Tout savoir sur l'analyse de la marche en kiné

Qu'est-ce que l'analyse quantifiée de la marche ?

Il existe de nombreuses déviations de la marche. Pour un kiné l’analyse de la marche se fait méthodiquement. Toutefois faire la distinction entre les défauts primaires, conséquence directe d’une pathologie, et les stratégies compensatoires mises en place pour pallier aux défauts primaires, n’est pas chose aisée. En effet, le système neuro-musculo-squelettique humain est très complexe et la marche est un phénomène dynamique. 

L’analyse quantifiée de la marche est un examen médical indispensable pour la prise en charge des patients présentant des troubles complexes de la marche. Les formations e-learning pour kinés développent le grand nombre de mesures précises qu’il s’agit de prendre en lien avec la marche du patient :

• le mouvement en trois dimensions des articulations et des segments corporels ;
• les forces qui s’appliquent aux articulations ;
• l’activité électromyographique des muscles des membres inférieurs. 

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Rappel des phases de la marche

La marche est une activité motrice cyclique. Elle débute par le contact d’un pied au sol et se termine par le contact de ce même pied plus loin au sol. Ainsi qu’il est enseigné en formation kiné, un cycle de marche se compose d’une phase d’appui et d’une phase oscillante pour chaque membre inférieur.

Illustration des phases de la marche issue de la formation Cheville

Lors des phases d’appui, voici les muscles sollicités :

• les muscles stabilisateurs du bassin notamment le moyen fessier où l’on retrouve beaucoup de déficit (boiterie inclinaison controlatérale ou homolatérale) ;
• le quadriceps qui permet le passage du pas grâce au verrouillage du genou (en cas de déficit la marche se fait avec avec un léger flessum ou au contraire un passage du pas avec un membre inférieur complètement rigide) ;
• les extenseurs du pied, notamment le triceps, pour la phase de propulsion (on regarde s’il y a esquive, c’est-à-dire que l’on passe d’un appui du talon à un autre appui talon sans dérouler le pied).

Les phases oscillantes mobilisent les muscles suivants :

• les fléchisseurs de hanche, notamment le psoas, pour la phase d’enclenchement de flexion ;
• les fléchisseurs du genou, notamment les ischio-jambiers, qui actionnent le ramené du pied ;
• les releveurs du pied, comme le tibia antérieur (en cas de déficit, il n’y a pas d’attaque avec le talon, le patient pose le pied directement à plat).

Voici un récapitulatif extrait de notre formation Cheville à distance :

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Déroulement de l'examen de la marche

Les patients sont adressés aux laboratoires d’analyse du mouvement, sur prescription médicale. Ce parcours de marche est composé de deux parties.

1. La première partie consiste en un examen clinique. Il s’agit d’effectuer un bilan clinique et de mesurer l’anthropométrie (par exemple la distance inter épines iliaques antéro-supérieures ou la distance inter malléolaire), les amplitudes articulaires, la force musculaire et la spasticité des membres inférieurs.
2. La seconde partie de l’examen est l’enregistrement de la marche, d’un point de vue vidéo (caméra numérique), cinématique (système opto-électronique), cinétique (plateforme de forces) et électromyographique (système électromyographique).

L’acquisition vidéo du patient qui fait des longueurs sur la piste de marche se fait d’abord sans matériel, puis avec matériel : des électrodes de surface sont placées sur les muscles des membres inférieurs, puis ce sont des marqueurs réfléchissants qui sont disposés sur le bassin et les membres inférieurs selon un modèle prédéfini.

Quels éléments analyser ?

Les données issues de l’analyse quantifiée de la marche permettent l’interprétation du schéma moteur inférieur par le médecin.

Les formations continues pour kiné en e-learning détaillent ce qu’il s’agit d’analyser apres cet examen :

• la vitesse, la cadence, la longueur et la largeur du pas ;
• les mesures dans les trois plans des angles articulaires tels que les mouvements de flexion-extension, abduction-adduction et rotation pour toutes les articulations des membres inférieurs (bassin, hanche, genou, pied et cheville comme évoqué en formation Cheville en ligne) ;
• les forces, les moments et les puissances intersegmentaires ;
• les périodes d’activité et l’intensité de contraction des muscles (pour identifier les périodes anormales de contraction, des co-contractions ou une activité spastique) ;
• les pressions plantaires et la force de réaction au sol ;
• la mesure de la consommation d’oxygène.

La déduction des causes probables des défauts de marche est réalisée en mettant en lien les différentes données du mouvement entre elles ainsi que les données médicales. Un traitement pourra être ensuite choisi de façon éclairée, que ce soit une rééducation de la marche en kinésithérapie, une intervention chirurgicale ou la mise en place d’un parcours de marche par un kiné.

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Après modélisation de ses membres inférieurs et définition du schéma moteurs régissant le déplacement du patient, le médecin spécialisé sera à même de prescrire une thérapeutique dans le but d’améliorer le schéma fonctionnel du patient. 

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