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Par Alphonse Doutriaux
L’instabilité chronique de la cheville nécessite une prise en charge multidirectionnelle, notamment un bilan proprioceptif, mais aussi un bilan pré-thérapeutique ainsi que des examens clinique et radiographique. Ce n’est qu’à l’issue de ces étapes successives et minutieuses qu’un traitement pourra être décidé : le médecin pourra opter pour un traitement de l’ensemble des lésions et une rééducation proprioceptive de la cheville.
Sommaire
La première étape du bilan pré-thérapeutique consiste à analyser de façon très précise l’histoire du/de la patient(e). Le profil des patients est souvent celui de personnes qui ont souffert d’une entorse aiguë grave ou d’un incident d’instabilité lors d’un footing, qui a évolué vers de nombreuses récidives.
Parmi les expressions cliniques qui reviennent sans cesse lors de l’interrogatoire, on trouve une insécurité parfois douloureuse et des entorses à répétition. Le plus souvent il n’y a jamais vraiment eu de rééducation de l’entorse qui est pourtant aussi un moyen de prévenir les récidives et l’instabilité chronique de la cheville. Le traitement de l’entorse à la cheville, s’il est isolé, n’est pas toujours suffisant.
Lors de l'évaluation pré-thérapeutique du patient, l'examen du patient en décubitus ventral est fortement conseillé pour :
Parcours de soin, diagnostic et analyse de la stabilité de la cheville.
Découvrir la formationLe bilan pré-thérapeutique consiste aussi à palper les points douloureux au niveau de la cheville :
Bon à savoir
Les formations pour kinésithérapeutes comprennent des modules consacrés à la détection de ces algies localisées.
Si le médecin ressent des faiblesses, par exemple des mouvements en tiroir, il peut s’agir d’une lésion d’un ligament.
À l’issue de cet interrogatoire complet et du bilan le plus exhaustif, il faut des preuves plus objectives : c’est l’examen clinique.
L’examen paraclinique de la cheville instable sert à :
Les formations professionnelles pour kinésithérapeutes approfondissent cet examen clinique de la cheville instable qui peut s’avérer complexe.
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Découvrir les formationsL’examen radiographique de la cheville instable est fondamental en première intention car l’IRM et l’échographie ne donnent pas d’informations sur la posture. Or la posture, soit de façon acquise ou congénitale, peut intervenir dans l’instabilité de la cheville.
Ces examens radiographiques doivent être :
Retrouvez ci-dessous un exemple de télémétrie des membres inférieurs :
Extrait de la formation Cheville - Walter Santé
Rappel
Il est intéressant de noter qu’un test de Telos négatif ne signifie pas qu'il n'y a pas de lésion ligamentaire.
La radio permet d’apprécier les aspects dégénératifs, notamment la laxité médiale qui est particulièrement arthrogène et plus rapidement arthrogène que la laxité latérale. Les formations complémentaires à destination des kinés analysent de nombreux examens radiographiques pour en révéler les lésions.
Il est en outre possible de réaliser des clichés quand le/la patient(e) n’est pas en charge afin d’apprécier la flexion plantaire forcée et l’extension dorsale. Cela est utile afin de juger du degré d’ankylose de la cheville.
L’imagerie sophistiquée au niveau de la cheville va montrer directement les lésions ligamentaires et éventuellement les séquelles de ces lésions. L’artho-scanner, notamment, est incontournable : il montre par exemple les fissures (passage de liquide de contraste dans le cartilage), ou l’arrachement d’un petit morceau de gaine des tendons fibulaires, signe indirect de rupture du ligament calcanéo-fibulaire.
Bon à savoir
Les examens d’imageries révèlent aussi les aspects dégénératifs qui entraînent la chronicité des problèmes ligamentaires. Pour les dégâts sur le cartilage par exemple, c’est l’arthro-scanner qui reste l’examen de référence, bien qu’il soit assez invasif.
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☎︎ | 01 76 49 09 99Le bilan proprioceptif est fondamental dans l’appréciation pré-thérapeutique de l’instabilité de la cheville. De cette étape dépend la rééducation proprioceptive de l’entorse à la cheville.
Il peut être réalisé grâce au chausson Myolux avec système embarqué, qui mesure la vitesse de déplacement de l'arrière du pied. Il est possible d’associer ce bilan au classique Y-balance test.
Image d'un chausson Myolux issue de notre formation Cheville - Walter Santé
Enfin, s’il est équipé, un kiné peut aussi évaluer la proprioception de la cheville avec des équipements isocinétiques.
Bon à savoir
L’instabilité de la cheville est souvent multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle est mécanique et fonctionnelle à la fois. Elle n’est pas uniquement causée par une lésion du ligament collatéral latéral, bien que ce soit le cas le plus fréquent. La lésion du ligament collatéral latéral ou LCL est souvent provoquée par exemple par un défaut de posture ou par une faiblesse des autres ligaments.
De l’exhaustivité du bilan à travers toutes les étapes et examens précédemment décrits dépend la bonne prise en charge médico-chirurgicale de la cheville instable. Les formations pour kinésithérapeutes consacrent plusieurs modules au traitement de la cheville instable. Voici les étapes du traitement adapté de l’instabilité de cheville :
Pour résumer
Le point crucial est de ne plus laisser évoluer ces chevilles vers des arthroses après la lésion initiale, et pour lesquelles le seul traitement qui reste en bout de chaîne est l’arthrodèse de cheville (qui signifie blocage de l’articulation). C’est par la formation des soignants que cette prise de conscience doit passer afin de ne plus laisser des cas dégénérer.
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