Définition : qu'est-ce que le diabète ?
Le diabète correspond à une hyperglycémie chronique, soit un excès prolongé de sucre dans le sang. Ce dérèglement est directement lié à l’insuline. En effet, c’est une hormone fabriquée par le pancréas qui régule la glycémie : elle la maintient à environ 1g/L (ici notre fiche sur la conversion du taux de glycémie en g/L et mmol/L) malgré d’importants apports de sucre par l’alimentation. L'insuline permet également aux cellules de capter le sucre et de le transformer en énergie. Enfin, elle contribue au stockage du sucre non utilisé à court terme, dans le foie ou les cellules graisseuses.
Diabète de type 1
Il correspond aux patients chez qui le pancréas n’est plus capable de fabriquer suffisamment d’insuline. Il survient le plus souvent chez l’enfant ou l’adolescent.
Physiopathologie
L’insuline est produite par les cellules ß des îlots de Langerhans, dans le pancréas. Dans le cas d’un diabète de type 1, les lymphocytes T dysfonctionnent et identifient ces cellules ß comme étant étrangères à l’organisme et à éliminer.
Détection du DT1
Il existe trois stades d’évolution :
- Le patient est asymptomatique, c’est la présence d’autoanticorps dans le sang qui révèle le diabète ;
- Il n’y a toujours pas de symptômes mais des tests métaboliques fins peuvent montrer une altération de la fonction pancréatique.
- Les symptômes apparaissent mais un nombre critique de cellules ß a déjà été détruit. Parmi ces symptômes tardifs, on trouve des épisodes d’hyperglycémie, associés à de la fatigue, une soif intense, une augmentation de la fréquence de l’envie d’uriner mais aussi du volume des urines, et/ou une perte de poids
Si la glycémie dépasse 1,26 g/l lors de deux dosages successifs, le diabète est déclaré.
Traitement
Le traitement de référence est l’insulinothérapie à vie : elle consiste en des injections sous-cutanées d’insuline, plusieurs fois par jour. Lorsque l’immunothérapie ne parvient plus à équilibrer le diabète, il est possible de procéder à une greffe d’îlots de Langerhans dans le foie, où elles se mettent à produire de l’insuline. La greffe de pancréas n’est envisagée qu’en ultime recours.
Diabète de type 2
C’est le diabète le plus courant; il survient le plus souvent après l’âge de 20 ans.
Physiopathologie
Le développement se fait en 3 étapes :
- l’insulinorésistance : les cellules de l’organisme deviennent résistantes à l’insuline et une hyperglycémie s’installe progressivement ;
- en réaction, le pancréas augmente la production d’insuline : c’est l’hyperinsulinisme ;
- après 10 à 20 ans, l’insulinodéficience : le pancréas s’épuise et ne sécrète plus assez d’insuline pour réguler la glycémie.
Diagnostic
Les premières années, la maladie évolue en silence et le plus souvent, le diagnostic est fait par hasard, lors d’une analyse de sang, d’un dépistage organisé, ou lorsqu’une complication se manifeste en premier.
Il existe parfois des symptômes :
- augmentation du besoin d’uriner ;
- exacerbation de la soif ;
- diminution du poids alors que l’appétit croît ;
- fatigue ;
- démangeaisons au niveau des organes génitaux ;
- cicatrisation très lente ;
- vision trouble ;
- fréquence plus importante des infections.
Le diagnostic est affirmé par une prise de sang à jeun. Le diabète de type 2 est déclaré quand la glycémie est égale ou supérieure à 1,26 g/l et est constatée à 2 reprises.
Traitement
Le contrôle de l’alimentation et l’activité physique sont deux pistes intéressantes.
Quand elles ne suffisent pas, un médicament antidiabétique (dont le mode d’action est très différent de ceux des antalgiques) est prescrit. Il est recommandé de débuter par de la metformine, ou en cas d'intolérance ou contre-indication, par un sulfamide hypoglycémiant. Si les résultats sont insuffisants, deux ou trois antidiabétiques sont associés. Certains patients ne parviennent pas à maintenir leur glycémie sous contrôle malgré les traitements. Dans de tels cas, ces personnes doivent recourir à l'insulinothérapie.
Diabète gestationnel
Cette fiche infirmière au sujet du diabète ne serait pas complète sans l’étude de ce cas particulier. Ce trouble est diagnostiqué pour la première fois durant la grossesse, et disparaît après l'accouchement.
Facteurs de risque
Cette fiche diabète synthétise les divers facteurs qui accroissent le risque de développer un diabète gestationnel :
- surpoids (IMC supérieur à 25 kg/m2) et obésité (IMC supérieur à 30 kg/m2) ;
- âge de plus de 35 ans ;
- antécédents de diabète gestationnel ou de diabète de type 2 chez un parent de premier degré ;
- bébé né précédemment dont le poids était supérieur à 4 kg ;
- syndrome des ovaires polykystiques.
Conséquences
S’agissant de la femme enceinte, le diabète gestationnel accentue le risque de :
- hypertension artérielle gravidique ;
- pré-éclampsie ;
- césarienne.
Pour le bébé, le diabète de grossesse signifie :
- macrosomie fœtale (poids de naissance supérieur à 4 kg) ;
- accouchement difficile avec recours à des instruments et/ou une césarienne ;
- hypoglycémies.
Dépistage
Cette fiche sur le diabète ne peut ignorer cet important enjeu. Le suivi de toute grossesse comprend systématiquement une recherche de sucre dans les urines. En présence de sucre, un dosage sanguin de la glycémie est effectué.
Si la femme enceinte présente au moins un des facteurs de risque, un dépistage est réalisé par :
- la mesure de la glycémie à jeun au premier trimestre ;
- et/ou la mesure des glycémies lors d’une hyperglycémie provoquée par voie orale entre la 24ème et la 28ème semaine d’aménorrhée. Une seule valeur égale ou supérieure aux seuils suivants suffit à diagnostiquer un diabète gestationnel :
- à jeun : 0,92 g/L
- 1 heure après : 1,80 g/L
- 2 heures après : 1,53 g/L
Traitement
Il repose essentiellement sur un régime hygiéno-diététique :
- adopter une alimentation équilibrée ; les repas doivent privilégier les sucres lents et se faire en multiples prises ;
- pratiquer une activité physique régulière, en l’absence de contre-indications liées à la grossesse (30 minutes par jour, 3 à 5 fois par semaine).
Si après 10 jours la glycémie n’est pas normalisée, un traitement par insuline s’avère nécessaire.
La surveillance des patients
Comme abordé lors de la formation Diabète, voici les diverses composantes de la surveillance :
- auto-surveillance quotidienne de la glycémie ;
- dosage de l’hémoglobine glyquée tous les 3 à 4 mois ;
- bilan annuel approfondi ;
- éducation thérapeutique.
Les complications du diabète
Un point important de cette fiche IDE concerne les complications du diabète : après plusieurs années d'évolution, des atteintes des artères et des nerfs peuvent apparaître.
Pour les patients sous insulinothérapie, en cas d’injection excessive, entre les repas, le risque d’hypoglycémie peut s’avérer grave : en l’absence de prise rapide de sucre, cela peut aller jusqu’au coma.
En l’absence de glucose pour alimenter les organes, notamment le cerveau et le cœur, l’organisme utilise les graisses stockées pour produire les corps cétoniques, des substances énergétiques alternatives. Leur accumulation dans le sang est toxique : au-delà d’un certain taux, il y a acidocétose diabétique, qui cause des douleurs abdominales et peut aboutir au coma.
Sources
- Diabète de type 1 - Inserm
- Diabète de type 2 - Inserm
- Diabète gestationnel : définition, facteurs de risque et conséquences - Ameli
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Le diabète
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