SOPK et critères de diagnostic
Le syndrome des ovaires polykystiques est une pathologie encore méconnue des médecins généralistes et des femmes. Le SOPK ne fait pas l’objet d’une question de cours individualisé au concours de l'ECN alors qu’il est très courant.
Le syndrome des ovaires polykystiques se diagnostique facilement. Il faut que la patiente présente deux critères sur les trois suivants :
- la patiente n’a pas de règles à l’ovulation où rarement (tous les 4 mois) ;
- la patiente présente un hyperandrogénie clinique et/ou biologique ;
- la patiente présente au moins 12 follicules.
⚠️ Attention, en parallèle le médecin généraliste doit aussi avoir écarté d’autres pathologies.
La définition du SOPK prête à discussion car certains souhaiteraient revenir sur le nombre de follicules dans les ovaires. La raison ? Les appareils, de plus en plus modernes, trouvent davantage de follicules lors des examens. Ainsi, les médecins voudraient passer de 12 à 20 le nombre de follicules pour diagnostiquer le syndrome SOPK.
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Les recommandations de l'ESHRE (European Society of Human Reproduction and Embryology) sont les suivantes :
- il faut porter attention à l'augmentation du volume ovarien ;
- l’échographie n’est pas forcément nécessaire pour porter un diagnostic d’OPK ;
- faire une échographie, dans un deuxième temps, pour permettre de compléter le phénotype de SOPK.
On peut également repérer le SOPK en cas de forte présence de l'hormone anti-müllérienne qui est sécrétée par les follicules, et ce, même si la concentration d'hormones n'est pas encore prise en compte pour la définition du syndrome.
Le rôle du médecin généraliste
Cette maladie est méconnue en médecine générale. Pourtant, le syndrome des ovaires polykystiques représente :
- 5 à 10% des femmes ;
- 3,5% des consultations gynécologiques ;
- 80-90% des causes d'hyperandrogénie chez la femme ;
- 80% des troubles du cycle et infertilité féminine par dysovulation ;
- 26% des aménorrhées et 87% des spanioménorrhées.
Contrairement à la France, aux Etats-Unis, il existe une réelle prise en compte et une prise en charge globale de la maladie. C’est pourquoi le rôle du médecin généraliste est extrêmement important pour coordonner cette prise en charge globale. Le SOPK entraînant une infertilité représente 1/10 de femmes.
Dans le cas du SOPK, le rôle du médecin généraliste est donc essentiel lors du bilan d’infertilité. En effet, les femmes atteintes de ce syndrome vont consulter les spécialistes associés aux symptômes apparents en fonction de leur âge. Ainsi, elles vont être traitées sans prise en charge globale du SOPK, ce qui peut alors entraîner des complications graves, comme du diabète ou des cancers de l'endomètre.
Il faudrait permettre une approche multidisciplinaire par le médecin généraliste avec :
- l'intégration d’une prise en charge globale avec programme de règles hygiéno diététique et un programme d'activité sportive ;
- un amélioration de la qualité de vie ;
- la diminution de la morbidité à long terme d’un OPK.
Les troubles ovulatoires
20% des SOPK entraînant une infertilité ne se traduisent pas par une anomalie des cycles menstruels. Néanmoins, dans tous les cas, le SOPK accroît les risques de cancers féminins, comme les cancers du sein ou le cancer de l'endomètre.
Attention, le SOPK ne doit pas être confondu avec l'hyperprolactinémie et l'aménorrhée hypothalamique fonctionnelle. Il s’agit d’une anovulation liée à des causes environnementales.
Les causes de SOPK sont les suivantes :
- 75% des oligo spanioménorrhées ;
- 20% des SOPK ont des cycles ovulatoires ;
- Anovulation se traduisant par une hyperoestrogénie relative chronique, une augmentation des risques d’hyperplasie endométriale, d’un cancer de l’endomètre et d’un cancer du sein.
Lors des diagnostics différentiels des troubles de l’ovulation, il faut toujours éliminer :
- l’hyperprolactinémie : une modérée PRL est retrouvée dans 3 à 67% des SOPK ;
- l'aménorrhée hypothalamique fonctionnelle : IMC bas, troubles du comportement alimentaire, sport excessif, stress, FSH, LH et E2.
SOPK et infertilité
Les SOPK provoquent de l'infertilité du fait de leurs symptômes :
- obésité ;
- hyperandrogénie ;
- perturbation des cycles.
Concernant les problèmes ovulatoires :
- la perte de poids et l’exercice physique ont un effet direct sur la reprise des ovulations ;
- avec du coaching et un régime, en 6 mois, 90% des femmes peuvent récupérer une ovulation spontanée.
Dans le cas des patientes jeunes, de moins de 35 ans, la chirurgie bariatrique entraîne également un effet positif sur la fertilité :
- un rétablissement d’ovulation ;
- une diminution de l’hirsutisme ;
- une normalisation de l'hyperandrogénie ;
- la diminution du risque de diabète gestationnel.
En revanche, chez une femme plus âgée, de plus de 35 ans, les résultats sont plus discutés car l’effet sur la réserve ovarienne est possiblement délétère. Cela doit être pris en considération lors du bilan d'infertilité réalisé par le médecin traitant.
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Présentation d'un cas clinique du SOPK
Ce cas clinique est présenté dans notre formation.
Il s’agit d’une femme de 33 ans, aide-soignante de nuit présentant :
- un IMC = 38 ;
- des premières règles à 15 ans avec des cycles réguliers, puis irréguliers longs à l’âge de 18 ans suite à une rupture amoureuse entraînant une prise de poids de 30 kg. Ce symptôme est courant lors d’un choc psychologique ;
- l’arrêt de la pilule entraînant l’augmentation de la pilosité au niveau des lèvres, des bras et de la ligne médiane, ainsi qu’une peau grasse ;
- un spanioménorrhée qui se traduit par des règles tous les 3-4 mois ;
- l’impossibilité de maigrir malgré un certain nombre de régimes.
▶︎ À la suite de l'échographie, le médecin découvre que la patiente a un syndrome d’ovaires polykystiques car dès l’interrogatoire, elle présente deux critères sur trois. Pour faire revenir ses règles, il lui prescrira de la progestérone sous forme de comprimés de dydrogestérone.
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