Qu'est-ce qu'un antalgique ?
Cette fiche infirmier, comme la fiche IDE sur le diabète, doit débuter par une définition : un antalgique est une substance qui réduit ou supprime la douleur sans en traiter la cause. Leur mode d’action est fondé sur le mécanisme de la douleur dont la transmission du signal se fait ainsi : les nerfs de la zone douloureuse sont stimulés et véhiculent au cerveau un message par le biais d’autres nerfs spécialisés passant par la moelle épinière. L’information reçue à partir de ces nerfs est ensuite interprétée par le cerveau.
Le rôle des antalgiques est d’empêcher la transmission du message de douleur, soit au niveau des nerfs de la zone douloureuse, soit au niveau de la moelle épinière ou dans le cerveau. Les antalgiques sont beaucoup utilisés en automédication. Il s’agit alors de rester vigilant. Depuis le 15 janvier 2020, le paracétamol, l'aspirine et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’ibuprofène) ne sont plus en accès libre, il est nécessaire de s'adresser au pharmacien. Dans les formations DPC infirmiers, vous apprendrez que les antalgiques sont classés en trois paliers, des moins puissants aux plus puissants.
Les antalgiques de palier 1
Les antalgiques de palier 1 agissent principalement au niveau des nerfs périphériques et soulagent des douleurs faibles à modérées.
Parmi les antalgiques de palier 1, on compte :
- le paracétamol (Doliprane®, Dafalgan®, Efferalgan®, Perfalgan®). La substance est aussi antipyrétique. Les contre-indications sont une allergie à la molécule et une insuffisance hépatique. En cas de très forte dose ou en association avec une alcoolémie élevée, le paracétamol peut être toxique pour le foie. La dose maximale est de 6 grammes par jour en 6 prises, la dose habituelle étant de 4 grammes/jour. Au-delà de cette dose, le risque d’effets secondaires est majeur.
- le néfopam (Acupan®). Les contre-indications sont les troubles convulsifs, l’épilepsie, l’enfant de moins de 15 ans, des troubles urétroprostatiques, un risque de glaucome par fermeture d’angle ;
- l’ibuprofène (Advil®, Nureflex®, Spifen®, Spedifen®, Nurofen®), qui est un anti-inflammatoire non-stéroïdien. Son action antalgique est donc doublée d’une action anti-inflammatoire mais aussi anti-pyrétique. Les contre-indications comptent la grossesse à partir du 6e mois, l’allergie à la substance, un ulcère gastroduodénal en évolution, une insuffisance hépatique sévère et une insuffisance rénale sévère. Des restrictions concernent aussi les femmes allaitantes et les personnes âgées de plus de 65 ans. Les effets secondaires les plus courants sont des troubles digestifs, que des protecteurs gastriques, une prise durant un repas ou encore une forte consommation d’eau peuvent éviter ;
- l’acide acétylsalicylique (Aspegic®, Aspirine®). Les contre-indications sont un ulcère gastroduodénal évolutif, un risque hémorragique, une allergie à la molécule. Il est moins utilisé en raison de ses effets sur la coagulation du sang, qui sont gênants pour les traitements du cancer.
L’action de ces médicaments est limitée : au-delà d’une certaine dose, le fait d’augmenter la posologie n’apporte pas d’effet antidouleur plus important. C’est “l’effet plafond”. La prise de l’antalgique doit cesser dès que la douleur a disparu. Si elle persiste au-delà de 5 jours ou réapparaît, il est indispensable de consulter son médecin traitant.
Les antalgiques de palier 2
Cette fiche IDE présente le mode d’action des antalgiques de palier 2. Ils peuvent traiter des douleurs modérées à intenses.
Ils comprennent :
- la codéine (Dicodin®, Padéryl®) et la Dihydrocodéine qui sont des opioïdes faibles ;
- le tramadol (Topalgic®, Contramal®, Zamudol®)
Les antalgiques de palier 2 sont souvent associés à des antalgiques du palier n°1 afin de cumuler les effets complémentaires des deux familles. À cet effet, il est préférable de vérifier les antécédents du patient, de compléter par des tests. Il est toutefois inutile d’associer deux antalgiques de palier 2 car cela n’améliore pas l’efficacité du traitement.
❌ Les contre-indications sont une insuffisance respiratoire et une insuffisance hépatique. Plus spécifiquement pour la codéine, on compte aussi l’asthme, une insuffisance rénale sévère, les enfants de moins de 12 ans. Quant au tramadol, ses contre-indications comptent une épilepsie non contrôlée, une intoxication alcoolique.
Les antalgiques de palier 3
Ce sont les opioïdes forts, ou morphiniques. Ils traitent des douleurs modérées à fortes. On trouve parmi eux Moscontin®, Skenan®, Nubain®, Oxycontin® et Sevredol®.
Les antalgiques de palier 3 regroupent :
- la morphine : c’est l’antalgique le plus efficace ;
- l’oxycodone ;
- le fentanyl ;
- l’hydromorphone.
Plus on augmente le dosage, plus le médicament est efficace. Cela peut également entraîner un phénomène d’accoutumance. Les antalgiques des paliers n°2 et n°3 ont les mêmes effets secondaires. Au début du traitement, il s’agit souvent d’une somnolence, de nausées et vomissements, qui disparaissent en quelques jours. D’autres effets secondaires persistent pendant tout le traitement, comme la constipation et la sensation de bouche sèche.
Les effets secondaires sont plus fréquents avec les antalgiques du palier 3, qui sont plus puissants. Un signe de surdosage est la bradypnée (avec un risque d’arrêt respiratoire). Le sommeil peut basculer dans un coma. Il existe un antidote, le Narcan®.
L’utilisation des antalgiques de palier 3 est encadrée de façon stricte. A l’hôpital, il y a un contrôle de la prescription, un enregistrement sur un relevé nominatif ainsi qu’un stockage dans le coffre des toxiques. L’arrêt de la morphine doit être très progressif pour écarter tout risque de syndrome de sevrage.
Sources
Utiliser les antalgiques - Ameli.fr
Tous les antalgiques - Soulager avec des médicaments - E-cancer.Fr
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