Avant la pose
La pose de l'aiguille de Huber est un acte chirurgical qui nécessite un passage au bloc où sont faites, en général, deux ouvertures nécessaires pour la pose de la chambre implantable.
Le protocole de pose de l'aiguille de Huber
La première étape du protocole de pose est de proposer au patient un anesthésique local avant le soin. On peut utiliser une pommade ou un patch anesthésiant posé, généralement, 45 minutes à une heure avant. Certains professionnels de santé s’interrogent sur son efficacité et prônent avant tout une installation confortable qui permettra une pose peu ou pas douloureuse : le passage de l’aiguille à travers la peau en direction de la chambre implantable sera toujours senti par le patient.
Les étapes suivantes sont :
- désinfecter le plan de travail et mettre en place le sac poubelle ;
- faire une friction avec solution hydroalcoolique ;
- ouvrir le set ;
- prendre et mettre les masques en place, un pour le professionnel de santé et un pour le patient ;
- installer le patient en décubitus dorsal, strict, ou à 45 degré maximum ;
- faire une friction avec une solution hydroalcoolique ;
- préparer le matériel ;
- faire les trois premiers temps de l'antisepsie en no-touch et le quatrième temps avec la pince bleue ou, à défaut, avec des gants stériles.
Concernant la méthode no-touch, il s’agit de prendre les quatre coins de la compresse, de former un parachute et de passer la solution sans que le professionnel de santé touche directement le patient.

Le reste du protocole est le suivant :
- faire une friction avec une solution hydroalcoolique ;
- utiliser une deuxième paire de gants stériles ;
- adapter l’aiguille de Huber ou le gripper au prolongateur avec un robinet à trois voies ;
- purger entièrement le système avec une seringue préremplie ;
- mettre en place le champ stérile sur le patient ;
- maintenir fermement le boîtier entre deux doigts.
Si le professionnel de santé ne dispose que d’un seul masque, il le met et demande au patient de tourner la tête.
Quelques conseils
Certains préfèrent faire une première désinfection avec une compresse de Biseptine imbibée qu’ils laissent agir pendant une minute. Après s’être nettoyé les mains à la solution hydroalcoolique, ils ouvrent l’ensemble des sets et préparent le matériel, du gripper à la purge en passant par le film de polyuréthane et en mettant de côté une paire de gants stériles. Une fois cela fait, ils retirent la compresse et la jettent.
Ils se lavent alors une nouvelle fois les mains à la solution hydroalcoolique, et mettent leurs gants stériles. Ils prennent les compresses grâce à la méthode no touch et font un deuxième passage de Biseptine puis jettent leur compresse. Ils prennent tout leur ensemble : le gripper, le robinet à trois voies, le cas échéant, et purgent leur système qu’ils clampent.
Ils prennent alors un set qu’ils apposent à côté du patient. Contrairement au protocole, certains maintiennent le boîtier avec trois doigts. Cela sous-entend que lorsque le professionnel de santé installe le patient en décubitus stricte à 45 degrés, il doit d’abord repérer la chambre implantable.
Il s’agit de placer en premier son majeur, puis son index et enfin son pouce. Cela permet de cerner tous les bords de la chambre. Si l’on trace une croix entre les trois doigts de façon imaginaire, l’on sera toujours au milieu du site implantable, alors qu’avec deux doigts, c’est plus aléatoire et l’on peut taper sur les bords de la chambre. Cette méthode facilite pour piquer et avoir un retour veineux efficace.
Poser l'aiguille
Une fois cela réalisé – la protection de l’aiguille de Huber retirée, l’IDE est prêt à poser l’aiguille de Huber. Après avoir repéré la chambre implantable grâce à trois doigts, il devra piquer de façon droite et perpendiculaire à la chambre.
Il faut prendre ici une précaution. La pose de l’aiguille de Huber ne s’effectue pas sur un patient assis : le patient est complètement allongé. En effet, lorsque le professionnel de santé pique, le patient fait un mouvement de respiration et bloque cette dernière au moment où il est piqué. En bloquant la respiration, la chambre est bien plus collée et, plaquée contre le derme, elle se retrouve ainsi bloquée. C’est pour cela qu’il faut piquer bien droit jusqu’à sentir la butée contre le fond de la chambre.
Une fois en place, le patient peut reprendre une respiration normale. En premier lieu, le professionnel de santé déclampe, injecte un à deux CC pour vérifier la perméabilité, fait un retour veineux qu’il observera dans la tubulure et enfin, purge en trois poussées successives.
Certains utilisent pour cela un autre système à coupler à la purge en trois poussées. Ils peuvent également tourner leur aiguille à l’intérieur de la chambre : c’est un rinçage encadrant. Cela permet de laver et nettoyer l’ensemble de l’intérieur de la chambre implantable. Cela permet d’être certain d’un nettoyage complet.
Plus particulièrement sur le placement de l’aiguille dans la chambre implantable, cette dernière est placée perpendiculairement à la chambre. Chez certains patients, cachectiques, minces, voire maigres, on voit directement la chambre implantable. Il n'est pas nécessaire d’avoir une aiguille longue.

L’IDE pourra donc utiliser une aiguille classique de chambre implantable – un gripper classique suffira. Chez certains patients qui sont plus enrobés avec un IMC élevé ou, chez qui, l'insertion est assez basse (comme, par exemple, dans ou sous le sein d’une femme), l’épaisseur de peau peut être importante. Il est alors indispensable d’avoir une aiguille longue qui peut aller jusqu’à 2 voir 2,5 centimètres. Cela permet d’aller jusqu’à la butée de la chambre à cathéter implantable et de ne pas risquer le retrait du fait d’une longueur trop faible.
Une fois toutes ces étapes réalisées – le gripper mis en place, il s’agit d’injecter 2 CC, de faire un retour veineux puis de tourner et de purger, plusieurs fois, jusqu’à ce que l’ensemble soit purgé. Cela n’est pas douloureux car l’ensemble est situé dans le septum. Certains préfèrent placer le gripper à la verticale en direction du cou. Si cela peut paraître étonnant, l’insertion du cathéter se fait toujours en jugulaire ou en sous-clavière, c’est-à-dire vers le haut. En dirigeant le gripper, en direction de la lumière du cathéter, cela permet d’assurer deux éléments :
- un passage correct et aisé des perfusions ;
- un retour veineux facile.
La lumière du gripper est, en effet, en droite lignée de la lumière du cathéter. Et, l’ensemble des gripper – aiguille de Huber comprise – sont munis d’un biseau. Mettre l’ensemble dans l’axe permet donc de faciliter les manipulations.
Fixer l'aiguille
Après avoir mis en place l’aiguille dans le bon sens, il s’agit de la fixer avec des bandelettes adhésives qui sont de plus en plus accompagnées d’un film de polyuréthane apposé par-dessus. Certains préfèrent pour autant placer une compresse pliée en deux laissant la vision du point de ponction mais sur lesquelles reposent le film de polyuréthane. Cela permet de préparer le retrait du film de polyuréthane. Mettre une compresse dessus permet, en effet, que le film de polyuréthane n’adhère pas au gripper ou au bord de l’aiguille de Huber. Cela évite des désagréments au patient.
Les films de polyuréthanes intéressants sont ceux de la marque Tegaderm. Ils permettent d’inscrire les informations requises (dates, initiales, etc.) et il aide pour la boucle de sécurité. Le Tegaderm plus pad est assez large et grand. Il est composé de trois parties qui épousent intégralement la place de la chambre implantée avec gripper. Cela permet d’éviter les retraits accidentels.
Il existe également des films de la marque Hartman ou Mépitel. Ce sont des hydrofilm anti-allergisant.
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Après avoir tout obturé, l’infirmier bouchonne ou branche à la perfusion. Il s’agit dès lors pour l’IDE de respecter le protocole suivant :
- éliminer les déchets selon les règles de tri en vigueur sur les déchets DAOM et DASRI ;
- réaliser une friction avec du gel hydroalcoolique ;
- réinstaller le patient ;
- inscrire les transmissions.

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Comme dans le cadre de la pose d'un PICC Line, les transmissions sont :
- le jour indiqué ;
- le retour positif ou non ;
- les trois poussées si elles ont été réalisées, avec ou sans nettoyage du cadran ;
- la mise en place de la boucle de sécurité ;
- le changement ou la mise en place d’une valve, le cas échéant ;
- le point de ponction ;
- le protocole utilisé.
Les changements doivent être effectués tous les sept jours.
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