À quelle fréquence changer le pansement ?
La fréquence de réfection d’un pansement de cathéter central est de sept jours. Cette fréquence est la même pour les annexes et les valves éventuelles, sauf si le pansement est mouillé ou décollé. Il faut donc avoir des prescriptions claires des médecins ou des instituts. Ce changement peut être effectué dans le cadre de la pose d'une aiguille de Huber, par exemple, ou encore dans lors d'un changement de pansement PICC Line.
Comment changer le pansement ?
Le changement d'un pansement de cathéter central suit deux étapes clés : la préparation du changement et le changement lui-même.
La préparation du changement du pansement
Pour changer le pansement d’un cathéter central, l’IDE peut suivre le protocole suivant défini par le réseau Rhône Alpes :
- faire une friction des mains avec un produit hydroalcoolique ;
- préparer le matériel ;
- mettre les masques pour le patient et l’IDE ;
- faire une nouvelle friction des mains avec un produit hydroalcoolique ;
- mettre des gants à usage unique ;
- ôter le pansement du cathéter veineux central en place.
C’est le plus souvent un film de polyuréthane. Certaines vidéos disponibles sur Internet montrent la défragmentation du film de polyuréthane, c’est-à-dire sa prise en charge et son étirement.
Certains considèrent que cette technique n’est pas la plus adéquate. Dans le cas où il y a un pansement d’un cathéter tunnelisé ou autre dont le point d’entrée et le stabilisateur se trouvent assez éloignés avec une dimension certaine, la défragmentation du film n’est pas forcément la technique la plus adaptée, parce que l’adhésif peut se prendre sur l’émergence du cathéter tunnelisé et tirer dessus.
En raison de ce risque, certains préfèrent utiliser le décollement du film en étoile. Il s’agit de poser la main sur le film de polyuréthane et sur le cathéter veineux central qui est dessous et de décoller progressivement tout autour pour éviter les phénomènes de tractation de l’adhésif.
Il reste encore plusieurs étapes à suivre pour changer le pansement :
- évacuer les gants et le pansement dans la poubelle ;
- faire une nouvelle friction des mains avec un produit hydroalcoolique ;
- mettre des gants stériles et utiliser une pince stérile ;
- ôter les bandelettes adhésives et les compresses ;
- ôter et jeter les gants ou la pince ;
- faire une nouvelle friction des mains avec un produit hydroalcoolique ;
- réaliser l’antisepsie au niveau du cathéter en 3 temps.
Certains sont assez dubitatifs sur ce chiffre et considèrent qu’il faut au minimum 5 temps.
Voici le reste du protocole de préparation au changement de pansement du cathéter :
- enfiler les gants stériles ou utiliser une pince stérile ;
- fixer le cathéter à l’aide des bandelettes adhésives ;
- mettre une compresse pliée sous raccord sans masquer le point de ponction ;
- poser un pansement occlusif transparent ;
- ôter et jeter les gants ou la pince ;
- faire une boucle de sécurité ;
- éliminer les déchets ;
- faire une nouvelle friction des mains avec un produit hydroalcoolique ;
- réinstaller le patient ;
- annoter sur le dossier de soin infirmier l'état cutané, le reflux sanguin, les réactions du patient, la date du pansement du cathéter ;
- annoter sur le carnet de suivi du patient le soin réalisé.
Lorsque l’infirmier travaille à domicile, il est seul et doit essayer de tendre au maximum vers la propreté, l’asepsie rigoureuse et la stérilité. Dans une moindre mesure, il peut garantir un maximum de sécurité et de stérilité sur les pansements du cathéter. Parfois, au regard de l’environnement et du matériel utilisé, il est difficile de la garantir à 100%. Pour cela, il faudrait être au bloc opératoire et être plusieurs infirmiers pour garantir la stérilité.
Certains se lavent donc les mains à l’eau et au savon pour garantir la propreté. Ils prennent, ensuite, l’ensemble de leur matériel :
- le set à pansement ;
- le nécessaire au rinçage ;
- le film de polyuréthane placé sur le placement ;
- le nécessaire à remplacement du stabilisateur, le cas échéant ;
- plusieurs paires de gants (une propre pour le retrait du pansement et une stérile pour la phase stérile).
Une fois cela réalisé, il s’agit d’installer le patient en décubitus strict dorsal. Son torse doit être impérativement dénudé pour offrir le maximum d’aisance à la manipulation. L’on peut lui donner le masque à ce moment-là. De là, certains préparent plusieurs compresses à pansement qu’ils imbibent de Biseptine.
Si dans le protocole Biseptine classique, il y a quatre temps (scrub, rinçage, séchage, désinfection avec une bétadine alcoolique et non dermique). Certains préfèrent, en effet, la Biseptine car elle n’est pas colorée, ne colle pas sur la peau du patient, n’est pas asséchante pour la peau, et ne garantit qu’un à deux passages car elle n’est qu’alcoolique et non savonneuse.
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Le changement du pansement
Une fois ce premier protocole réalisé, il s’agit d’installer le patient en décubitus strict dorsal. Son torse doit être impérativement dénudé pour offrir le maximum d’aisance à la manipulation. L’on peut lui donner le masque à ce moment-là. De là, certains préparent plusieurs compresses à pansement qu’ils imbibent de Biseptine. Si dans le protocole Biseptine classique, il y a quatre temps (scrub, rinçage, séchage, désinfection avec une bétadine alcoolique et non dermique).
Certains préfèrent la Biseptine car elle n’est pas colorée, ne colle pas sur la peau du patient, n’est pas asséchante pour la peau, et ne garantit qu’un à deux passages car elle n’est qu’alcoolique et non savonneuse.
Après cette préparation, il s’agit de se laver les mains ou de les désinfecter à la solution hydroalcoolique puisqu’il y a déjà eu un lavage. Une fois qu’ont été mis des gants propres et non stériles, le professionnel de santé pourra décoller en étoile le pansement puis enlever et faire une première désinfection avec les compresses en satellite.
Ensuite vient le deuxième passage au point de ponction. Certains laissent une troisième compresse imbibée pendant une minute sur le point de ponction. Pendant ce temps, l’IDE peut retirer ses gants, passer ses mains à la solution hydroalcoolique, et ouvrir le set. Une fois tout ce qui est nécessaire mis dans le set, l’infirmier est prêt à agir.
Il prend alors ses gants stériles et passe du côté stérile. Il ne faut donc pas oublier de prévoir une seringue préremplie, et, à défaut, de la préparer avec 20 CC pour un rinçage correct. De là, l’infirmier retire la compresse avec une autre compresse pour protéger les gants. À partir de là, l’IDE refait une désinfection et il défait le stabilisateur avec l’aide des stérilstrip qui sont à l’intérieur.
Une nouvelle désinfection en dessous est faite. Au bout d’une minute, la lingette fournie avec le stabilisateur qui améliore son adhésion et la renforce pendant sept jours est passée à l’endroit où le premier stabilisateur était. Sur le stabilisateur propre, il s’agit d’enlever le stérilstrip et de mettre l’embase dans le stabilisateur. Il est alors apposé sur la peau et les languettes sont enlevées. Le stabilisateur est collé. Généralement, une cravate est fournie. Elle est une sécurité qui vient se placer sous le stabilisateur. Dès lors, l’infirmier mettra en place le Tegaderm.
L’infirmier doit trouver la technique qui lui convient, en fonction de celle avec laquelle il est le plus à l’aise pour garder un maximum de stérilité jusqu’au bout lors d’une manipulation à domicile. Les mots d’ordre qui guident cette intervention seront toujours « organisation et adaptabilité ».
Surveillance et gestes à respecter pour l'IDEL
Avant toute manipulation de changement du pansement du cathéter central, l’infirmier devra toujours :
- se laver les mains avec une solution hydroalcoolique ;
- manipuler les tubulures, les robinets, les bouchons, les valves avec des compresses antiseptiques ;
- changer les bouchons à chaque manipulation ;
- changer les tubulures et les annexes toutes les 96 heures dans le cas de perfusion continue ;
- éviter le contact des tubulures avec le sol ;
- en cas de perfusion de produits sanguins labiles ou de solutés lipidiques, changer les lignes de perfusions après chaque passage de produits ;
- fixer les rampes sur les pieds à sérum, qui ne doivent en aucun cas être en contact avec la literie du patient, hors diffuseurs (« baxter ou biberon »).
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