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Par Thomas Cornet
Le dépistage du papillomavirus chez la femme passe nécessairement par un prélèvement cervico-utérin. Quel est cet examen et dans quelles conditions l’effectuer ? Une patiente en période de règles peut-elle se soumettre à un prélèvement ? Nous répondons à vos questions sur le PCU.
Sommaire
Le prélèvement cervico-utérin (PCU) est un test de dépistage. Il peut prendre la forme d’un frottis pour vérifier la bonne santé du col de l’utérus et l’absence de MST, ou d’un test HPV, afin d’écarter une potentielle contamination au papillomavirus humain (HPV à bas risque ou à haut risque). Le processus de l’examen est identique dans les deux cas et ne change rien pour la patiente. C’est au laboratoire que le prélèvement sera analysé différemment.
Le frottis est préconisé avant 30 ans. Après 30 ans, et 3 ans après le dernier PCU, le dépistage de l’HPV chez la femme est systématique. Il surviendra tous les 5 ans, et ce, jusqu’à 65 ans.
Bon à savoir
Les conséquences du HPV sont multiples : si un HPV à haut risque ou HPV-HR est détecté, la patiente est exposée à un cancer du col de l’utérus, principale menace du papillomavirus. L’infection HPV à bas risque peut, elle, provoquer des verrues génitales, bénignes mais gênantes.
De préférence, le PCU de dépistage du papillomavirus doit se faire en phase liquide. Par ce processus, les cellules prélevées ne sont pas directement étalées par le préleveur sur une lame pour leur analyse en laboratoire d’histologie. Elles sont mises en suspension dans un milieu liquide pendant une phase transitoire.
Pour ce faire, le professionnel de santé place la brosse contre l’orifice cervical une fois le col exposé, et opère deux à trois mouvements de rotations dans le même sens, sans appuyer trop fort. Puis la brosse est plongée dans un flacon en phase liquide pour une mise en suspension des cellules prélevées. Le pot pourra ensuite être étiqueté et partir en laboratoire. Les cellules seront récupérées de manière automatique, ce qui permettra un étalement idéal des cellules prélevées sur la plaque de verre.
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Découvrir la formationPour réaliser un dépistage du papillomavirus chez la femme, il est avant tout nécessaire que le prélèvement cervico-utérin soit fait en dehors de toute infection cervico-vaginale. Le PCU d’une patiente infectée par une vaginose ou une mycose ne sera pas interprétable et devra être refait. Ainsi, pour un dépistage du papillomavirus optimal, il est préférable de traiter d’abord l’infection puis de faire un prélèvement. C’est une condition indispensable pour que l’analyse soit de bonne qualité.
Bon à savoir
En tant que professionnel de santé, il vous faut par ailleurs être à même d’exposer le col correctement à l’aide du spéculum : vous devez pouvoir voir le col en entier. Le prélèvement se fera sur l’orifice cervical du col.
Contrairement à ce qui est souvent entendu, sachez qu’il est tout à fait possible d’effectuer le prélèvement en période menstruelle. Il est vrai que celle-ci peut être gênante, car la desquamation de l’endomètre libère des débris qui viennent polluer le PCU, perturbant possiblement sa lecture par le biologiste.
Cependant, la phase liquide permet de mieux conditionner le prélèvement et de s’affranchir des anomalies liées à la période menstruelle. Le papillomavirus humain sera toujours parfaitement détectable. Ainsi, si vous êtes en présence d’une patiente que vous avez du mal à voir en consultation et qui est en période de règles, vous pourrez malgré tout lui proposer un prélèvement. En pratique, si les règles ne sont pas trop abondantes, vous pouvez nettoyer la sphère génitale, après application du spéculum, en passant un peu d’eau avec une compresse pour rincer le col. Le prélèvement pourra alors être réalisé sans aucun problème.
Parmi les idées reçues, on entend également qu’un examen pour rechercher le papillomavirus chez la femme se fait sans lubrifiant. Cela est faux. La présence de lubrifiant ne changera pas la performance de votre test, et améliorera grandement le confort de vos patientes, pour qui l’insertion d’un spéculum est désagréable, voire douloureuse. De plus, le dépistage de l’HPV chez la femme est un acte stressant. Le recours à un peu de lubrifiant lors de votre PCU est tout à fait indiqué pour permettre à votre patiente de vivre au mieux cet examen. Pour en savoir plus et suivre une formation HPV, n’hésitez pas à contacter l’un de nos conseillers.
Le PCU permet de dépister le papillomavirus chez la femme de manière indolore. Vous avez néanmoins besoin d’un matériel adapté pour travailler dans les meilleures conditions et détendre vos patientes. En premier lieu, le spéculum vous sert à exposer le col. Il en existe plusieurs types, dont le Colin et le Cusco.
Astuce
Les spéculums à usage unique simplifient l’examen puisqu’ils sont jetés après utilisation et ne requièrent pas de stérilisation. Ils sont par conséquent de plus en plus répandus pour réaliser un frottis ou rechercher des traces du papillomavirus humain.
Plusieurs tailles sont disponibles avec des codes couleurs et il est important de les avoir dans votre cabinet pour vous adapter à la morphologie de vos patientes.
Bon à savoir
Si vous n’êtes pas encore coutumier de son utilisation, notez que le spéculum ne doit être ouvert qu’une fois inséré au fond du vagin. Sans quoi vous risqueriez de blesser la patiente.
En second lieu, vous aurez besoin d’une cytobrosse. La cytobrosse standard est déconseillée puisqu’elle piège la glaire et les cellules cervicales, qui seront difficilement libérables pour analyse. Mieux vaut choisir la cytobrosse spécifique au prélèvement cervico-utérin en phase liquide, qui pourra être jetée après utilisation.
Enfin, vous aurez bien sûr besoin d’un flacon en phase liquide pour y plonger votre brosse avant de l’envoyer au laboratoire. Ce flacon ne nécessite pas de conditions de transport ou de température particulières. Il faut cependant éviter de le stocker en plein soleil.
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Découvrir les formationsPlusieurs éléments doivent apparaître sur le bon pour l’anatomopathologiste.
D’autres précisions cliniques éventuelles peuvent être ajoutées, comme la date des dernières règles.
Enfin, un dépistage du papillomavirus réalisé dans le cadre du dépistage organisé sera pris en charge à 100 % par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Dans ce cas précis, il faudra cocher la case correspondante sur le bon.
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