi l’oxygénation des tissus aux extrémités ;
- atteinte des nerfs à l’origine de la douleur et de la sensibilité. Le(La) patient(e) diabétique peut avoir une plaie sous son pied sans la sentir, retardant ainsi le diagnostic et la prise en charge du mal perforant plantaire. Si le(la) patient(e) ne regarde pas sous son pied, la plaie peut s'infecter, pouvant aller jusqu’à l’amputation.
- un plus grand risque d’infection : une personne atteinte de diabète a un niveau immunitaire plus bas que la normale. Elle est donc plus sujette aux infections ;
- la déformation osseuse : plus on vieillit, plus les pieds se déforment, créant ainsi des contraintes et des modifications au niveau des points d’appuis. Ainsi, cela représente des zones fragiles, plus susceptibles de contracter un mal perforant plantaire.
- l’hyperpression plantaire : il y a des zones plantaires qui deviennent fragiles à cause des déformations osseuses. Ainsi, ces dernières reçoivent davantage de pression lors de la mise en mouvement. Ces zones très sollicitées peuvent développer des lésions, comme des hyperkératose, callosités, fissurations, ulcération, etc. Résultat : elles seront moins vascularisées, favorisant l’infection.
Le mal perforant plantaire représente la première cause d’amputation en France. En effet, 15% des diabétiques vont développer un mal perforant plantaire, et parmi eux, 15% subiront une amputation.
Les pansements infirmiers pour un mal perforant plantaire
Pour un mal perforant plantaire, les pansements utilisés sont les suivants :
- les pansements d’alginate de calcium : ceux-ci détiennent un pouvoir absorbant conséquent. Ils sont spécifiquement destinés aux plaies exsudatives ou hémorragiques (infectées ou non, superficielles ou profondes) ;
- les pansements hydrogels : ce pansement pour un mal perforant plantaire est peu absorbant. On les utilise pour la détersion des plaies sèches nécrotiques et fibrineuses. Attention, ils sont déconseillés si la plaie est infectée.
Pour en savoir plus sur le pansement infirmier pour un ulcère, les pansements pour les plaies chroniques ou encore la plaie bourgeonnante, lisez nos articles sur le sujet. Vous pourriez aussi suivre notre formation infirmier !
La prise en charge thérapeuthique du mal perforant plantaire
La prise en charge thérapeutique du mal perforant plantaire est multidisciplinaire. Cette dernière a d’ailleurs montré une augmentation du taux de survie, un rééducation des ulcérations, ainsi qu’une diminution des amputations.
La première étape de la prise en charge consiste à une évaluation médicale définissant les soins à appliquer. Ceux-ci dépendent du stade du mal perforant plantaire. Dans tous les cas, un(e) infirmier(ère) devra s’occuper quotidiennement de la plaie.
On met donc en place :
- une exploration clinique ;
- une exploration paraclinique, c’est-à-dire un NFS, un CRP, un Hb gliquée Hba1c, un Créat, une radio et un bilan vasculaire ;
- une évaluation de l’état vasculaire.
La prise en charge thérapeutique sera :
- locale : on soigne la plaie avec des pansements ;
- générale : il y aura une prise en charge globale du diabète.
Les premiers gestes à effectuer sont les suivants :
- le repos strict ;
- l’arrêt des activités ;
- l’appareillage de décharge ;
- la limitation des traumatismes.
Concernant le traitement du mal perforant plantaire local, celui-ci se fait en ambulatoire (au domicile du(de la) patient(e)), ou à l’hôpital. Celui-ci consiste à :
- une mise en décharge intégrale du pied : le(la) patient(e) ne doit pas appuyer sur son pied jusqu’à cicatrisation. On pourra l’équiper de chaussures orthopédiques ;
- un pansement du pied pour le diabétique : ceux-ci incluent un nettoyage de plaie, l’ablation des tissus nécrotiques et fibrineux (phase de détersion) et l’hydratation du pied.
À noter que ce type de traitement est efficace s’il est instauré rapidement et de manière permanente. La guérison est possible si un traitement général est mis aussi en place.
Ce dernier consiste à traiter tous les aspects du diabète à l’origine du mal perforant plantaire :
- l’antibiothérapie : elle sera instaurée après l’évaluation médicale et les examens complémentaires, comme les prélèvements bactériologiques profonds, la prise de sang ou encore la biopsie osseuse en cas d’ostéite si l’infection a atteint l’os. Ils permettent d’identifier la bactérie pour choisir les antibiotiques les plus efficaces. S’il n’y a pas d'infection apparente ou soupçonnée, les antibiotiques n’auront pas d’effet. Attention à bien être à jour sur son vaccin tétanos !
- le traitement du diabète : celui-ci repose sur une bonne alimentation, de l’exercice physique, une bonne hydratation et oxygénation, mais aussi sur des traitements adaptés comme les biguanides ou l’insuline.
- le traitement des facteurs de risque cardiovasculaire : cela signifie alléger son poids pour lutter contre le surpoids, traiter l'hypercholestérolémie afin d’améliorer la circulation artérielle, sevrer un éventuel tabagisme et traiter l’hypertension artérielle ;
- la mise en place d’un traitement anticoagulant : comme le(la) patient(e) doit être immobilisé(e), devra être administré un traitement pour éviter les caillots sanguins (phlébite ou thrombose veineuse) ;
- le traitement de la douleur : des antalgiques peuvent être prescrits ;
- la revascularisation : un chirurgien vasculaire interviendra ;
- le traitement orthopédique : le chirurgien orthopédique interviendra si la plaie nécessite un débridement chirurgical ou une amputation.
Vous souhaitez suivre une formation Plaies et cicatrisation ? Nous vous recommandons de consulter notre formation en ligne Walter Santé sur le sujet.
Téléchargez votre fiche pansements infirmiers en PDF
Fiche pansements infirmiers
+ de 1500 téléchargements
Fiche types de plaie
+ de 1000 téléchargements
Sources
Comment prévenir les réhospitalisations d’un patient diabétique avec plaie du pied ? - Haute Autorité de Santé