Prévenir un épisode décompensatoire
Rappelons, tout d’abord, que le PRADO (Programme de retour à domicile), est un service initié par l’Assurance Maladie en 2010. Depuis sa création, il n'a cessé de se développer et de se diversifier. Ce dispositif a pour vocation de remplir les objectifs suivants :
- préserver la qualité de vie et l’autonomie des patient(e)s par un retour à domicile ;
- diminuer les durée de séjour à l'hôpital ;
- renforcer la qualité de la prise en charge en ville autour du médecin traitant ;
- améliorer l'efficience du recours à l'hospitalisation en réservant les structures les plus lourdes aux patient(e)s qui en ont le plus besoin.
Dans le cadre de la prévention d’un épisode décompensatoire, l’infirmier(ère) en cardiologie doit comprendre les causes liées à la décompensation cardiaque. Cette phase pourra alors être traitée et évitée par le PRADO en insuffisance cardiaque.
Les causes d’un(e) patient(e) en décompensation sont les suivantes.
- L'arrêt du traitement.
- Les écarts de régime.
- Le passage en FA : dans ce cas, il y a une complication des troubles du rythme cardiaque, entre autres des fibrillations auriculaires, qui vient majorer ces troubles et donc provoquer une phase de décompensation.
- Les aggravation de coronaropathie ou valvulopathie : autrement dit, le/la patient(e) a un problème au niveau de la perfusion au niveau du cœur ou des valves présentant des insuffisances cardiaques. D'où l'importance de pouvoir faire un suivi d'examens réguliers (prise de sang, échographie du cœur…).
- L’infection grave et lourde : si le/la patient(e) est cardiaque, l’infection peut provoquer de grosses décompensations, car le cœur est faible.
En cas de décompression, l’infirmier(ère) spécialisée en cardiologie doit, dans un premier temps, appeler le SAMU. Ensuite, il/elle devra positionner le/la patient(e) de la manière suivante :
- position semi-assise ;
- jambes pendantes si possible et surtout pas surélevées et ce, même si la TA est basse.
Le/la soignant(e) doit adopter une attitude calme et rassurante pour le/la patient(e) et son entourage :
- attitude d'écoute, tout en réalisant les soins ;
- explication des soins et de la décompensation permettant la compliance du/de la patient(e) ;
- rester au maximum auprès du/de la patient(e) car la présence rassure. La diminution du stress va diminuer la décompensation ;
- faire le lien avec sa famille.
Ensuite, il/elle peut effectuer une multitude de soins techniques qui seront utilisés en fonction des signes cliniques :
- le branchement oxygène avec avec le matériel adapté (lunettes à O2, MHC, VNI) ;
- ECG, branchement de la surveillance scopique tensiomètre et saturomètre, pose de voie veineuse périphérique ;
- bilan sanguin effectué au cours de la pose ;
- mise en place des différents traitements intraveineux prescrit par le médecin.
Le rôle du/de la soignant(e) est de caractériser la décompensation, l'évaluer, trouver les signes cliniques par rapport à toutes les constantes prises. Ensuite, il/elle passe le relais aux urgences.
La surveillance régulière du patient
Au retour d’hospitalisation, le/la soignant(e) va devoir faire une prise en charge de l’insuffisance cardiaque en cours de stabilisation :
- altération de la mobilité physique du/de la patient(e) : aide aux auto-soins, surveillance cutanées ;
- risque de constipation : surveillance du transit ;
- perturbation de la qualité de sommeil : installation du/de la patient(e) en position demi assise, pas de somnifère car dépresseur respiratoire, réassurance.
En cas d’insuffisance cardiaque, une surveillance infirmière est nécessaire pour palier au risque de décompensation :
- instauration d’un régime sans sel -2g et de la restriction hydrique ;
- bilan entrées/sorties (diurèse des 24h conservé dans un bocal) ;
- contrôle quotidien du poid sur la même balance (chaise de pesée pour les personnes à mobilité réduite ou incontinente. Attention à ne pas déplacer la balance) ;
- contrôle du périmètre abdominal si ascite ;
- contrôle des oedeme (godet)
Enfin, l’infirmier(ère) en cardiologie doit insister de nouveau sur l'importance du traitement et sur les risques de nouvelle décompensation.
Pour en apprendre davantage, notamment sur le rôle infirmier dans le PRADO BPCO, ou la cotation du PRADO, nous vous conseillons de consulter nos articles sur le sujet ou de suivre une formation infirmière en ligne.
Le rôle de l'infirmier coordinateur
Tout d’abord, il faut savoir que l'accompagnement du PRADO en insuffisance cardiaque est entièrement gratuit.
Un(e) conseiller(ère) de la Caisse d’Assurance Maladie n’est pas en capacité de répondre aux questions techniques et théoriques. C’est en cela que l’infirmier(ère) coordinateur(trice) spécifique au PRADO est fondamental.
Depuis 2018, une expérimentation est en cours au sein d’un établissement spécialisé avec une infirmière PRADO BPCO. Elle est chargée de l’articulation entre l'hôpital et la ville pour la mise en place du programme. Dans les prochaines années, ce système de coordination pourrait être généralisé et pérennisé au niveau national pour les PRADO BPCO et cardio.
L'infirmier(ère) coordinateur(rice) est utile au processus PRADO BPCO et cardio pour deux raisons.
- L'infirmier(ère) coordinateur(rice) fait l'articulation entre l'hôpital et la ville ce que ne peut pas faire un conseiller de l'assurance maladie, car il manque de connaissances techniques. En effet, il/elle sera en mesure de donner des réponses pertinentes.
- il/elle rappelle constamment aux services hospitaliers l'existence de ce programme afin que les bonnes habitudes de prescription ne se perdent pas malgré le turnover des équipes hospitalières.
Vous souhaitez suivre une formation PRADO cardio ? Chez Walter Santé nous proposons une formation DPC en ligne. Lors de cette formation IDEL DPC, vous apprendrez, entre autres, tout ce qu’il faut savoir sur la gestion de la décompensation dans le cadre d’un(e) patient(e) en insuffisance cardiaque.
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