Comprendre le SOPK : un enjeu quotidien en médecine de ville
En tant que professionnel de santé de premier recours, vous êtes souvent le premier à recueillir une plainte évocatrice de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : troubles du cycle menstruel, acné persistante, prise de poids inexpliquée ou difficultés à concevoir. Pourtant, le diagnostic peut se révéler complexe, notamment chez les patientes non obèses ou présentant des manifestations cliniques atypiques.
Le SOPK est une endocrinopathie fréquente, qui concernerait entre 8 et 13 % des femmes en période de fertilité, selon les critères diagnostiques retenus et les définitions des populations étudiées. Sa complexité réside dans la variabilité de ses expressions cliniques, ce qui expose à la fois au risque de surdiagnostic et à celui d’un retard de prise en charge. La formation infertilité insiste sur l’importance d’adopter une démarche clinique rigoureuse, adaptée au profil de chaque patiente, pour optimiser le parcours de soins.
Les critères de Rotterdam : socle diagnostic du SOPK
Depuis 2003, les critères de Rotterdam sont ceux recommandés par les sociétés savantes pour identifier un SOPK. Il faut au moins deux des trois critères suivants :
- Anovulation ou oligo-ovulation : cycles irréguliers ou aménorrhée
- Hyperandrogénie clinique ou biologique : acné, hirsutisme, chute de cheveux, ou élévation des androgènes circulants
- Aspect polykystique des ovaires à l’échographie pelvienne : > 20 follicules ou volume ovarien > 10 ml
Échographie typique d’ovaires polykystiques (SOPK). Source : formation infertilité Walter Santé
Le diagnostic n’est retenu qu’après exclusion d'autres causes comme l’hyperplasie surrénalienne, les tumeurs ovariennes, ou l’hyperprolactinémie.

Adapter l’anamnèse à la diversité des phénotypes
Le SOPK insiste sur la variabilité des présentations cliniques, notamment :
- Certaines patientes ont un SOPK sans surpoids ni insulino-résistance
- D’autres présentent des symptômes modérés, souvent normalisés par les patientes elles-mêmes
- Les troubles du cycle peuvent être masqués par la prise prolongée de contraception orale
Posez des questions ciblées :
- Quelle est la régularité réelle des cycles sans contraception ?
- Y a-t-il une pilosité excessive ou des antécédents d’acné ?
- Quelle est la perception de son poids et de son image corporelle ?
L’échographie pelvienne : un outil à manier avec prudence
L’aspect "polykystique" à l’échographie est fréquent chez les jeunes femmes, sans valeur diagnostique isolée. Ne basez jamais votre diagnostic sur ce seul critère.
En pratique :
- Ne demandez une échographie que si au moins un autre critère est présent
- Interprétez les résultats à la lumière de l'âge et du contexte clinique
- En cas de doute, orientez vers un gynécologue ou une endocrinologue
Un ovaire polykystique n’est pas toujours pathologique. Le terme "multifolliculaire" est souvent utilisé de manière interchangeable à tort.
Ne pas négliger les conséquences du sous-diagnostic
Un SOPK non identifié peut entraîner :
- Des retards de prise en charge du désir de grossesse
- Un risque accru de troubles métaboliques : diabète de type 2, dyslipidémies
- Une souffrance psychologique sous-estimée : anxiété, troubles de l’estime de soi
Adopter une démarche empathique et pédagogique est essentiel. Expliquez le caractère chronique du trouble, rassurez sur les possibilités de traitement, et proposez un suivi régulier. Ces compétences peuvent être développées dans la formation sur l’infertilité, qui aborde notamment le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Face à une adolescente avec cycles irréguliers et acné sévère, évitez de conclure trop vite. Un suivi prolongé, hors contraception, permet d’observer l’évolution naturelle des cycles.
Ce qu’il faut retenir :
- Le diagnostic de SOPK repose sur les critères de Rotterdam : il en faut deux sur trois
- L’échographie n’est qu’un élément du diagnostic, à interpréter avec précaution
- Une approche clinique individualisée est indispensable
- Le médecin généraliste joue un rôle clé dans le repérage, le dialogue et la coordination des soins

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