La plaie chronique, contrairement à la plaie aiguë, s’étale dans le temps. Elle nécessite des soins spécifiques, prodigués par un(e) infirmier(ère) diplômé(e) d’État. Mais alors quels pansements pour quelles plaies chroniques ? Zoom sur les pansements d’une plaie chronique.
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Quiz Plaies et cicatrisation
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Une plaie chronique est considérée comme telle lorsque le délai de cicatrisation est allongé. Autrement dit après 4 à 6 semaines d’évolution, selon son étiologie.
Les causes de la plaie chronique sont les suivantes :
Il existe différents types de pansements à appliquer selon l’étiologie de la plaie :
le pansement à l’hydrogel : ce type de pansement est utilisé en cas de nécroses et de fibrines sèches. Constitué d'eau et de sucre, il permet la détersion de la peau. C’est aussi un pansement cicatrisant;
le pansement alginate : celui-ci est adapté pour la fibrine humide et les plaies infectées. Il favorise la détersion pour les plaies infectées et absorbe les exsudats ;
le pansement hydrofibre : il est appliqué en phase de détersion et de bourgeonnement des plaies très exsudatives. Il a la particularité d’absorber verticalement les exsudats, évitant ainsi la dispersion latérale et la macération de la plaie. Il permet aussi de réduire les odeurs ;
le pansement hydrocellulaire : celui-ci est appliqué dans la phase de bourgeonnement et d’épidermisation sur tous les types de plaies. Il peut être associé à un pansement hydrofibre. Il a un pouvoir d'absorption élevé et aide au drainage et à la cicatrisation ;
le pansement hydrocolloïde : on le préconise en phase de bourgeonnement et d’épidermisation mais aussi sur tous types de plaies. Il maintient le milieu humide de la plaie. Attention, il draine moyennement les exsudats ;
le pansement en tulle gras : il est utilisé pendant l’épidermisation ou pour le bourgeonnement. À noter qu’il ne doit pas être appliqué sur une plaie très exsudatives ;
le pansement au charbon : on l’applique pour absorber les exsudats quand ils sont importants. Il permet aussi de couvrir les odeurs nauséabondes. Il est très préconisé dans le cas de plaie tumorales ;
le pansement au film de polyuréthane : il favorise la ré-épidermisation et prévient des escarres. Il faut l’associer à l’hydrogel en cas d’escarres nécrotiques ou fibrineux ;
le pansement à l’argent : on l’utilise sur une plaie infectée. Celui-ci ne peut pas être prescrit par un(e) infirmier(ère) diplômé(e) d’État et ne doit pas être appliqué au-delà de 8 à 10 jours.
Maîtrisez la prise en charge des plaies
Évaluation des plaies, maîtrise des différents types de pansements, prescription, surveillance et cicatrisation.
le pansement antibactérien : ce pansement sans principe actif, à pour vocation de capter les bactéries et les champignons des plaies. Il retient la formation de toxines ;
le pansement à l’acide hyaluronique : il est utilisé pour la phase d’épidermisation, de bourgeonnement, ou encore en fin de cicatrisation afin d’améliorer la résistance de la peau ;
le pansement au miel : il est antimicrobien, anti-inflammatoire et permet de favoriser la cicatrisation des plaies ;
la larvothérapie : elle est utile pour des plaies fibreuses et infectées.
Les différents pansements pour les plaies chroniques
Voici les recommandations de pansements pour une plaie chronique en phase de détersion :
pour un plaie sèche, on applique un pansement de type hydrogel ;
pour une plaie humide, on utilise un pansement de type alginate ;
pour une plaie très exsudative, on applique un pansement de type hydrocellulaire superabsorbant.
Selon l’étendue de la surface et de la profondeur de la plaie, le pansement sera à renouveler tous les 2 à 2 jours et ce, jusqu’à la phase de bourgeonnement.
Voici les pansements à utiliser en phase de bourgeonnement d’une plaie chronique :
un pansement de type hydrocellulaire à absorption importante ou interfaces ou vaseliné ;
pour une plaie faiblement exsudative, on préconise un pansement de type hydrocellulaire à absorption moyenne ;
pour une plaie très exsudative, on utilise un pansement de type hydrocellulaire superabsorbant.
Ici, en fonction de l’étendue et de la profondeur de la plaie, il faudra changer le pansement d’une plaie chronique tous les 2 à 7 jours jusqu’à la phase d’épidermisation.
Voici les pansements à appliquer en phase d’épidermisation :
un pansement de type hydrocolloïde ou interfaces ou hydrocellulaire à absorption importante ;
pour une plaie faiblement exsudative, on préférera un pansement de type hydrocellulaire à absorption moyenne.
Le pansement d’une plaie chronique doit être remplacé tous les 2 à 5 jours jusqu’à la cicatrisation. Cela dépendra de la surface et de la profondeur de la plaie. Pour un traitement sans distinction des différentes phases de la plaie, on choisira un pansement de type hydrocolloïde. Si la plaie est très exsudative, il faudra utiliser un pansement en fibre de carboxyméthylcellulose (CMC). Il devra être renouvelé tous les 2 à 5 jours jusqu’à la cicatrisation de la plaie.
Il existe des cas particuliers de plaies, les voici et les pansements qu’il faut leur appliquer :
pour une peau péri lésionnelle fragile : un pansement interfaces doit être utilisé ;
pour une plaie hémorragique : on privilégie un pansement alginates ;
pour une plaie malodorante : un pansement au charbon actif est recommandé.
Vous pouvez retrouver la fiche IDE de pansement pour une plaie sur le site Ameli.
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