HTA et recommandations de la HAS

Par Thomas Cornet

15 avril 2025

6 min

La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis des recommandations au sujet de l’hypertension artérielle car il s’agit d’un enjeu de santé publique majeur en France. Du dépistage au traitement en passant par la confirmation du diagnostic et les avis spécialisés, la HAS a donné des lignes de conduite claires à propos de la prise en charge de la HTA.

Rappels de la HAS sur l'HTA

L’hypertension artérielle, ou HTA, se définit par une valeur de la pression artérielle supérieure ou égale à 140/90 mmHg. C’est la première maladie chronique dans le monde. La HTA représente un facteur majeur de risque vasculaire. 

 

C’est pourquoi il existe de larges bénéfices à la baisse de la pression artérielle : réduction du risque d’AVC, des cas de démence, d’insuffisance cardiaque, d’infarctus du myocarde et de décès d’origine cardio-vasculaire de façon générale, ou encore insuffisance rénale chronique terminale retardée.

 

De même, le dépistage et la prise en charge précoces de l’HTA participent à l’allongement de l’espérance de vie des nombreux patients concernés.

 

Il existe une des hypertensions artérielles primaires, sans cause connue, et des HTA secondaires, qui ont une origine déterminable.

Dépister l'hypertension

Le dépistage précoce de l’HTA passe souvent par l’intervention du médecin généraliste. En principe, ce dernier mesure régulièrement la pression artérielle de ses patients et en surveille l’évolution. D’autres professionnels de santé sont encouragés à participer à cette surveillance en mesurant la PA des patients : les médecins spécialistes, le service de santé au travail, les pharmaciens d’officine et les infirmiers. L’hypertension artérielle est d’ailleurs un des sujets centraux des cours infirmiers, de même qu’il existe pour actualiser ses connaissances de bonnes formations Facteurs de risques cardiovasculaires pour IDE.

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Comment confirmer le diagnostic ?

Après une mesure suspecte au cabinet médical, la HAS estime qu’il faut confirmer le diagnostic d’HTA, par exemple au domicile du patient, par automesure tensionnelle (AMT) ou par mesure ambulatoire de la PA (MAPA). Cette confirmation est utile avant d’entamer un traitement antihypertenseur médicamenteux (sauf urgence hypertensive).

 

Si, en dehors du cabinet de consultation, la PA est normale, on appelle le  phénomène “HTA blouse blanche”. Ce dernier ne nécessite pas de traitement médicamenteux mais une surveillance annuelle et la mise en place de mesures hygénio-diététiques car il existe un risque non négligeable de passage à une HTA permanente. Ce phénomène est détaillé dans les cours à propos de l’hypertension artérielle.

Dans quels cas demander un avis spécialisé ?

La HAS recommande  de faire appel à un avis spécialisé, pour réalisation d’un complément d’explorations, en cas de suspicion d’HTA secondaire avec les spécificités suivantes : 

 

- HTA sévère (PAS > 180 ou PAD > 110 mmHg) ;
- HTA avant l’âge de 30 ans ;
- HTA avec hypokaliémie ;

 

En cas d’anomalie rénale et de la persistance d’une créatininémie élevée et/ou d’une protéinurie, un avis néphrologique doit être recherché.

 

La découverte d’une anomalie cardiaque requiert de demander l’avis d’un cardiologue qui pourra prescrire des explorations complémentaires (Holter rythmique, écho-Doppler cardiaque ou artériel, test d’ischémie myocardique, etc.).

 

Pour les patients à partir de 75 ans, le repérage des troubles cognitifs est recommandé, en ce qu’ils sont susceptibles d’avoir un effet négatif sur l’adhésion thérapeutique et la prise médicamenteuse.

Les mesures hygiéno-diététiques

La HAS préconise les mesures hygiéno-diététiques pour tous les patients hypertendus parce qu’elles contribuent réellement à la réduction des chiffres tensionnels.

Ces mesures qui affectent le mode de vie des patients concernent : 

 

- la pratique d’une activité physique régulière ;
- la réduction du poids en cas de surcharge pondérale ;
- une alimentation équilibrée (beaucoup de fruits et légumes, peu de graisses saturées) ;
- la suppression ou la réduction de la consommation d’alcool ;
- une normalisation de l’apport sodé (6-8 g de sel maximum par jour) ;
- le sevrage tabagique.

 

La mise en place de ce nouveau mode de vie peut se faire grâce à des IDE qui ont systématiquement suivi des formations soins infirmiers et hypertension artérielle.

Le choix du traitement médicamenteux de l'HTA

Selon la HAS, le traitement de l’HTA se fait en fonction des comorbidités qui ont été décelées. Ainsi la HAS préconise les classes thérapeutiques suivantes dans les cas suivants : 

 

- diabète à partir du stade microalbulinurie, insuffisance rénale ou protéinurie : inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou antagoniste des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA2) ;
- insuffisance cardiaque : IEC, certains bêtabloquants, diurétiques
- patient “coronarien” : IEC, bêtabloquants ;
- post-AVC : diurétiques thiazidiques, IEC et inhibiteurs calciques.

Il est recommandé de faire une monothérapie, et même une monoprise. On note que les bêtabloquants peuvent être utilisés comme antihypertenseurs mais semblent moins protecteurs que les autres classes thérapeutiques vis-à-vis du risque d’AVC. La persistance du traitement est plus élevée avec les IEC ou les ARA2 qu’avec les inhibiteurs calciques et plus encore en comparaison avec les diurétiques thiazidiques et les bêtabloquants.

Il reste à préciser que la HAS estime que les antihypertenseurs génériques en France ont une efficacité comparable aux produits princeps. Au-delà de ça, il semble préférable de ne pas changer de marque en cours de traitement, essentiellement pour réduire le risque d’erreur de prise par le patient.

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