Diagnostiquer et traiter la chéilite

Par Thomas Cornet

24 octobre 2023

9 min

De plus en plus de médecins généralistes choisissent de rejoindre une formation DPC en dermatologie afin d’apprendre à identifier les différentes atteintes cutanées. Et pour cause, près de 15 % des consultations portent sur ce sujet. Dans cet article, nous nous penchons plus particulièrement sur la chéilite. Comment se définit-elle ? Quels sont ses causes et ses symptômes ? Nous vous proposons un tour d’horizon complet, incluant également le diagnostic et le traitement des chéilites. Obtenez ainsi un aperçu de notre cursus DPC médecine sur les diagnostics dermatologiques.

Qu'est-ce que les chéilites ?

La chéilite correspond à une inflammation des lèvres, et plus particulièrement à une atteinte des bords du vermillon et du vermillon lui-même. Ils existent plusieurs catégories de chéilites, qui peuvent être notamment :

 

  • aiguës ;
  • chroniques ;
  • actiniques ;
  • allergiques ;
  • lupiques ;
  • salivaires ;
  • granulomateuses ;
  • de léchage ;
  • liées à un corps étranger ;
  • de type macrochéilites.

 

Selon la cause associée à ces gênes cutanées, les symptômes et la prise en charge vont différer. 

 

Parmi les formes les plus fréquentes, on retrouve la chéilite actinique, une lésion chronique causée par une exposition prolongée aux rayons ultraviolets, affectant principalement la lèvre inférieure. Cette pathologie, également connue sous le nom de cheilite lèvre actinique, nécessite une attention particulière en raison de son potentiel de transformation maligne.

 

Bon à savoir

Pour accompagner vos patients au mieux, nous vous recommandons de suivre une formation DPC pour médecins généralistes sur la dermatologie.

Maîtrisez le diagnostic d'une pathologie dermatologique

Maîtrisez le diagnostic d'une pathologie dermatologique

Lésions élémentaires, dermatoses, tumeurs.

Facteurs de cause

L’apparition d’une chéilite peut être liée à différents facteurs. Des médicaments, des irritants, une surexposition au soleil, une allergie ou une maladie sous-jacente : tous ces éléments peuvent être à l’origine d’une chéilite.

 

Dans le contexte d’une chéilite angulaire, l’une des plus répandues, les causes observées regroupent une carence en fer et en complexe vitaminique B, Candida spp et des dents ou prothèses usées qui permettent l’accumulation de salive dans les coins de la bouche.

 

Des lésions solaires peuvent aussi provoquer des chéilites, en rendant la muqueuse fine, atrophique, et siège d’érosions. Il sera alors nécessaire de surveiller ces affections pouvant conduire à l’apparition d’un carcinome épidermoïde. Les chéilites atopiques, avec fissurations chroniques et fréquentes, sont généralement dues à des irritants de contact ou des allergènes.

 

 

Extrait de notre formation Diagnostic dermatologique

 

Il est également important de noter que certaines chéilites ont une origine allergique. La chéilite allergique résulte d’une réaction d’hypersensibilité retardée à des allergènes de contact, tels que les cosmétiques ou certains métaux. Ce type de chéilite peut nécessiter un test épicutané pour identifier l’agent causal.

Symptômes des chéilites

Les symptômes peuvent varier selon le type de chéilite et la cause sous-jacente de l’éruption. De manière générale, vous pourrez observer :

 

  • une sécheresse des lèvres et du pourtour de la bouche, dans le cadre d’un tic de léchage par exemple ;
  • une desquamation et des gerçures, voire l’apparition de crevasses ;
  • un gonflement des lèvres, notamment dans le cas d’une chéilite eczémateuse due à une réaction à un baume à lèvres ou à une allergie au latex ou au nickel ;
  • des lésions érythémateuses enflammées, œdémateuses, vésiculeuses ;
  • la présence de prurit ;
  • la formation de croûtes lors de l’évolution des lésions ;
  • une douleur et/ou un inconfort général.

 

Pour offrir un traitement des chéilites approprié, l’évaluation clinique des symptômes est essentielle. Il faut en outre toujours veiller à identifier la cause de ces apparitions cutanées. 

Bon à savoir

Au-delà des chéilites, découvrez les symptômes d’érythème et d’exanthème. Pour démarrer un parcours DPC en e-learning sur le diagnostic dermatologique, contactez-nous.

Formations Médecins Généralistes

Formations Médecins Généralistes

Découvrez les formations DPC Médecins Généralistes en ligne de Walter Santé.

Diagnostiquer une chéilite

Pour bien diagnostiquer une chéilite, le médecin prend en compte les caractéristiques cliniques, le profil et les antécédents du patient, ainsi que les circonstances de l’apparition des lésions. Mais le professionnel de santé doit également maîtriser les sous-catégories de cette atteinte cutanée, afin de différencier une chéilite allergique d’une chéilite atopique par exemple.

 

Parmi ces sous-types, on peut citer les pathologies suivantes :

  • la chéilite actinique chronique, provoquant une desquamation et des croûtes ;
  • la chéilite traumatique, incluant le tic de léchage ;
  • la chéilite de type virale, carentielle ou médicamenteuse.

 

En fonction du diagnostic, des examens complémentaires pourront être requis, avant même le lancement de la thérapeutique. Pour la chéilite allergique, il s’agira d’identifier les allergènes responsables. Prodiguer un traitement contre la chéilite actinique chronique ou les macrochéilites granulomateuses peut impliquer d’avoir recours à une biopsie en amont. Les chéilites bactériennes nécessiteront, elles, un prélèvement bactériologique. 

 

Dans le cadre d’une chéilite actinique, l’examen clinique est souvent complété par des photographies médicales pour documenter l’évolution des lésions (chéilite actinique photos). Ces clichés facilitent la surveillance et la prise de décision thérapeutique, notamment si une biopsie est envisagée.

 

Pour résumer

Ainsi, les dermatologues intervenant lors de formations DPC rappellent qu’une prise en charge pertinente passe par un diagnostic précis. D’où l’importance de bien connaître les diverses formes de chéilites, afin d’opter pour les méthodes de diagnostic adéquates. Complétez votre lecture en consultant notre article sur la dermatomyosite.

 

Type de chéiliteCaractéristiques cliniquesCauses principalesTraitement principal
Chéilite actinique    Lésion croûteuse, érythémateuse, atrophie du vermillonExposition solaire chronique    Photoprotection, laser CO2, biopsie si doute    
Chéilite allergique    Érythème, œdème, vésicules, prurit    Allergène de contact (cosmétique, métal)    Éviction allergène, dermocorticoïdes    
Chéilite de léchage    Sécheresse, desquamation, fissures    Tic de léchage répété    Émollients, éducation, dermocorticoïdes    
Chéilite médicamenteuse  Inflammation diffuse, douleur    Réaction médicamenteuse    Arrêt du médicament, émollients    
Chéilite infectieuse    Croûtes jaunâtres, érosion douloureuse    Bactérie ou champignon (Candida)    Antifongique ou antibiotique local    

Tableau synthétique

 

Traitement

Le traitement d’une chéilite dépendra de sa nature. À titre d’exemple, la prise en charge de la chéilite actinique aiguë est principalement symptomatique. Elle peut inclure l’utilisation d’émollients, l’application de baume labial et la photoprotection en cas de dermatose photosensibilisante.

 

D’autres solutions sont proposées pour la chéilite actinique chronique selon la situation, comme la vermillonectomie, la vaporisation au laser CO2, la cryothérapie, ou encore l’application d’Imiquimod. Les chéilites caustiques demanderont un lavage à l’eau et au savon doux, ainsi que l’utilisation d’un topique gras et de dermocorticoïdes. Une pommade émolliente est recommandée pour le traitement des chéilites médicamenteuses, tandis qu’une correction du déficit est privilégiée dans le cadre d’une chéilite carentielle. Enfin, la chéilite atopique exige l’application de dermocorticoïdes gras, généralement deux fois par jour pendant une semaine. Une action préventive est également mise en place avec l’ajout d’un topique hydratant au traitement et l’évitement du léchage des lèvres. 

 

Le choix du traitement dépend de la nature et de la gravité de la lésion. Dans le cas d’une chéilite lèvre traitement, l’approche combine souvent photoprotection, émollients, et éventuellement traitements plus invasifs pour les lésions précancéreuses. Il est essentiel de suivre les recommandations spécifiques pour chaque type de chéilite.

 

Bon à savoir

Pour avoir un aperçu global des chéilites et choisir la thérapeutique adaptée, renseignez-vous sur les programmes de formations DPC dédiées aux médecins généralistes.

Formations Santé

Formations Santé

Découvrez nos formations DPC à destination des professionnels de santé.

Qu'apprendrez-vous dans la formation Diagnostic dermatologique de Walter Santé ?

Pour monter en compétences sur le sujet du diagnostic dermatologique, rejoignez notre cursus. Au-delà de l’étude des chéilites, vous approfondirez l’aspect et la topographie des différents types de lésions élémentaires que vous pourriez être amené à rencontrer. Notre formation DPC en ligne vous apprend à les reconnaître, à les décrire et à les classer, mais également à les mettre en relation avec les dermatoses les plus courantes. Ainsi, vous affinerez vos connaissances sur les atteintes cutanées et serez en mesure d’améliorer la prise en charge de vos patients dans le domaine.

 

Outre le perfectionnement de vos conclusions médicales, vous serez sensibilisé(e) au dépistage et au traitement des diverses typologies de tumeurs, bénignes ou malignes. Notre programme inclut également un volet essentiel concernant les signes de maladie rare ou de situations d’urgence. En fin de cursus, vous aurez toutes les clés en main pour guider efficacement vos patients et optimiser leur parcours de soins. 

Astuce

Pour vous inscrire à notre formation DPC en ligne pour médecins généralistes, contactez-nous.

Téléchargez le programme de la formation Diagnostic dermatologique en PDF

Commentaires

Publier un commentaire

Un doute, une question, nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Sur le même thème

Diagnostiquer et traiter la télangiectasie

Thomas Cornet

23 octobre 2023

Il a été observé que 10 à 15 % des consultations en médecine générale sont en lien avec la dermatologie. C’est pourquoi il est recommandé aux médecins de se former sur les maladies de peau, parfois complexes à diagnostiquer, afin d’accélérer leur identification et leur prise en charge chez les patients touchés. Des formations DPC médecine en dermatologie sont aujourd’hui accessibles en e-learning. Dans cet article, obtenez un aperçu de ces programmes et appréhendez les télangiectasies. Comment se définit cette atteinte cutanée ? Quels sont les symptômes et quels traitements peuvent être envisagés ? Découvrez notre tour d’horizon.

Comment diagnostiquer et traiter une stomatite ?

Thomas Cornet

16 octobre 2023

La stomatite est classée parmi les affections dermatologiques car elle affecte la muqueuse buccale. La douleur causée par cette affection est un motif fréquent de consultation. Il convient de bien identifier la stomatite, d’en connaître les multiples causes ainsi que les options de traitement. Les formations continues pour médecin généraliste dévolues au Diagnostic dermatologique développent ces thématiques.

Comment diagnostiquer et traiter la maladie de Bowen

Thomas Cornet

18 septembre 2023

Parmi les conditions dermatologiques abordées dans les cursus de formation DPC dédiés aux médecins, la maladie de Bowen fait partie des plus importantes qu’il faut savoir reconnaître. Dans cet article, découvrez ses caractéristiques, ses symptômes et l’approche du diagnostic, et apprenez ainsi à mieux comprendre cette affection. Nous évoquons aussi comment traiter la maladie de Bowen pour vous donner une vision d’ensemble et vous aider à accompagner vos patients de manière optimale.