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Par Thomas Cornet
Le cancer du col de l'utérus (CCU) est un cancer méconnu en France du fait de sa rareté. Il est pourtant important d'assurer la vaccination le plus tôt possible et un dépistage régulier chez les patients asymptomatiques. Mais quelles sont les caractéristiques du cancer du col de l'utérus ? Quelle est la différence entre dépistage et diagnostic ? Et quels sont les types de CCU qui existent ?
Sommaire
Le cancer du col de l'utérus (CCU) est aujourd'hui un cancer peu fréquent et assez méconnu. En effet, la mise en place d'un dépistage efficace dans les années 1980 a permis de diminuer fortement la fréquence de ce cancer : pour avoir un ordre de grandeur, on estime que 3 000 patientes sont atteintes d'un cancer du col de l'utérus, et que le nombre de décès est d'environ 1100 (par an).
Quelques informations supplémentaires : l'âge moyen des femmes atteintes de ce cancer est de 40 ans, alors que l'âge moyen des femmes qui en succombent est de 51 ans.
Si l'on compare le cancer du col de l'utérus avec d'autres cancers, comme le cancer du sein qui touche 50 000 femmes chaque année, on constate que le CCU est un cancer rare. Cependant, les lésions pré-cancéreuses sont devenues très fréquentes : on estime qu'environ 30 000 conisations sont réalisées chaque année, en grande majorité réalisées pour des lésions de haut grade. Elles vont ainsi permettre d'éviter l'apparition d'un cancer.
Dépistage, enjeux de la vaccination HPV, prise en charge et suivi post-thérapeutique, état de la recherche.
Découvrir la formationAlors que le cancer du col de l'utérus présente des signes cliniques, les lésions pré-cancéreuses sont asymptomatiques. C'est pour cela que le dépistage ne s'adresse qu'aux patientes asymptomatiques : c'est lorsque la patiente va bien et ne présente aucun symptôme que s'effectue le dépistage. En réalité, si la patiente présente des symptômes, c'est qu'il est déjà trop tard.
Les symptômes du cancer du col de l'utérus sont des métrorragies (en particulier des métrorragies post-coïtales, déclenchées entre autres par les rapports sexuels), des douleurs abdomino-pelviennes qui peuvent être insomniantes et traduisent une lésion déjà avancée et volumineuse, et des pertes nauséabondes à odeur désagréable associées à la nécrose tumorale. De plus, lors d'un examen clinique au speculum, la tumeur se voit sur le col de l'utérus, car elle a un aspect inhabituel : elle est irrégulière, bourgeonnante, ulcérée et saigne au contact. C'est pour cela qu'en présence de ces symptômes, ce n'est plus un dépistage mais un diagnostic qu'il faut réaliser.
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Le diagnostic du cancer du col de l'utérus et le dépistage des lésions pré-cancéreuses s'effectuent par le biais de tests différents : une biopsie et un examen d'anatomopathologie pour le diagnostic du cancer du col de l'utérus, et un frottis cervico-utérin ou un test HPV pour les lésions pré-cancéreuses. Cette distinction est fondamentale : si un test de frottis est utilisé pour effectuer un diagnostic de CCU, il y a un grand risque d'avoir un faux négatif et donc d'avoir un faux diagnostic.
La biopsie est l'examen privilégié pour le diagnostic du cancer du col de l'utérus parce qu'elle permet de réaliser un examen histologique (c'est-à-dire un examen au microscope du tissu qui aura été prélevé) qui sera utilisé pour porter un diagnostic précis en voyant le tissu anormal.
Il existe plusieurs formes de cancers du col de l'utérus. La forme la plus fréquente est le carcinome épidermoïde, qui constitue 85% des CCU. Cette forme de cancer se développe à partir du tissu de l'exocol, c'est-à-dire dans la périphérie du col.
Les CCU plus rares sont les cancers de l'endocol, aussi appelé les adénocarcinomes, qui ne représentent que 10% des cancers du col de l'utérus.
Ces deux cancers (les carcinomes épidermoïdes et les adénocarcinomes) sont directement liés aux infections persistantes au papillomavirus (HPV) de haut risque.
Enfin, les cancers du col de l'utérus les plus rares, qui représentent 5% des CCU, comme les carcinomes adénosquameux ou les tumeurs conjonctives, peuvent ne pas avoir de lien avec une infection HPV. Ces cancers sont de formes histologiques beaucoup plus rares.
Important
Après une conisation pour traiter les lésions pré-cancéreuses, il est primordial pour le médein d'effectuer un suivi post-thérapeutique de la patiente pour éviter la récidive.
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