Qu'est-ce que la consultation CCP ?
La consultation CCP est la consultation de contraception et prévention. La HAS recommande qu’une consultation CCP soit dédiée exclusivement à la contraception. Pour un déroulement optimal de la consultation, il est préférable de recevoir les jeunes filles seules, sans leurs parents. Le cadre légal notifie que l’accord des parents n’est pas requis pour la prescription d’un moyen de contraception, et ce, quel que soit l’âge de la patiente.
Il est également à noter qu’il n’est pas nécessaire de demander l’âge de la patiente. En effet, l’ensemble du parcours à la contraception et à l’IVG est protégé par le secret médical.
De plus, outre la stérilisation, il n’y a aucune contre-indication, hormis celles relatives aux facteurs de risques sur la santé.
Un parcours à la contraception n’implique pas d’avance de frais pour la patiente. Depuis la loi de 2001, la consultation et les contraceptifs sont délivrés gratuitement dans un planning familial. La prise en charge à 100 % est également possible dans les cabinets de ville pour un DIU ou la pose d’un implant. Ce dispositif était déjà en vigueur pour les jeunes filles de 15 à 18 ans depuis 2013. En 2020, il s’est étendu aux mineures de moins de 15 ans avant d’être élargi aux garçons et filles jusqu’à l’âge de 26 ans en janvier 2022.
La CCP a pour objectif de faciliter un parcours sans frais qui se déroule comme suit :
- une première consultation de contraception par le médecin coté 46 euros ;
- une consultation de suivi par le médecin ou la sage-femme lors de la première année de contraception ;
- une consultation annuelle à partir de la 2e année par la sage-femme ou le médecin généraliste.
Il est à noter que tout acte impliquant la pose d’un stérilet ou le retrait d’un implant ou du stérilet est pris en charge à 100 %. Une dispense d’avance de frais est à appliquer pour les moins de 26 ans pour la délivrance des contraceptifs. L’anonymat est également de rigueur pour les mineurs dans les pharmacies et les laboratoires pour l’élaboration d’examens complémentaires liés à la contraception remboursée.
Les contraceptions concernées par ce dispositif sont les suivantes :
- les contraceptions œstroprogestatives de 2e génération ;
- les progestatifs au lévonorgestrel ou desogestrel ;
- tous les DIU ;
- le diaphragme ;
- certains préservatifs ;
- la contraception d’urgence.
Des procédures et des aides à la facturation sont disponibles sur le site internet d’Ameli afin d’aider les professionnels de santé concernés.
Depuis 2001, la contraception d’urgence au lévonorgestrel ou au ulipristal est gratuite pour les mineurs et délivrable sans ordonnance. Elle est délivrée dans les plannings familiaux, les pharmacies, les CGID et par les infirmières scolaires dans les lycées et les services intra-universitaires.
Pour les femmes jusqu’à 26 ans, la gratuité est également autorisée, mais la prescription est toutefois indispensable. La contraception gratuite est délivrée dans les pharmacies ou les CPEF.
Il est possible pour une femme de plus de 26 ans d’obtenir la pilule d’urgence sans prescription de pilule dans les pharmacies. Cependant, elle n’est pas remboursée, ou bien elle est remboursée à hauteur de 65 % avec une prescription dans les pharmacies.
Depuis le 1er janvier 2023, cette contraception hormonale d’urgence est gratuite et délivrable sans prescription à toutes les femmes, quel que soit leur âge.
À quoi sert-elle ?
La consultation CCP a pour objectif d’évaluer les besoins mais aussi les risques et les craintes des patients. La consultation doit se concentrer sur la préservation du capital santé en identifiant les contre-indications dues aux antécédents familiaux et personnels pour éviter un problème de santé.
À titre d’exemple, les troubles alimentaires peuvent être une contre-indication aux pilules tout comme la prise de certains médicaments qui pourrait interagir sur la contraception.
De plus, il est nécessaire de prendre en compte et de répondre aux inquiétudes des jeunes filles. Il peut s’agir de leur dysmorphophobie, de l’apparition de l’acné, de la peur de la prise de poids, mais aussi de les rassurer sur le fait que les contraceptions ne rendent pas stérile.
Une des compétences de la sage-femme est de porter une attention particulière sur l’évaluation des comportements à risque, en particulier les addictions et évoquer la possibilité de violences sexuelles. Une étude a démontré que les violences sexuelles étaient davantage présentes chez les jeunes âgés de 20 à -24 ans. On parle ici d’une dysphorie de genre voire d’une fluidité de genre qu’il est primordial d’accompagner.
Tous ces éléments, qui sont abordés lors d’une formation continue de sage-femme, font partie de la première consultation de contraception et sont à adapter en fonction de la jeune patiente. Des évaluations sont à faire au fur et à mesure des rendez-vous pour pouvoir, le cas échéant, rassurer et conseiller sur les craintes et les inquiétudes décelées.
De plus, les soignants sont invités à sensibiliser les plus jeunes aux MST, et à la vaccination HPV lors de la consultation CCP. Des études ont révélé que les jeunes sont les plus à risque d’une mauvaise utilisation de la contraception et donc plus à arrêter leur méthode contraceptive. Ceci serait directement lié à leur vie sexuelle. En effet, les jeunes ont des rapports sexuels plus précoces et des partenaires multiples et/ou plus âgés.
Lors d’une formation sage-femme, il est mis en évidence l’importance de demander l’âge du partenaire de la patiente afin de comprendre ce qui se passe autour de sa vie sexuelle. Ceci est tout aussi important que de prendre en compte son mode de vie : école, précarité sociale, faible investissement sur les études, rapport à la famille (faible soutien, absent), addiction, craintes des effets secondaires, faible estime de soi… Les jeunes ont beaucoup plus tendance à laisser faire lorsqu’ils ne prennent pas bien leur vie en main.
La formation sage-femme en ligne a pour objectif de réactualiser les connaissances sur les moyens de contraception sur le marché. La formation Contraception à distance aborde en détail et en pratique l’accompagnement dans la mise en place de la contraception et notamment chez les jeunes.
Comment se déroule la consultation CCP ?
La consultation de contraception et prévention doit être réalisée en fonction des patients. Elle permet aux jeunes ayant une vie sexuelle active et, de nature, une fertilité élevée, d’avoir un meilleur accès à la contraception.
La législation a facilité cet accès grâce à la mise en place de la gratuité des consultations et de la délivrance d’une prescription de pilule. Cette gratuité concerne les jeunes jusqu’à 26 ans.
La HAS recommande que la consultation de première contraception s’adapte à l’âge et aux besoins de la jeune fille qui consulte dans une démarche de conseils. Aujourd’hui, les rapports sexuels démarrent plus tôt qu'il y a une quarantaine d’années et c’est une caractéristique importante de cette génération. De plus, l’âge de la première grossesse a reculé. En effet, en 2018, il était de 31 ans contre 26 ans en 1970. Il y a donc un espace de 10 ans sans souhait de grossesse. La contraception doit être efficace d’autant plus que les jeunes ont une fertilité très élevée.
La notion de secret
Il est important de souligner que le secret médical interdit aux professionnels concernés par l’accompagnement à la contraception de parler les sujets évoqués en consultation CCP avec les parents. Une mise en œuvre de la procédure de la préservation du secret a été créée en utilisant un numéro d’identification qui permet de bénéficier des soins sans avance de frais. Les consultations sont directement remboursées par l’Assurance Maladie.
Téléchargez le programme de la formation Contraception en PDF
Programme formation Contraception
+ de 1500 téléchargements