Les maladies cardiovasculaires et facteurs de risques chez la femme

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Les maladies cardiovasculaires chez la femme

Comment diagnostiquer la maladie cardiovasculaire chez la femme ?

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8 min

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Par Thomas Cornet

Longtemps, l’idée que la femme était moins sujette aux maladies cardiovasculaires a circulé, à la fois dans les milieux médicaux et du côté de la patientèle. Pourtant, c’est une théorie révolue, considérée comme fausse, qui a joué en défaveur des femmes. Aujourd’hui, les chiffres sont clairs : la maladie du cœur chez la femme est plus fréquente que chez l’homme.
Focus sur le problème cardiaque et ses symptômes chez la femme (chiffres, facteurs de risques et conséquences métaboliques) d’après les informations issues de notre formation pour médecin généraliste en ligne, une formation pour généraliste centrée sur les maladies cardiovasculaires, les facteurs de risques et la prise en charge (financée par le DPC).

Sommaire

  • Les maladies cardiovasculaires en chiffres chez la femme
  • Les facteurs de risque
  • Les risques spécifiques à la femme
  • Les conséquences métaboliques de la ménopause
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Les maladies cardiovasculaires en chiffres chez la femme

La maladie cardiovasculaire chez la femme est un enjeu de société. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • il y a environ 76 000 décès par an ;
  • c’est la première cause de mortalité chez les femmes ;
  • les femmes sont touchées par les maladies cardiovasculaires de plus en plus jeunes, dès 45 ans ;
  • les maladies cardiovasculaires chez la femme tuent six fois plus que le cancer du sein.

Ces chiffres sont vérifiés par l’INSEE. Les professionnels de santé peuvent agir et mettre en place une prévention afin de se mobiliser pour la santé des femmes, car il est possible de réduire la plupart des risques.

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Les facteurs de risque

Pourquoi les chiffres sont-ils si élevés ? C’est parce qu’il y a un enchevêtrement de plusieurs facteurs en défaveur des femmes :

  • des traitements souvent insuffisants ;
  • peu ou pas de rééducation après un accident cardiovasculaire ;
  • peu de recherche ciblée ;
  • des tests diagnostics qui peuvent être pris en défaut (il y a plus de faux négatifs chez les femmes) ;
  • une méconnaissance du risque cardiovasculaire des femmes ;
  • des facteurs de risque classiques plus délétères et plus spécifiques ;
  • un défaut de prévention et de dépistage ;
  • des symptômes atypiques souvent trompeurs.

En effet, pour une pathologie équivalente, on sait aujourd’hui que les hommes sont, en majorité, mieux traités que les femmes (le traitement des femmes est moins important et moins intensif que celui des hommes). Les tests et les études sont réalisés sur des hommes, en grande majorité. Les femmes, par exemple, ont une moins bonne résistance aux statines, ce qui peut être dû à un surdosage.

 

Chez les femmes, il y a souvent un retard de prise en charge, car face à un problème cardiaque le symptôme chez la femme peut être très particulier.

Important

Il y a quelques années en arrière, il était enseigné à la faculté de médecine que les femmes avaient moins de risque de souffrir d'une pathologie cardiovasculaire, comparées aux hommes, mais c’est une idée fausse, reconnue comme telle aujourd’hui.

C'est pourquoi les femmes sont souvent sous-diagnostiquées, sous-traitées, avec une moins bonne prise en charge et souffrant d'un plus grand nombre de complications que les hommes face aux maladies cardiovasculaires.

Les facteurs de risque des femmes et ceux des hommes ne sont pas tout à fait identiques, mais les chiffres restent proches :

  • tabac : 4,49 % pour les femmes et 3,33 % pour les hommes ;
  • diabète : 3,53 % chez les femmes et 2,66 % chez les hommes ;
  • hypertension artérielle : 2,94 % chez les femmes et 1,99 % chez les hommes ;
  • obésité abdominale : 1,58 % chez les femmes et 1,83 % chez les hommes ;
  • facteur psychosocial : 3,92 % chez les femmes et 2,62 % chez les hommes ;
  • exercice physique : 0,74 % chez les femmes et 1,02 % chez les hommes ;
  • alcool : 0,74 % chez les femmes et 1,03 % chez les hommes ;
  • haut ratio ApoB/ApoA1 (dyslipidémie) : 4,83 % chez les femmes et 4,16 % chez les hommes.

Ce sont donc les lipides qui ont le rôle le plus délétère, suivi du tabagisme, du facteur psychosocial (élevé chez les femmes) et du diabète. 

Bon à savoir

Le facteur psychosocial prend notamment en compte le fait que les femmes font souvent passer en premier la santé de leurs enfants et/ou de leur partenaire avant leur propre santé. Elles s’occupent aussi, dans de nombreux cas, de nombreuses tâches (les enfants, le travail, etc.) avant de s’intéresser à leur santé. C’est un élément sur lequel il est difficile d’agir pour les médecins.

Les risques spécifiques à la femme

La contraception est un risque spécifique de maladie cardiovasculaire chez la femme. Les œstrogènes contenus dans certaines contraceptions orales augmentent le risque, car ils font monter la pression artérielle. Ils augmentent la synthèse hépatique d’angiotensinogènes, il y a donc une sécrétion accrue de la première partie du système rénine angiotensine aldostérone. Cette stimulation hépatique est la cause d’une pression artérielle qui augmente par moments. Vous pouvez également consulter notre article sur la prise en charge de l’hypertension artérielle.

 

Il y a des situations spécifiques à la femme, et ce, à cause de son statut hormonal. Les variations d’hormones au cours de la vie jouent un rôle non négligeable pour la santé des femmes (plutôt défavorable). Le facteur de risque cardiovasculaire de la femme peut être augmenté par certaines situations :

  • la contraception œstroprogestative, comme précisé plus haut ;
  • la grossesse et notamment l’hypertension artérielle, la prééclampsie ou le diabète pendant une grossesse ;
  • la ménopause prématurée (moins de 45 ans) ;
  • le cancer du sein et notamment la chimiothérapie et la radiothérapie.
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Il y a aussi des situations émergentes qui n’étaient pas (ou peu) prises en compte auparavant :

  • la migraine avec aura (ou sans aura, mais avec un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire) ;
  • les maladies auto-immunes et/ou inflammatoires ;
  • la précarité et l’isolement social ;
  • l’anxiété et le syndrome dépressif ;
  • le confinement lié au COVID ;
  • le syndrome d’apnée du sommeil.

La Société Française de Cardiologie s’est donc penchée sur le risque cardiovasculaire chez la femme et a défini trois catégories de risques : le risque cardiovasculaire faible à modéré, le risque élevé et le risque très élevé.

Les conséquences métaboliques de la ménopause

La ménopause a des conséquences métaboliques chez la femme. Elle entraîne un bouleversement hormonal majeur, car la femme ne produit plus d’œstrogènes, ce qui a des conséquences métaboliques non négligeables.

  • Le profil lipidique est particulièrement touché, on remarque fréquemment une augmentation du cholestérol total, du cholestérol LDL et des triglycérides.
  • La pression artérielle augmente, car les artères sont plus dures (il faut donc plus de pression), ce qui entraîne une augmentation de la prévalence de l’hypertension artérielle chez les femmes au-delà de 50 ans.
  • Le métabolisme glucidique change : il y a une augmentation de l’insulinorésistance et de la prévalence du diabète.
  • L’obésité est un facteur impacté par la ménopause : il y a une redistribution des graisses avec une obésité abdominale, ce qui augmente le risque d’obésité.
  • On note une augmentation du syndrome métabolique et du syndrome vasculaire (dysfonction endothéliale, activation de la coagulation et lésions calcifiées ou non infracliniques).
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La maladie du cœur chez la femme est spécifique, car les symptômes et les situations sont parfois différentes de celles des hommes. Il est fondamental de se pencher sur la question et d’y prêter une attention soutenue de la part du corps médical. 

Astuce

Afin d’approfondir la question du problème cardiaque chez la femme, mais aussi de la prévention de la maladie cardiovasculaire en général, nous vous conseillons de suivre une formation pour médecin généraliste. Cette formation généraliste, vous permet de développer vos connaissances sur les facteurs de risque cardiovasculaire et de les actualiser dans le but d’améliorer la prise en charge de vos patients en consultation de médecine générale.

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