Pourquoi faire un examen clinique du pied chez l'enfant ?
Un minutieux examen clinique du pied de l’enfant, dès qu’il est capable de marcher, permet de repérer les anomalies bénignes et se corrigeant spontanément et les troubles neurologiques et musculaires plus graves, qu’il faut prendre en charge au plus vite. Une imagerie du pied et de la cheville n’est pas suffisante pour poser un diagnostic, c’est tout un examen extrêmement minutieux qui doit être mené.
Les formations pour podologues abordent les multiples étapes de l’examen clinique du pied chez l’enfant.
Étapes de l'examen
L’examen clinique du pied chez l’enfant passe tout d’abord par des précautions spécifiques au jeune âge du patient :
- l’examen est commencé patient en position debout, puis se termine en position couchée, afin de gagner progressivement la confiance de l’enfant ;
- injecter une dimension ludique à l’examen est important pour s’assurer la collaboration maximale du petit patient.
Voici les diverses étapes de l’examen clinique du pied chez l’enfant.
L'évaluation de la taille et du poids
L'évaluation de la taille et du poids permet de positionner l’enfant sur les courbes de croissance staturo-pondérale. La croissance rachidienne se mesure préférentiellement avec le patient en position assise.
L'interrogatoire exhaustif
C’est le moment de rechercher les antécédents familiaux et personnels, neurologiques, obstétricaux et néonataux. Les activités sportives de l’enfant sont répertoriées. La notion de pieds plats chez l’un des deux parents et un antécédent de traumatisme sont recherchés.
L'examen général
Un examen général complet est primordial. Même si le motif de consultation semble ciblé sur une région anatomique, il reste important d’évaluer l’enfant de façon globale.
Le praticien s’attachera à bien observer le faciès de l’enfant, pour écarter certains syndromes.
Les réflexes ostéotendineux mais aussi la trophicité, le tonus et la force musculaires seront aussi évalués, de même que la position adoptée naturellement par l’enfant (assis et debout).
Le praticien recherche aussi des signes cutanés : une touffe de poils, une tache vasculaire ou pigmentée sur la ligne médiane du rachis fait suspecter un dysraphisme sous-jacent tandis que la présence de nombreuses taches de couleur café au lait peut indiquer une neurofibromatose.
L'examen de l'appareil locomoteur
L'examen spécifique de l’appareil locomoteur de l’enfant par l’outil pGALS (paediatric gait, arms, legs and spine, ou démarche, bras, jambes et colonne vertébrale en pédiatrie en français) est indispensable pour les sujets de 4 à 16 ans. Il sert à évaluer globalement l’intégrité de l’appareil locomoteur.
Un examen détaillé du squelette axial et des articulations périphériques complète le bilan clinique. On observe l’équilibre du bassin et on procède à un examen du rachis de profil. L’examen clinique recherche les signes suivants :
- une déformation rachidienne ;
- une scoliose ;
- des troubles statiques des membres inférieurs (genu valgum, genu varum) ;
- des anomalies de rotation (attitude en rotation interne ou externe).
Les secteurs de mobilité du rachis cervical, dorsal et lombaire ainsi que des articulations périphériques doivent être évalués.
Les articulations sacro-iliaques sont examinées par palpation et manœuvres dynamiques. Sur le site des enthèses, où les ligaments et les tendons sont insérés à l’os, des anomalies à type de douleur ou de tuméfaction sont recherchées par la palpation.
La comparaison des pieds et des chevilles
Cette étape est réalisée par un examen biomécanique des pieds nus, de façon statique, mais aussi par un examen dynamique de la marche, ainsi que l’étude de la mobilité et des chaussures. Le professionnel observe la coloration des téguments et recherche d’éventuelles déformations, cicatrices, lésions cutanées, phanère ou encore une griffe des orteils.
L’examen en charge se fait au podoscope, qui permet de comprendre les empreintes plantaires et les points d’appui de l’enfant, afin de trouver d’éventuels troubles du pied pouvant être à l’origine d’un défaut de posture, parfois douloureux.
La mobilité s’étudie de façon active (action volontaire du patient) ou passive (action du médecin), via la flexion dorsale et plantaire de la cheville, que l’on examine de façon bilatérale et symétrique. Sont testés les articulations talocrurale et sous-talienne ainsi que le médiopied.
À ce stade de l’examen, une bonne connaissance de l’évolution de la statique en fonction de la croissance de l’enfant est importante.
Ainsi à la naissance, le nourrisson présente un genu varum qui se corrige progressivement pour atteindre l’axe neutre vers deux ans. Un genu valgum apparaît ensuite peu à peu, avec un maximum atteint vers trois ou quatre ans. Ce dernier se corrige petit à petit pour atteindre sa valeur adulte définitive vers l’âge de sept ans. Les formations pédicure-podologue à distance développent cet aspect du développement de l’enfant.
L’examen des chaussures fait partie des apprentissages des formations pédicure pour adultes.
Quelles anomalies rechercher lors de l'examen ?
L’examen clinique du pied permet essentiellement de rechercher deux types d’anomalies.
Le pied plat
C’est un affaissement de l’arche interne du pied en charge. S’il est physiologique chez un enfant jusqu’à 5 ou 6 ans, il devient un trouble après cet âge. Le pied plat provoque un bloc calcanéo-pédieux en pronation et valgus, un effondrement de la voûte plantaire, une inclinaison de l’avant-pied en dehors et son étalement au sol ;
Le pied creux
Il se définit par l’accentuation de la voûte plantaire, correspondant à l’augmentation de hauteur des arches longitudinales du pied, associée à un varus de l’arrière-pied et une rétraction de l’aponévrose plantaire. Le pied creux est rare chez l’enfant, et généralement acquis.
Sa présence doit faire rechercher une origine neurologique, en ce qu’il peut être la conséquence d’une paralysie des muscles intrinsèques du pied, d’un déséquilibre musculaire ou d’une paralysie (triceps sural ou extenseurs communs des orteils).
Les formations DPC à destination des podologues reviennent en détails sur ces deux anomalies du pied de l’enfant.
Se former à la podo-pédiatrie avec Walter Santé
Le pied de l’enfant n’est absolument pas un pied d’adulte en miniature. Il existe des spécificités et des modifications morphologiques et physiologiques dès la naissance et tout au long de la croissance.
La connaissance de ces particularités est indispensable pour adopter la bonne démarche diagnostique et thérapeutique devant certaines anomalies. C’est pourquoi Walter Santé propose des cursus de formation en podo-pédiatrie, par exemple au sujet du développement psychomoteur, à destination des podologues.
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