Indications
La nutrition entérale est indiquée pour les malades dénutris ou à risque de dénutrition, qui ont un tube digestif fonctionnel et qui sont incapables de couvrir leurs besoins énergétiques par voie orale. Plus précisément, la nutrition entérale est recommandée chez les patients qui ont :
- une alimentation orale à risque : en cas de fistules digestives, de chirurgies ORL ou digestives hautes, de troubles de la déglutition et de fausses routes, etc. ;
- une alimentation orale nulle ou insuffisante : lorsqu’il y a des troubles de la déglutition, une dysphagie, une anorexie (notamment chez le sujet âgé), en soins palliatifs, etc.
- pour une optimisation de la prise en charge des patients, à titre préventif, chez les patients à haut risque de dénutrition lié au cancer.
Définition de la nutrition entérale issue de notre formation Stomies - Walter Santé
Les formations pour infirmier stomathérapeute décrivent précisément les maladies ou états tels que la myopathie, la mucoviscidose, la sténose de l’œsophage, ou encore les AVC, qui sont concernés par la nutrition entérale.
Contre-indications
Il existe des contre-indications formelles à la nutrition entérale, que les formations de stomathérapeutes développent :
- une occlusion digestive basse ;
- le refus du patient ;
- une pathologie digestive (fistule digestive, ischémie digestive, malabsorption grave, etc. ).
Il ne faut pas négliger les contre-indications relatives à la nutrition entérale :
- risque d’inhalation par reflux ;
- risque de majoration de la dyspnée ;
- fistule oeso-trachéale ;
- patient en stade terminal ou palliatif avancé ou en état de choc ;
- conditions d’hygiène non réunies.
Voies d'abord
Les voies d’abord de la nutrition entérale sont choisies en fonction de la durée présumée de ce type d’alimentation.
- Lorsqu’il est prévu que la nutrition entérale ne dure pas plus d’un mois, c’est la sonde nasogastrique qui doit être privilégiée. Elle est de petit calibre et doit être en polyuréthane ou silicone.
- Lorsque la nutrition entérale s’installe pour plus d’un mois, il y a mise en place d’une alimentation entérale par stomie.
Le site jéjunal est choisi en cas de risque élevé d’inhalation bronchique ; à défaut c’est le site gastrique qui accueille la stomie. La sonde doit être changée tous les 6 mois environ. L’éducation thérapeutique en cas de stomie est alors cruciale.
Matériel nécessaire à domicile
Le matériel nécessaire à la nutrition entérale, à domicile, est le suivant :
- pompe de rechange ;
- sonde de nutrition éventuellement ;
- 1 tubulure pour la nutrition par jour ;
- autres : poche à eau, sac à dos, seringues, etc.
Les produits de nutrition entérale
Les formations de stomathérapeute en ligne présentent de façon précise les produits de nutrition entérale qui sont administrés aux patients. Ces derniers contiennent :
- des nutriments pour réaliser l’apport calorique nécessaire : ce sont des protéines (de lait, soja et pois), du sucre (sirop de glucose, amidon ou dextrine maltose) et des graisses (huile végétales et de poisson) ;
- des fibres ;
- les 13 vitamines essentielles ;
- des minéraux et oligoéléments.
Ces produits sont sans lactose et sans gluten mais il est possible qu’ils contiennent des allergènes.
Il existe de la nourriture entérale à la composition spécifique :
- avec index glycémique bas (pour le diabète) ;
- semi élémentaire indiquée (lorsqu’il y a insuffisance intestinale ou diarrhées aigues) ;
- produits recomposés: lait infantile, Modulen, Ketocal, etc.
Modalités d'administration
Les formations en stomathérapie donnent d’amples détails quant aux modalités d’administration de l’alimentation entérale. Il faut savoir que les débits de nutrition entérale sont très divers, selon les patients : cela va de 20 à 300 ml/heure en continu sur 24 heures.
Le débit est plus bas dans les cas de figure suivants :
- au début de la nutrition entérale ;
- lorsque le patient est dénutri ou fragile ;
- en cas de risque d’inhalation ;
- quand le site est jéjunal.
L’augmentation de la nutrition entérale doit se faire de façon progressive.
La nuit, on administre 100 ml/ heure au maximum.
Les bonnes pratiques indispensables
Il existe un ensemble de bonnes pratiques qui entourent la mise en place d’une nutrition entérale. Elles existent pour viser le bien-être optimal du patients et éviter les effets secondaires de la nutrition entérale.
Tout d’abord, les bonnes pratiques de la fixation de la sonde naso-gastrique sont les suivantes :
- il est recommandé d’éviter de fixer la sonde sur l’aile du nez afin d’éviter les escarres de cette zone et de gêner la déglutition ; il s’agit de fixer la sonde sur la joue ;
- il faut effectuer un contrôle radiologique après la pose initiale de la sonde naso-gastrique.
Le produit et l’eau sont instillés à température ambiante.
Avant chaque pose de poche, voici les bonnes pratiques relevées par les professionnels :
- vérifier l’intégrité du dispositif, des contenants et contenus et le bon positionnement de la sonde ;
- mettre le patient en position semi assise à 45°.
Découvrez dans notre article les soins infirmiers d'une colostomie.
Quant à l’administration de médicaments, il est conseillé de :
- adapter la galénique car certains médicaments ne passent pas à la sonde ;
- piler et instiller les médicaments séparément ;
- bien rincer la sonde avant et après le passage de médicaments (au moins 1 seringue de 50ml d’eau en instillation pulsée).
Les formations pour infirmier(ère) en ligne expliquent que les voies d’abord nécessitent un certain nombre de soins :
- pour la sonde naso-gastrique, il s’agit de surveiller les points d’appui de la sonde et d’éventuelles escarres et de prévenir les risque d’occlusion des sondes (insister sur les rinçages) ;
- pour la gastrostomie : il ne faut pas de pansements occlusifs ni de produits antiseptiques.
Les recommandations relatives à la nutrition entérale concernent aussi les cas où il y a des difficultés de transit. Par exemple, lorsque le patient est constipé, l’IDE vérifie si l’hydratation est suffisante et utilise éventuellement une eau riche en magnésium, incite dans la mesure du possible à l’activité physique et propose d’adapter la composition des produits avec fibre. Les laxatifs ou lavements ne sont que sur prescription.
En cas de vomissements en cours de passage de la nutrition, il faut interrompre cette dernière pendant 2 heures et reprendre après avis médical avec un débit plus faible, tout en s’assurant de la bonne position de la sonde et du patient. Les antiémétiques sont sur prescription médicale.
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