Qu'est-ce que la leucoplasie tabagique ?
La leucoplasie consiste en une réaction buccale à une irritation persistante des muqueuses à l’intérieur de la bouche. Sa prévalence est de 3 et 4% d’une population. Il existe divers agents irritants qui peuvent déclencher la leucoplasie.
La leucoplasie tabagique est la forme de l’affection causée par le fait de fumer ou de chiquer du tabac ; c‘est la cause la plus courante de ces lésions.
Les cas légers de leucoplasie ne sont pas dangereux et peuvent disparaître spontanément ou en changeant d’habitudes.
Les formes plus sévères de leucoplasie sont toutefois considérées comme des lésions précancéreuses.
Définition de la leucoplasie tabagique extraite de la formation Dermatologie buccale - Walter Santé
Les symptômes de la leucoplasie buccale varient toutefois en fonction de ce qu’elle est homogène ou inhomogène. L’identification de la leucoplasie tabagique est moins technique que le diagnostic du syndrôme de Gougerot-Sjögren.

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La leucoplasie tabagique homogène
La leucoplasie tabagique homogène se signale par la présence des symptômes suivants :
- plaque blanchâtre dont les bords sont nets, qui fait corps avec la muqueuse ;
- surélévation minime de la lésion ;
- surface hyperkératosique souvent en forme de mosaïque, parfois légèrement fissurée ;
- épithélium lisse ou légèrement cartonné, sans induration sous-jacente ;
- couleur qui varie du jaune au brunâtre en passant par le grisâtre, en fonction de l’ancienneté de la consommation tabagique ;
- lésions résistantes au grattage ;
- effacement des sillons de la muqueuse.
En outre, les lésions de leucoplasie tabagique homogène sont indolores, sans inflammation péri-lésionnelle.
La découverte de la leucoplasie tabagique homogène est souvent fortuite mais il existe aussi, dans de rares cas, des dysplasies révélées lors d’un examen histologique.
Les modifications histologiques et cytologiques de l’épithélium sont légères si elles intéressent le tiers basal supérieur de l’épithélium ; elles sont modérées entre ⅓ et ⅔ et sévères au-delà de ⅔ de l’épaisseur de l’épithélium.
Il existe une classification des lésions tabagiques homogènes qui analyse la néoplasie orale intra épithéliale (OIN) :
- OIN 1 : la dysplasie est légère, les atypies cellulaires sont discrètes et les mitoses sont normales ;
- OIN 2 : les atypies sont modérées et les mitoses sont normales ou anormales ;
- OIN 3 : la dysplasie est sévère, les mitoses sont souvent anormales, les atypies très marquées et il existe une aplasie cellulaire.
Extrait de notre formation Dermatologie buccale - Walter Santé
Depuis 2017 l’OMS a préféré faire une classification binaire, à intégrer au développement professionnel continu, qui accorde des scores aux changements architecturaux et aux changements cytologiques des leucoplasies buccales :
- si le score des changements architecturaux est inférieur à 4 et celui des changements cytologiques est inférieur à 5, nous sommes en présence d’une lésion à bas risque ;
- si ces scores sont respectivement supérieurs à 4 et 5, les lésions sont à haut risque.

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La leucoplasie tabagique inhomogène
La leucoplasie tabagique inhomogène correspond à une prolifération exophytique, parfois associée à des fissures ou des leucoplasies nodulaires surélevées.
Parmi les symptômes de leucoplasie tabagique inhomogène, il faut noter une surface des lésions irrégulière, qui peut prendre un aspect verruqueux associé à des plages érythémateuses. L’association kératose / érythème / ulcération est caractéristique.
Les formations DPC pour dentiste abordent aussi la fibrose buccale sous épithéliale due à la chique de bétel, qui rend la muqueuse brunâtre avec parfois des ulcérations et une kératose. Dans ce cas, la muqueuse va surtout perdre de son élasticité et devenir scléro-atrophique à la longue.
Quels sont les risques de la leucoplasie tabagique ?
Les consommateurs réguliers de produits à base de tabac sont six fois plus susceptibles de développer une leucoplasie buccale. Or un cancer de la bouche survient chez environ 5 % des personnes vivant avec une leucoplasie.
Le risque de transformation maligne dépend du type de leucoplasie buccale : il est plus élevé lorsque les lésions sont inhomogènes et même majeur en cas de lésions nodulaires ou verruqueuses. Ce risque dépend de la présence de dysplasies histologiques : il est multiplié par 15 si on est face à une dysplasie sévère.
Ainsi que développé dans les formations dentaires en ligne, la transformation maligne dépend aussi de l’ancienneté et de la topographie de la lésion (le risque est plus important au niveau du plancher oral ou de la face ventrale de la langue). Les cellules malignes impliquées dans la leucémie myéloïde aigüe sont liées à d’autres phénomènes.

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Le traitement adapté
Les formations en dermatologie buccale développent plus précisément le traitement de la leucoplasie tabagique. Il est toutefois de notoriété publique qu'en cas de leucoplasie tabagique, la première mesure à mettre en place est bien sûr la suppression du tabac. Il est possible que la leucoplasie s’atténue progressivement jusqu’à disparaître environ six semaines après l’arrêt de la cigarette chez un jeune adulte en bonne santé.
Ensuite, parce que le traitement de la leucoplasie dans la bouche touche à la qualité de vie des patients, il s’agit de songer à la remise en état de la cavité orale. A cet effet il est nécessaire d’instaurer de nouvelles règles d’hygiène plus strictes (brossage régulier, l’utilisation de fil dentaire, et des bains de bouche) et d’éliminer tout ce qui est irritant.
Les formations en ligne à destination des dentistes expliquent que si une plaque homogène persiste 3 mois après l’arrêt du tabac, il faut procéder à une biopsie qui va expliciter le type de dysplasie.
- Si elle est modérée ou sévère, il y aura exérèse carcinologique (en bloc, en périphérie et en profondeur jusqu'au plan musculaire) ;
- S’il n’y a pas de dysplasie ou qu’elle est légère, on va faire des essais thérapeutiques médicamenteux contrôlés. En raison du risque de surinfection candidosique, il y a application locale d’un actinomycosique (rétinoïdes, hormones stéroïdiennes, certains kératolytiques, bléomycine).
Voici un récapitulatif de ces différents cas :
Schéma issu de la formation Dermatologie buccale
En revanche sont contre-indiquées dans le traitement de la leucoplasie buccale :
- l’électrocoagulation déconseillée car elle génère des cicatrices rétractiles et douloureuses ;
- la vitamine A et les rétinoïdes par voie générale car les résultats sont décevants et la toxicité importante ;
- la radiothérapie.
Parce que le taux de récidive après exérèse ou destruction de la leucoplasie de la bouche est entre 10 et 35%, il faut instaurer une surveillance semestrielle ou a minima annuelle.
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