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Par Alphonse Doutriaux
En tant que sage-femme, vous pouvez être amenée à poser un implant contraceptif. Dans cet article, nous vous fournissons les informations essentielles pour vous aider à appliquer les procédures de manière efficace et sécurisée. Nous abordons tout d’abord le moment le plus opportun pour la pose d’un implant contraceptif, en fonction du cycle menstruel notamment, puis quand le retirer, de quelle façon, et quelles précautions prendre. Vous découvrirez également comment mettre un implant dans le bras d’une patiente concrètement. Nous vous guidons sur les gestes à adopter pour effectuer un travail propre et assurer un confort optimal à votre patiente.
Sommaire
L’implant contraceptif est un dispositif médical visant à offrir aux femmes une protection prolongée contre les grossesses non désirées. Discret et pratique, il est surtout particulièrement fiable. En effet, il contient de l’étonogestrel, un progestatif ayant un excellent taux d’efficacité. Son mécanisme bloque l’ovulation, la glaire, mais aussi l’endomètre.
Selon l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), ce moyen de contraception sous forme d’implant dans le bras a une durée d’action de trois ans. En tant que sage-femme, vous jouez un rôle clé dans la recommandation et la pose de l’implant contraceptif pour les patientes souhaitant une méthode simple et fiable. D’autres solutions existent, comme les patchs ou les anneaux vaginaux, mais ne sont pas remboursées. Ainsi, si une jeune femme consulte parce qu’elle cherche une alternative à la pilule, mais ne désire pas recourir à un DIU, vous pourrez lui conseiller la mise en place d’un implant contraceptif. Cette option est aussi envisageable pour une contraception post-partum.
Il est de votre devoir de fournir des informations claires aux patientes pour les aider à prendre une décision éclairée. Poser un implant contraceptif peut engendrer des saignements, plus ou moins importants. Dans 43 % des cas, il s’agit de saignements normaux réguliers, comme les règles. 27 % présentent des saignements peu fréquents, tandis que 7 % constatent des saignements fréquents. 15 % des patientes se plaignent de saignements d’une durée de plus de 14 jours, gênant considérablement leur vie quotidienne et sexuelle. Cette situation inconfortable peut pousser la femme à demander le retrait du dispositif.
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Découvrir la formationLe rôle de la sage-femme dans l’accompagnement à la contraception implique de savoir à quel moment poser un implant contraceptif. L’objectif premier est de s’assurer qu’il n’y a pas de grossesse. Notez qu’environ 20 % des femmes connaissent une aménorrhée suite à la pose d’un implant contraceptif. Vous devez donc faire preuve d’une grande prudence au préalable, et prendre en compte le recours ou non à une autre méthode contraceptive par votre patiente au moment de la consultation.
Les recommandations pour la pose d’un implant contraceptif chez une femme n’ayant pas de contraception indiquent que le dispositif devra être inséré entre le premier et le cinquième jour du cycle menstruel de la patiente. Si celle-ci est sous œstroprogestatifs ou progestatifs, vous pouvez mettre en place l’implant à tout moment, à condition que la patiente termine sa plaquette en cours pour garantir son efficacité. Si la femme passe par des injections, le professionnel de santé peut recourir à l’implant dans le bras comme contraception avant la fin du troisième mois, le jour prévu pour l’injection.
Après avoir échangé de manière transparente avec votre patiente et avoir convenu d’une date, vous pourrez vous préparer à l’intervention pour la mise en place de l’implant contraceptif.
La première étape est d’allonger confortablement la patiente sur la table d’examen, le bras replié et la main sous la tête, et de disposer vos marquages. Repérez l’épitrochlée et son sillon, puis suivez ce dernier sur 8 à 10 cm en utilisant par exemple un centimètre de couturière. Pour vous positionner sur le point de ponction qui va permettre la pose de l’implant contraceptif, comptez ensuite 3 à 5 cm en postérieur, sous le sillon.
Schéma du site de pose d'un implant contraceptif dans le bras d'une patiente - extrait de la formation Contraception de Walter Santé
À l’aide d’un stylo, marquez l’emplacement du site, ainsi qu’un repère de direction vers l’intérieur du bras. Vous pouvez recourir à une anesthésie locale pour la pose de l’implant contraceptif, de type xylocaïne.
Marquage de l’emplacement du site d'un implant contraceptif - extrait de la formation Contraception de Walter Santé
Tendez la peau de la patiente en arrière, rapprochez l’inserteur du point de ponction et insérez le biseau avec un angle de 30 degrés. Cette mesure rend impossible une pénétration trop profonde. Placez l’aiguille parallèlement au bras, en soulevant légèrement la peau. Assurez-vous d’être en sous-cutané avant de poser l’implant contraceptif à l’aide du curseur de l’applicateur.
Pose d'un implant contraceptif à l’aide du curseur de l’applicateur - extrait de la formation Contraception de Walter Santé
Enfin, vérifiez que le dispositif a été introduit proprement et demandez à votre patiente de le palper en passant ses doigts dessus. Appliquez un pansement simple sur le site d’insertion. Cette localisation de l’implant dans le bras pour une contraception est la nouvelle norme. Elle empêche la migration du dispositif dans l’artère pulmonaire, comme cela a été constaté dans le passé dans de rarissimes cas. Pour apprendre comment mettre un implant contraceptif en toute confiance, rejoignez une formation dédiée à la contraception.
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Découvrir les formationsLes sages-femmes doivent maîtriser la pose d’un implant contraceptif, mais également son retrait. Des kits de retrait contenant tous les outils nécessaires sont disponibles en pharmacie pour faciliter la procédure. Il s’agira de faire une incision et d’extraire le dispositif à l’aide d’une pince stérile. N’hésitez pas à consulter le site du fabricant de l’implant pour des informations détaillées.
Le moment approprié pour retirer l’implant dépend des besoins et des préférences de la femme que vous recevez, et de sa volonté ou non de grossesse. Si une patiente, sans désir de grossesse, souhaite passer sous pilules œstroprogestatives, elle devra commencer la prise de ces dernières le jour du retrait de l’implant. Une précaution supplémentaire de 7 jours avec une utilisation de préservatifs est à prévoir. Pour les progestatifs, cette précaution est réduite à 3 jours. Aussitôt posé, le DIU protège la femme ; dans ce cas, l’implant peut donc être retiré à tout moment.
Si votre patiente ne veut pas d’autre moyen de contraception et n’a pas de désir de grossesse, vous devrez vous assurer que son dernier rapport non protégé date de plus de 6 jours avant de retirer l’implant. Le dispositif peut être extrait à tout instant si la patiente souhaite faire un enfant.
Astuce
Maintenant que vous savez comment mettre un implant contraceptif et comment le retirer, développez davantage vos connaissances en consultant notre tableau des pilules œstroprogestatives ou contactez-nous pour débuter une formation sur la contraception.
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