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Asomatognosie

Asomatognosie du patient AVC et rééducation kiné

Alphonse Doutriaux

Co-fondateur de Walter

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Un(e) patient(e) ayant été victime d'un AVC présente souvent des séquelles. Parmi elles, l’asomatognosie est courante et souvent handicapante. Elle se traduit de différentes manières mais, dans tous les cas, entraîne des troubles de la conscience du corps du(de la) patient(e). Quels sont ces troubles ? Est-il possible de redonner aux patients post-AVC la conscience de l’intégralité de leur corps avec une rééducation kinésithérapique ? On vous répond. 

Définition de l'asomatognosie

L’asomatognosie correspond à l’atteinte globale et segmentaire de l’image du corps. Autrement dit, il s’agit d’une perte de conscience d’une partie plus ou moins conséquente d’un hémicorps. En fait, le(la) patient(e) ne le reconnaît plus comme sien. 

 

Même s’il conserve la conscience de son corps constitué de deux moitiés, et qu’il identifie normalement bien la droite et la gauche, il ne sait plus désigner sur lui-même certaines parties.

 

Le(La) patient(e) agnosique a la sensation que plusieurs parties de son corps ne lui appartiennent pas. Il existe deux formes d’asomatognosie, identifiées lors du bilan du kinésithérapeute

 

  • l’autotopoagnosie : elle se traduit par l’incapacité à reconnaître les diverses parties du corps ; 
  • l’agnosie digitale : elle concerne uniquement les doigts (absence de reconnaissance des doigts). 

L'hémiasomatognosie

Le(La) patient(e) peut aussi présenter des asomatognosies, telles que l'hémiasomatognosie. C’est un du segment d'un membre trouble de la conscience de l'hémicorps controlatéral à la lésion hémisphérique. Concrètement, le(la) patient(e) a la sensation de ne plus avoir une partie de son corps. 

Bon à savoir

Pour identifier si un(e) patient(e) est atteint(e), il suffit d’effectuer un test simple. Ce dernier est notamment utile pour détecter les formes les plus graves. Il consiste à demander au(à la) patient(e) de toucher une partie de son corps qu'il(elle) ne sent pas. 

Dans les cas les plus légers, on le remarque à l'observation, lorsque le(la) patient(e) semble ne plus faire attention à une partie de son corps, comme son bras, sa main, ou encore sa jambe, on considère qu’il(elle) est atteint(e) d’hémiasomatognosie.

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L'anosognosie

Par définition l’anosognosie est un trouble neurologique qui se traduit par l’incapacité chez le(la) patient(e) atteint(e) d’une maladie ou d’un handicap d’en avoir conscience.

 

Attention, ce trouble de la reconnaissance de soi est à différencier du déni de la maladie. En effet, ce dernier s’apparente davantage à un processus de défense d’ordre psychologique, tandis que l’anosognosie apparaît après une lésion cérébrale. Par exemple, ce trouble est courant chez les patients atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies du cerveau. Cela apparaît relativement souvent après un AVC. Pour preuve, l'anosognosie est un trouble neurologique qui touche 20 à 40% des cas d’AVC

L'anosodiaphorie

L’anosodiaphorie est une pathologie d’ordre psychiatrique lors de laquelle le(la) patient(e) n’a pas conscience qu'il(elle) est malade. En effet, le(la) patient(e) n’a aucune réaction affective aux déficits liés à sa maladie. À noter que l’anosodiaphorie est un degré inférieur à l’anosognosie post AVC. C’est aussi un trouble plus rare que l’anosodiaphorie

 

On associe souvent l’anosodiaphorie à l’indifférence à la paralysie. Il s’agit d’une agnosie somatosensorielle ou d’un signe de syndrome de négligence. Celle-ci pourrait être spécifiquement assimilée à un fonctionnement défectueux du lobe frontal de l'hémisphère droit.

Les agnosies sensorielles

Les agnosies sensorielles se traduisent par une incapacité à identifier un objet offert à la perception, sans pour autant présenter un réel déficit sensoriel (agnosie visuelle, auditive...). Ces troubles ne concernent souvent qu’un seul sens. Les formes les plus courantes sont les agnosies visuelles, auditives et tactiles. 

 

Concernant l’agnosie visuelle, celle-ci existe lorsqu’une personne n’est pas capable de reconnaître par la vue certains objets, formes ou encore signes familiers. Attention, encore une fois, il ne faut pas confondre l’agnosie visuelle avec un réel trouble de la vision, qui se traduit par une diminution de l’acuité visuelle.

Ce trouble peut être apparenté à un problème au niveau de l’interprétation des informations à propos de l’espace, des formes, des visages, ou encore des couleurs. Il existe différentes formes d’agnosie visuelle

 

  • l’agnosie des objets : celle-ci doit être apparentée à un agnosie associative traduisant une incapacité à nommer des objets pourtant présents dans le champs visuel de la personne, ou à un agnosie aperceptive, avec l’impossibilité de nommer ou dessiner des objets aussi présents dans le champ visuel ; 
  • la prosopagnosie : la personne n’est pas capable de reconnaître des visages connus et proches d’elle. Elle est aussi incapable de reconnaitre son propre visage. ; 
  • l’agnosie des couleurs : celle-ci se traduit par l’impossibilité à identifier et nommer les différentes couleurs.
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Il existe aussi l’agnosie auditive, qui elle se traduit par l’incapacité à reconnaître des sons connus. Selon le(a) patient(e), on peut différencier : 

 

  • la surdité corticale : celle-ci se traduit par une impossibilité à reconnaître les sons connus, les bruits familiers ou encore la musique ; 
  • la surdité verbale : cela se traduit par l’incapacité à comprendre un langage parlé et ce, même s’il s’agit de son propre langage maternel ; 
  • l’amusie : cela correspond à l’impossibilité à reconnaître des mélodies, des rythmes ou encore des timbres de voix pourtant familiers.

Enfin, il y a l’agnosie tactile, qui correspond au sens du toucher. Aussi appelée astéréognosie , l’agnosie tactile se traduit par une personne n’étant pas capable de reconnaître un objet par simple palpation. Ce trouble peut concerner la matière, le poids, le volume ou encore la forme des objets. 

Les difficultés en période de rééducation

Après le bilan du kinésithérapeute, interviennent les exercices de rééducation après un AVC. Les patients atteints d'hémiasomatognosies et d'héminégligences présentent souvent des difficultés lors de cette récupération post AVC. En effet, comme ils n'ont pas conscience de certaines parties de leur corps, ils sont beaucoup plus susceptibles d'avoir des accidents dans la vie quotidienne, comme se brûler ou se cogner… Tout l’enjeu de la rééducation est donc de leur faire prendre conscience de leur corps dans son intégralité. C’est un processus lent et difficile. 

 

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