L'observation lors de l'examen clinique du genou
Comme l’examen clinique du pied chez l’enfant, l’examen clinique du genou débute par une phase d’observation minutieuse de la posture et de la marche du patient. Il s’agit de noter une boiterie, une anomalie comme un varus TRUST ou un recurvatum. L’utilisation d’une béquille doivent être notifiées ainsi que la longueur des membres inférieurs.
Cette inspection permet de mettre en évidence l’axe clinique du patient (varus, valgus ou neutre), et ce en position debout ou couchée. Cette étape permet aussi d’observer si le sujet marche avec une extension complète ou avec un flessum de genou.
Chez l’enfant, on recherche une anomalie de la course rotulienne en observant le déplacement vertical de la rotule lorsque le sujet réalise une flexion active du genou. Il y a parfois une désaxation de l’appareil extenseur, se traduisant par un défaut d’engagement de la rotule dans la trochlée fémorale à partir de 10° à 15° de flexion.
L’observation consiste aussi à quantifier la mobilité, en comparant toujours les deux jambes et à rechercher des cicatrices, signes d’antécédents chirurgicaux (arthroscopie, section de l’aileron externe, chirurgie prothétique, plastie du LCA, OTHV).
Enfin, l’examen clinique du genou douloureux suppose de de vérifier l’aspect de la peau, en recherchant des plaques de psoriasis, des varices, une dermite veineuse ou des tuméfactions de type exostose ou kyste para-méniscal qui peuvent avoir une influence sur le diagnostic. Les formations en podo-pédiatrie illustrent toujours ces étapes de l’examen clinique du genou.
L'étape de la palpation
Outre l’observation, la palpation est une étape indispensable de l’examen clinique du genou. Les formations adultes pour podologues explicitent cette phase cruciale.
La palpation systématique des jonctions diaphyso-métaphysaires proximales et distales à l’articulation fémoro-tibiale est essentielle pour détecter une atteinte des plaques de croissance adjacentes chez l’enfant. Ces lésions sont bien plus fréquentes pendant la puberté, lorsque la croissance est rapide, qu’en période prépubertaire.
L’examen du genou et de ses ligaments doit passer par une palpation, guidée par la localisation de la douleur, qui identifie les différents points anatomiques clés du genou :
- la rotule ;
- la tubérosité antérieure ;
- le tubercule de Gerdy ;
- la tête du péroné ;
- les épicondyles fémoraux ;
- l’interligne fémoropatellaire ;
- l’interligne fémoro-tibial interne et externe.
C’est la palpation qui permet de confirmer la présence ou non de liquide intra-articulaire. La présence d’un épanchement articulaire doit orienter le diagnostic vers une affection inflammatoire ou tumorale ou vers une lésion intra-articulaire.
Comme l’origine des gonalgies se situe le plus souvent au niveau de l’appareil extenseur, une attention toute particulière doit être consacrée à cette partie de l’examen.
Repérer les anomalies du genou
L’examen clinique du genou traumatique sert au diagnostic de diverses anomalies. Les formations e-learning à destination des podologues développent les troubles en lien avec les gonalgies.
Au niveau du genou, des anomalies de forme importantes telles qu'un gonflement, une atrophie du quadriceps ou encore une instabilité articulaire peuvent être décelées facilement lorsque le patient se lève et marche.
La détection des épanchements du genou de faible abondance est plutôt difficile. Elle repose sur le signe du flot : le patient en décubitus dorsal, son genou en extension complète et le membre inférieur en légère rotation externe, la face interne du genou est comprimée par la main du praticien pour en chasser tout liquide. L’autre main est placée au niveau du cul-de-sac sus-rotulien, pour percevoir un éventuel bombement ou une onde liquidienne, sur la face médiale.
Quant au flessum, il est détecté par une extension complète à 180° du genou. La rotule est mobilisée pour vérifier sa liberté de mouvement et l'absence de douleur.
La réadaptation en cas de pathologie du genou
Les formations DPC pour podologues insistent sur le fait qu’il faut distinguer la réadaptation selon la pathologie du genou considérée.
En cas d’apophysites de croissance
La vitesse et les sauts et coups de pieds associés à des sports tels que le basket-ball, le football, le hockey et la gymnas- tique, exercent les stress les plus dommageables pour l’appareil extenseur du genou en période de croissance. Il faudra donc leur substituer des activités comme le vélo et la natation, et ce pour un minimum de 12 à 18 mois.
Lorsque les douleurs sont intenses, il faut procéder à une réduction importante de la mise en charge, prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens, et parfois une immobilisation et une orthèse de soutien compressif pour le jeune patient qui souhaite garder un certain niveau d’activité.
En cas d’ostéochondrite disséquante
La réadaptation dépend du niveau d’incapacité associé à la lésion. Lorsque les atteintes sont peu symptomatiques, l’enfant ne devra éviter pendant quelques semaines les stress en charge ou en torsion.
Quant aux atteintes modérées à graves, il faudra les traiter, pendant minimum 4 semaines, par une orthèse articulée de réadaptation (de type ROM), qui limite systématiquement l’amplitude des mouvements articulaires et les torsions.
Une canne ou une béquille sert à réduire la mise en charge. Dans tous les cas, le physiothérapeute veillera au rétablissement de la qualité des muscles et articulations, en termes de force, de souplesse et de proprioception. La progression de la réadaptation sera guidée par l’évolution des signes comme l’œdème et la douleur.
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