1. Comprendre les prérequis pour devenir infirmier libéral
L’exercice infirmier en libéral est encadré par des règles précises destinées à garantir la qualité et la sécurité des soins à domicile. Avant toute installation, plusieurs prérequis doivent impérativement être remplis.
Être titulaire du diplôme et inscrit à l’Ordre
Pour exercer en libéral, un infirmier doit être titulaire du Diplôme d’État d’infirmier et inscrit au tableau de l’Ordre national des infirmiers. Cette inscription permet d’obtenir l’identifiant RPPS, indispensable pour être reconnu comme professionnel de santé et exercer légalement.
Justifier d’une expérience professionnelle suffisante
La réglementation impose de justifier de 24 mois d’exercice infirmier à temps plein au cours des six dernières années. Cette exigence vise à s’assurer que le professionnel dispose d’une autonomie suffisante pour intervenir seul au domicile des patients et gérer des situations cliniques variées.
Choisir un mode d’exercice adapté à son projet
Un infirmier libéral peut débuter son activité sous différentes formes. Les remplacements permettent de découvrir le libéral sans engagement durable. La collaboration libérale offre la possibilité d’exercer au sein d’un cabinet existant. L’installation en tant que titulaire implique, quant à elle, l’ensemble des responsabilités liées à la gestion d’un cabinet.
- Pour devenir infirmier libéral, il faut être titulaire du diplôme d’État et inscrit à l’Ordre infirmier.
- L’installation en libéral nécessite obligatoirement 24 mois d’expérience professionnelle sur les six dernières années.
- Le choix du mode d’exercice (remplacement, collaboration ou installation) conditionne le niveau d’engagement et de responsabilités.

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2. Réaliser les démarches administratives indispensables
L’installation en libéral nécessite d’effectuer plusieurs démarches administratives, qui conditionnent le démarrage effectif de l’activité.
Déclarer son début d’activité
La déclaration auprès de l’URSSAF officialise le début de l’activité libérale. Elle permet l’affiliation au régime social et fiscal des professionnels indépendants et sert de base au calcul des cotisations sociales.
S’enregistrer auprès de la CPAM
L’enregistrement auprès de la CPAM permet d’obtenir le statut de professionnel conventionné. Il donne accès à la carte CPS et aux outils de télétransmission, indispensables pour facturer les soins réalisés auprès des patients.
Organiser sa gestion bancaire
Même si la loi ne l’impose pas, l’ouverture d’un compte bancaire dédié à l’activité professionnelle est fortement recommandée. Elle facilite le suivi des recettes et des dépenses et sécurise la gestion comptable.
Souscrire les assurances professionnelles nécessaires
Tout infirmier libéral doit disposer d’une responsabilité civile professionnelle couvrant les actes de soins. Une assurance véhicule adaptée aux déplacements fréquents est également indispensable. Une protection juridique peut compléter utilement ce dispositif.
- L’installation en libéral commence par une déclaration de début d’activité auprès de l’URSSAF.
- L’enregistrement auprès de la CPAM est nécessaire pour obtenir la carte CPS et accéder à la télétransmission.
- Une responsabilité civile professionnelle est indispensable pour exercer légalement.
- Un compte bancaire dédié facilite la gestion et le suivi comptable de l’activité.
3. Gérer sa comptabilité dès le démarrage
La comptabilité représente un enjeu majeur de l’exercice libéral. Une organisation rigoureuse dès les premières semaines permet d’éviter de nombreuses difficultés ultérieures.
Identifier les charges et les dépenses déductibles
Les charges d’un infirmier libéral comprennent notamment les cotisations sociales, la contribution foncière des entreprises, les frais de déplacement, le matériel professionnel, les formations, ainsi que certains frais de repas. Les frais de repas ne sont déductibles que sous conditions précises, liées notamment au lieu et aux circonstances de prise des repas.
Pour en savoir plus sur les frais de repas déductible en profession libérale, consultez cette ressource externe dédiée.
Maîtriser la facturation et la NGAP
La facturation des soins repose sur le respect strict de la NGAP et des règles fixées par la CPAM. Les erreurs de codification, de cumul d’actes ou de majoration peuvent entraîner des rejets de facturation et des régularisations complexes.
Utiliser des outils adaptés
La majorité des infirmiers libéraux utilisent un logiciel de télétransmission et un outil de gestion comptable. Ces solutions permettent de suivre les recettes, d’enregistrer les dépenses et de préparer plus sereinement les obligations déclaratives, notamment la déclaration 2035.
- Un infirmier libéral doit anticiper ses charges sociales et fiscales dès le démarrage.
- Certaines dépenses professionnelles sont déductibles, dont les frais de déplacement et les frais de repas sous conditions.
- L’utilisation d’outils de télétransmission et de gestion comptable limite les erreurs et les rejets de facturation.

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4. Organiser ses tournées et son temps de travail
Une organisation efficace est indispensable pour préserver la qualité des soins et maintenir un équilibre professionnel durable.
Structurer ses tournées
Une tournée bien organisée permet de limiter les déplacements inutiles, d’optimiser le temps consacré aux soins et de réduire la fatigue liée aux trajets. Le regroupement géographique des patients est un levier central de l’efficacité quotidienne.
Définir des limites claires
L’exercice libéral implique souvent des amplitudes horaires importantes. Définir des horaires limites, un volume de soins acceptable et des jours de repos contribue à prévenir l’épuisement professionnel.
5. Développer sa patientèle dans un cadre réglementaire
La communication des professionnels de santé est strictement encadrée. Le développement de la patientèle repose principalement sur le réseau local et la qualité des soins dispensés.
Les relations avec les médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes et structures médico-sociales constituent les principaux leviers de recommandation. Une présence en ligne informative, sans démarche promotionnelle, peut également faciliter l’accès à l’information pour les patients.
6. Se former pour sécuriser son exercice libéral
L’exercice infirmier en libéral nécessite une mise à jour régulière des compétences, tant sur le plan clinique qu’administratif. Des formations ciblées sur la NGAP, la facturation, les soins techniques ou la gestion du cabinet permettent de sécuriser la pratique et de gagner en efficacité.
Conclusion
S’installer en tant qu’infirmier libéral demande préparation, méthode et anticipation. En maîtrisant les prérequis réglementaires, les démarches administratives, les principes de gestion et l’organisation quotidienne, il est possible de poser des bases solides dès le début de l’activité. Cette approche structurée favorise un exercice durable, conforme aux règles et compatible avec un équilibre professionnel satisfaisant.