Épidémiologie de la tendinopathie calcifiante
La tendinopathie est une maladie de l’articulation de l’épaule, caractérisée par l’apparition de dépôts calciques, le plus fréquemment au niveau de la coiffe des rotateurs.
Cette condition est la plus fréquente chez la femme de 30 à 60 ans. La littérature scientifique est partagée quant au rôle causal de l’activité professionnelle, notamment les gestes répétitifs au-dessus de la tête chez les personnes de petite taille.
Comme montré dans les formations kiné en ligne, la plupart des dépôts calciques d’une tendinopathie calcifiante se retrouvent en premier lieu sur le supra-épineux (qui subit des contraintes compressives beaucoup plus importantes que les autres tendons), puis sur l’infra-épineux, enfin sur le sous-scapulaire.
Issu de la formation Épaule - Walter Santé
Physiopathologie
Information extraite de notre formation Épaule - Walter Santé
Notre formation Épaule en ligne souligne qu’il n’existe aucune cause certaine de tendinite calcifiante de l’épaule. L’origine de ces dépôts calciques reste controversée. La plupart des tendinopathies calcifiantes sont asymptomatiques. Il semblerait qu’il existe un lien entre la pathologie et l’association d’un âge jeune (30 ans) et un IMC élevé.
Il existe des cellules souches au sein du tendon qui peuvent devenir des ostéocytes, après avoir reçu des contraintes de compression inadaptées. Une médiation cellulaire est déclenchée pour faire face en adoptant des adaptations tissulaires. Elle est à l’origine d’une différenciation cellulaire : les ténocytes se transforment en ostéocytes, qui composent le tissu osseux.
La composition du tendon est naturellement de plus en plus fibro-cartilagineuse au fur et à mesure de sa proximité avec l’os qui reçoit les contraintes. Dans le cas de la tendinopathie calcifiante, cette zone de tissu semi-tendineux/semi-osseux est exacerbée et prolongée au-delà de la zone typique d’insertion, comme si le tendon avait compris qu’il devrait absorber beaucoup plus de compression que la normale.
Histoire naturelle de la tendinopathie calcifiante
Tel que montré dans les formations DPC pour kinés en e-learning, la tendinopathie calcifiante se déroule selon 3 phases.
La première phase est la phase pré-calcifiante : il y a métaplasie fibrocartilagineuse, le tendon change progressivement sa composition via la différenciation cellulaire.
La deuxième phase est la phase calcifiante, qui se divise en 3 sub-phases :
- phase de formation ;
- phase de repos ;
- phase de résorption : dilution des dépôts par effort de macrophagie. C’est là que la symptomatologie douloureuse du patient apparaît. La quantité de nocicepteurs n’est pas égale dans toutes les structures. La bourse sous-acromio deltoïdienne est par exemple une zone très riche en nocicepteurs ; de même que la synoviale.
Enfin, la troisième phase de la tendinopathie calcifiante est la phase post-calcifiante. Le corps essaie de réparer les dégâts générés au sein du tendon via un processus de cicatrisation simple. Il faut bien comprendre que les dépôts de calcium font partie du tendon, ils ne sont pas ajoutés au tendon physiologique.
Voici un récapitulatif de ces étapes extrait de notre formation Épaule pour kinés :
Ces 3 phases peuvent être asymptomatiques. Plusieurs cycles semblent même pouvoir avoir lieu au cours d’une vie.
Aspects cliniques
Les formations complémentaires à destination des kinés détaillent les aspects cliniques de la tendinopathie calcifiante. La durée moyenne d’une tendinopathie calcifiante symptomatique est de 6 mois.
Ce qui différencie une tendinopathie réactive d’une crise calcique de tendinopathie calcifiante c’est le degré d’irritabilité tissulaire et l’intensité de la douleur. Dans la phase de résorption, la douleur au repos est très exacerbée, jusqu’à amener à consulter aux urgences. Les symptômes liés à la phase de résorption durent de 1 à 3 semaines.
Au-delà d’1cm pour les dépôts calciques, le risque de développer des symptômes associés augmente. De même, la probabilité de développer des symptômes est plus importante si les dépôts calciques se retrouvent au niveau du supra-épineux.
Comment traiter la tendinopathie calcifiante ?
Plusieurs traitements existent pour la tendinopathie calcifiante.
Tout d’abord, il est fortement recommandé de pratiquer une infiltration dans la bourse sous-acromio deltoïdienne lors de la phase de résorption.
Après la fin de la phase de résorption, le traitement de choix de la calcification tendineuse de l’épaule est la rééducation par kinésithérapie. Les formations DPC pour kinés insistent sur la mise en contrainte progressive du tendon.
Contrairement à la tendinopathie réactive, il faudra faire attention à l’irritabilité des tissus après cette phase très réactionnelle : le tendon est potentiellement très nociceptif, ce qui pose problème en cas de stimuli mécaniques en traction ou compression.
Les ondes de choc et les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont un rôle à jouer dans la minoration de la douleur et l’amélioration de la fonction de l’épaule. Cependant, la littérature n’a pas déterminé de façon consensuelle le dosage, la fréquence, l’intensité, ni les zones d’application de ces deux traitements.
En cas d’échec des traitements sus-nommés, il faut envisager un traitement chirurgical : un needling sous échographie ou une exérèse de la calcification (suivie éventuellement d’une réparation chirurgicale de la coiffe des rotateurs).
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