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Par Alphonse Doutriaux
Un examen spirométrique peut être prescrit par le médecin traitant ou le pneumologue, à un patient présentant des difficultés respiratoires. La spirométrie mesure les volumes d’air inspirés et expirés. Elle permet également de réaliser le tracé d’un graphique à partir duquel de nombreuses analyses sont possibles pour les soignants. Notamment les débits expiratoires, forcés ou non. Mais prescrire un examen spirométrique à un patient BPCO est-il judicieux ? Découvrons-le tout de suite.
Sommaire
La spirométrie est un examen de santé qui permet de mesurer les volumes d’air inspirés et expirés par un patient, ainsi que la vitesse à laquelle l’air pénètre ou sort de ses poumons. Il s’agit de souffler dans un tube relié à une machine, ou spiromètre, avec un effort plus ou moins important.
Dans un premier temps, le praticien demande au patient d’avoir une respiration légère puis de gonfler ses poumons au maximum et de souffler très vite et très fort jusqu’à la fin. Lors de cet exercice, la capacité vitale du patient est sollicitée. L’objectif de ces mesures, demandées par le médecin généraliste ou le pneumologue, est de vérifier s’il y a un trouble ventilatoire obstructif.
Les résultats sont exprimés par des courbes retraçant :
Par exemple, une personne atteinte d’asthme peut présenter une courbe débit-volume diminuée quasiment de moitié, mais harmonieuse.
Un patient qui fait de l’emphysème présente une capacité inspiratoire diminuée d’un tiers tandis que le volume expiratoire est aussi amoindri, mais beaucoup moins harmonieux. Il présente un volume expiré normal au début puis chute tout au long de l’expiration. La courbe est alors en forme de croissant.
Exemple
Si le patient a un syndrome restrictif, par obstruction par exemple, vous verrez une courbe diminuée de moitié et harmonieuse, mais en décalage. L’inspiration et l’expiration sont comme coupées l’une de l’autre. Certaines de ces pathologies se retrouvent dans la BPCO.
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Découvrir la formationOn l’a vu succinctement, la spirométrie mesure les variations du débit (vitesse) et du volume d’air inspiré et expiré. Ces variations sont représentées par la courbe débit-volume. Elle est essentielle, car elle renvoie l’image des capacités pulmonaires du patient au cours d’un cycle respiratoire.
En effet, elle renseigne sur :
Le VRI et le VRE associés représentent les volumes mobilisables. Ainsi, la spirométrie peut permettre, sous certaines conditions, que nous verrons dans le dernier paragraphe, d’évaluer la dyspnée du patient BPCO.
L’axe horizontal de la courbe débit-volume représente les volumes. L’axe vertical représente, au-dessus de zéro, les débits expiratoires et en dessous de zéro, les débits inspiratoires. On va s’intéresser au débit expiratoire et, pour cela, couper la courbe en 3 parties :
La partie à exploiter est celle qui part du DEP et qui s’étire jusqu’à la fin de l’expire. Elle permet en effet de mesurer ce qui se passe au fond de l’arbre bronchique ; contrairement au VEMS, qui mesure les capacités sortantes de l’arbre bronchique haut.
L’ensemble de la courbe représente la CV, ou capacité vitale. Elle peut être séparée horizontalement en 2 parties égales, puis en 2 verticalement. Vous trouvez alors le point du débit expiratoire forcée à 50 %. À partir de ce dernier, vous pouvez mesurer les DEF à 25 et 75 %.
La partie de la courbe allant du DEF 75 % jusqu’à la fin, représente l’activité présente dans les subdivisions bronchiques au-delà de la 7e division. À ce niveau, les bronches sont dépourvues de cartilage, dites membraneuses et sont tout à fait collabables.
Bon à savoir
Chez un patient sain, cette partie de la courbe aura une forme légèrement bombée vers l’extérieur. Tandis que, plus les voies aériennes seront touchées, encombrées, plus la courbe sera concave. Cela signifie que les débits tendent à chuter dans les petites voies aériennes et que le calibre bronchique se réduit.
Attention, une courbe peut commencer à se creuser tandis que le patient ne se plaint d’aucun désagrément. Cela s’explique par la formation naturelle de l’arbre bronchique : le volume des bronches filles est toujours supérieur au volume initial de la bronche mère. Imaginez-vous l’arbre bronchique comme un entonnoir à l’envers : plus on y descend, plus le volume augmente. Il faut donc des dégâts considérables pour faire naître une expression clinique.
Ainsi, l’examen spirométrique peut être une base pour commencer l’éducation thérapeutique du patient BPCO, avant même qu’il ressente les désagréments de sa maladie.
Plus la broncho-pneumopathie chronique obstructive est avancée, moins la spirométrie BPCO est recommandée. En effet, la mesure de la courbe débit-volume peut être remise en question, car l’expiration forcée peut être dangereuse pour le patient. Il risque un collapsus, au même titre que lors de certains exercices thérapeutiques en kiné BPCO.
De plus, la faiblesse du volume expiratoire du patient ne permet pas d’obtenir une mesure fiable. Dans ce cas, les thérapies appliquées en kinésithérapie respiratoire seront certainement plus efficaces. Par exemple, la ventilation mécanique non invasive peut être judicieuse. Il s’agit d’une technique permettant d’améliorer les échanges gazeux entre le sang du patient et l’air qu’il respire. Ça lui permet de respirer plus facilement.
Ainsi, si la spirométrie est intéressante pour déceler des problèmes d’encombrement bronchique naissants ou pour certaines pathologies, comme l’asthme.
Important
L’examen spirométrique n’est pas le plus recommandé pour les patients BPCO. En fonction de l’avancée de leur maladie, la spirométrie peut être trop fatigante pour eux, voire dangereuse. D’autres techniques sont donc à privilégier.
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