Les complications per-opératoires les plus fréquentes en chirurgie implantaire
Les complications per-opératoires peuvent survenir lors de la pose d’implants, de greffes osseuses ou de gestes associés (sinus-lift, élévation sinusienne, extraction atraumatique…). Parmi les plus fréquentes, on retrouve :
- Lésions nerveuses (notamment nerf alvéolaire inférieur) ;
- Perforation des membranes sinusiennes lors d’un sinus-lift ;
- Hémorragies ;
- Fractures osseuses (crête alvéolaire fine, septum) ;
- Échauffement osseux lié au forage.
Chacune de ces situations nécessite une approche spécifique pour limiter les séquelles.
Prévenir les complications grâce à la planification
Le meilleur moyen de réduire les risques est une préparation minutieuse :
- Examen clinique et radiologique approfondi : analyse du CBCT pour repérer les obstacles anatomiques (sinus bas, nerf alvéolaire, septa intrasinusiens, épaisseur osseuse).
- Planification numérique ou guide chirurgical pour optimiser le positionnement et l’angulation de l’implant.
- Choix d’instruments adaptés (piézotome, fraises à irrigation abondante) pour préserver la vitalité osseuse et limiter l’échauffement.
Comment gérer les lésions nerveuses per-opératoires ?
Une lésion du nerf alvéolaire peut survenir lors de la pose d’implants postérieurs mandibulaires, surtout en cas de mauvaise évaluation de la hauteur osseuse.
Conduite à tenir immédiate :
- Arrêter le geste immédiatement ;
- Rincer abondamment ;
- Administrer un anti-inflammatoire ;
- Informer le patient de la situation et prescrire un suivi neurologique.
La récupération dépend de la sévérité de l’atteinte et peut prendre plusieurs semaines

Fondamentaux de l'implantologie, mode opératoire, chirurgie implantaire, prothèses et phase post-opératoire.
Gérer la perforation de la membrane sinusienne
Lors des sinus-lift, la perforation de la membrane de Schneider est la complication la plus courante (10–25% des cas selon la littérature).
Que faire ?
- Perforation < 5 mm : mise en place d’une membrane collagénique (rustine) pour restaurer l’étanchéité.
- Perforation > 5 mm ou multiples : différer le geste, refermer le site, et reprendre après cicatrisation (environ 4 à 6 semaines).
Un test de Valsalva per-opératoire permet de contrôler l’intégrité de la membrane.
Conduite face aux hémorragies
Une hémorragie peut survenir lors du forage, notamment en cas de lésion de l’artère alvéolo-dentaire ou palatine.
Gestion pratique :
- Compression locale prolongée avec compresse stérile imbibée de solution hémostatique ;
- Utilisation d’éponges hémostatiques ou de collagène résorbable ;
- En cas de persistance, électrocoagulation ou recours à un chirurgien maxillo-facial.
Fractures osseuses per-opératoires : diagnostic et prise en charge
Les fractures de la crête alvéolaire peuvent survenir en cas de manipulation excessive ou de forage dans un os trop fragile.
Conduite à tenir :
- Stopper le geste ;
- Évaluer la stabilité du fragment osseux ;
- En cas de fragment mobile : repositionner et fixer (vis d’ostéosynthèse ou membrane de stabilisation) ;
- Si la stabilité ne peut être restaurée, différer la pose implantaire et envisager une greffe ultérieure.
Éviter l’échauffement osseux pendant le forage
L’échauffement au-delà de 47°C entraîne une nécrose osseuse irréversible.
Règles essentielles :
- Utiliser des forets neufs et bien affûtées ;
- Irrigation abondante et continue avec sérum physiologique ;
- Vitesse de rotation adaptée (800–1500 tr/min maximum) ;
- Progressivité dans le diamètre des forêts.
Gestion des complications spécifiques aux greffes osseuses
Pour les greffes autologues, les complications sont :
- Hématomes du site donneur : compression immédiate, glace, surveillance.
- Douleurs ou infections : prescription d’antalgiques, antibiothérapie si nécessaire.
Pour les biomatériaux, attention aux expositions précoces :
- Réaliser une suture sans tension ;
- Contrôler la cicatrisation régulièrement.
La clé : communication et suivi post-opératoire
Informer le patient avant, pendant et après la chirurgie est indispensable :
- Expliquer les risques inhérents à la chirurgie ;
- Décrire les signes d’alerte (douleurs, saignements persistants, perte de sensibilité) ;
- Planifier un suivi post-opératoire rapproché pour agir rapidement en cas de complication.
Conclusion
Maîtriser la gestion des complications per-opératoires en chirurgie implantaire est un élément central de la pratique implantaire moderne. Ces connaissances permettent de sécuriser vos interventions, d’améliorer le confort du patient et de garantir la pérennité des résultats implantaires. Une formation complète en implantologie, intégrant ces aspects, reste le meilleur moyen de développer ces compétences et d’anticiper les imprévus.
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez améliorer votre pratique, n’hésitez pas à contacter un conseiller Walter Santé pour en savoir plus sur le programme de notre formation en implantologie dentaire, 100% en ligne et finançable par votre DPC dentiste. Vous pouvez aussi accéder à tous nos contenus pour mieux anticiper les risques liés aux implants dans notre rubrique Implantologie.
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