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Par Alphonse Doutriaux
La visualisation des clichés de radiographie est une étape indispensable de la prise en charge et du bilan respiratoire pour un patient atteint de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). Sur une radio d’un thorax BPCO, le kinésithérapeute observe généralement une distension thoraco-pulmonaire (lorsque le haut de l’arbre bronchique est aussi large que le bas).
Quels sont les signes d’une distension du thorax ? Comment analyser et observer une radio du poumon d’une bronchite chronique ? Voici nos recommandations pour les kinés d’après notre formation DPC kiné.
Sommaire
Le kinésithérapeute doit visualiser les radiographies du thorax pour réaliser le bilan respiratoire d’un(e) patient(e) atteint(e) de BPCO. Les radios sont toujours en négatif : ce qui est blanc sur l’image est noir en réalité, et inversement. Pour rappel, les valeurs de blanc ou de gris sont relatives à l’épaisseur de la densité ou au nombre de structures radiographiées les unes sur les autres.
Sur une radio d’un(e) patient(e) BPCO, il y a généralement une distension thoraco-pulmonaire globale. Sur un cliché “standard”, le diamètre de la partie inférieure du thorax est approximativement trois fois plus grande que la partie supérieure (voir notre article sur le volume pulmonaire). Tandis que pour les patients atteints d’une BPCO, la radio du poumon présente une distension majeure du thorax : les diamètres transversaux de la partie supérieure du thorax peuvent être identiques, voire supérieurs, aux diamètres de la partie inférieure. Le praticien peut observer des augmentations notables des diamètres antéro-postérieurs, avec des augmentations importantes des espaces clairs rétrosternaux.
La BPCO en kinésithérapie : identification du déconditionnement à l’effort, évaluation de la dyspnée, mise en place d’un programme de réentraînement et renforcement musculaire.
Découvrir la formationIl y a des signes d’une distension du thorax BPCO sur une radio :
Face à une radio d’un thorax BPCO présentant un aplatissement notable des coupoles diaphragmatiques, il y a un risque de trouver un signe de Hoover. Inversement, face à un patient présentant un signe de Hoover, la distension du thorax peut être supposée (et vérifiée par une radio).
Dans la théorie physiologique, il est recommandé de placer une main sur l’abdomen et une main sur le thorax et de demander au patient de souffler en rentrant le ventre. Ceci permet de refouler la coupole diaphragmatique à l’intérieur de la cage thoracique afin de redonner une courbure et d’obtenir une tension plus importante. Cependant, il n’est pas toujours judicieux de mettre en place un travail abdomino-diaphragmatique chez les patients ayant un aplatissement important des coupoles diaphragmatiques. Effectivement, lorsqu’il y a un diaphragme très abaissé, le parenchyme pulmonaire est totalement distendu. Ceci signifie que la pression de rétraction pulmonaire est fortement diminuée et qu’il y a une destruction du nombre de fibres élastiques d’élastine.
Demander au patient d’avoir une respiration active entraîne une pression positive au niveau intrapleural qui se transmet à l’intérieur du poumon par une pression positive extra-bronchique (la bronche est comprimée et la pression transbronchique devient négative). Cependant, chez le patient BPCO avec une radio pulmonaire montrant une distension du thorax, les bronches vont se collaber, notamment au niveau basal. Quelle est la conséquence ?
Important
Cet exercice de respiration empêche les alvéoles des bases de se vider et la pression augmente à l’intérieur (créant une pression positive intrinsèque), empêchant l’air de rentrer lorsque le kiné demande au patient de respirer en gonflant les poumons. C’est donc un exercice épuisant et dyspnéisant.
Astuce
Lisez aussi notre article sur la mesure par spirométrie du patient BPCO.
Comme le montre l’exemple de l’exercice de respiration le ventre rentré (décrit ci-dessus), l’analyse radiologique permet d’évaluer s’il est judicieux de demander au patient un effort respiratoire difficile et forcé. Le kinésithérapeute doit analyser un examen et un bilan respiratoire en cherchant à avoir une double vision : une vision spirométrique ou radiologique pure et une vision de kinésie. Il faut toujours chercher à comprendre quels changements ces examens apportent à la pratique kinésithérapique.
La formation kiné BPCO de Walter Santé vous permet d’améliorer la prise en charge kinésithérapique des patients BPCO et de réaliser des bilans respiratoires adaptés. Vous trouverez des informations sur la BPCO, la radio pulmonaire (analyse et signes cliniques), la mécanique et le volume pulmonaire, les outils et le projet de soin. L’objectif de cette formation DPC kiné consiste à aider les kinésithérapeutes à mettre en place un programme de soin qui favorise le renforcement musculaire et la reprise d’activité, en évitant la sédentarité des patients atteints de BPCO.
Bon à savoir
Cette formation DPC e-learning se présente sous la forme de vidéos à suivre en ligne, à votre rythme. Elle est destinée aux kinésithérapeutes diplômés et elle est éligible au DPC et au FIF PL (parmi d'autres modes de financement).
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