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Par Alphonse Doutriaux
En tant que sage-femme en capacité de prescrire des pilules contraceptives œstroprogestatives, vous vous devez de connaître leur mode d’action, leur composition, ainsi que les recommandations de la HAS. Cet article vous fournit une vision claire et précise de ces aspects et inclut également, sous forme de tableau, une liste de pilules avec l’œstrogène et le progestatif correspondants pour chacune. De cette manière, vous aurez un aperçu du dosage hormonal et ferez un premier pas vers un accompagnement optimal de vos patientes en matière de contraceptifs œstroprogestatifs. Grâce à ce tableau de pilules, nous vous donnons en plus un tour d’horizon des différentes marques disponibles sur le marché.
Sommaire
Avant de découvrir le tableau de pilules contraceptives, penchons-nous sur leur mode de fonctionnement et sur leur composition.
La contraception hormonale fait référence à des œstroprogestatifs. Ceux-ci peuvent être prescrits sous forme de patchs, de pilules, ou d’anneaux vaginaux. Une pilule œstroprogestative bloque l’ovulation, rend la glaire imperméable aux spermatozoïdes et l’endomètre impropre à la nidation. Son mécanisme porte sur trois aspects, ce qui permet d’offrir aux femmes une protection fiable, et même l’une des plus efficaces.
Il faut néanmoins rappeler que ces produits ne sont pas sans risque, et peuvent générer des perturbations métaboliques glucidiques, lipidiques, ainsi que de l’hématose. Les complications ou accidents sont toutefois extrêmement rares.
L’œstrogène présent dans les pilules contraceptives œstroprogestatives est généralement l’éthinyl-estradiol. On le retrouve en effet dans la majorité des formules commercialisées. D’autres œstrogènes sont utilisés, comme le valérate d’estradiol. D’origine synthétique, il est similaire à l’œstrogène sécrété naturellement par l’ovaire et s’associe avec des progestatifs dits de troisième génération. Nous détaillons les différentes références et générations dans notre tableau de pilules œstroprogestatives, dans la partie suivante.
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Découvrir la formationL’estétrol, récemment mis en circulation sous le nom de « Drovelis », est lui un œstrogène naturel qui est produit par le fœtus humain, et passe dans le sang maternel pendant la grossesse. Synthétisé à partir d’une source végétale, on lui prête divers avantages comme un impact modéré sur le sein, une action neutre sur le foie et œstrogénique sur le vagin et l’endomètre. Cependant, il manque encore des données pour valider ces hypothèses.
Ces œstrogènes sont combinés à des progestatifs, auxquels on doit l’action contraceptive. Dérivés de norstéroïdes, antigonadotropes et plus ou moins androgéniques, les progestatifs sont répartis en trois générations. Les pilules œstroprogestatives de deuxième génération sont les plus courantes et correspondent au progestatif lévonorgestrel. Les premières générations ne sont utilisées que dans les injectables, et on retrouve dans l’implant contraceptif l’étonogestrel, un progestatif de troisième génération. Intégrés aux dernières formules commercialisées, nous pouvons citer la drospirénone ou le diénogest, qui offre une fonction intéressante pour l’acné et l’endométriose.
Le tableau de pilules œstroprogestatives qui suit est classé dans un ordre chronologique de mise en circulation des produits. Vous y trouverez les trois générations, et les dernières références conçues.
Cependant, il est important de souligner que le terme « génération » n’implique pas nécessairement une amélioration avec la progression. En effet, selon diverses études, les contraceptifs oraux les plus récents (sous la catégorie « Autres COEP ») ne présentent pas plus d’avantages que les précédents. Aucune différence, en termes d’efficacité, n’a été prouvée. La classification de cette liste de pilules œstroprogestatives a donc pour unique critère leur date de sortie. Vous constaterez que le nom commercial des contraceptifs est indiqué.
Explorez le tableau pour la contraception hormonale ci-dessous :
Tableau des générations de pilules contraceptives - extrait de la formation Contraception de Walter Santé
Pour guider les sages-femmes et les professionnels de santé, notamment lors de la consultation de la liste de pilules œstroprogestatives, la HAS a émis des recommandations. Celles-ci se rapportent en particulier au choix à opérer et aux risques thromboemboliques associés à une contraception orale. Prenez connaissance de ces conseils afin de garantir une prise en charge optimale pour vos patientes.
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Découvrir les formationsConcernant le choix de la pilule contraceptive œstroprogestative, la HAS considère que les produits de première ou deuxième génération, avec un dosage d’éthinyl-estradiol inférieur à 50 μg, doivent être privilégiés. En effet, les pilules de troisième génération, qui contiennent des progestatifs tels que le désogestrel, le gestodène ou le norgestimate, présentent un risque légèrement plus élevé de thrombose veineuse.
Par ailleurs, il n’a pas été démontré que ces contraceptifs oraux de troisième génération auraient un impact plus positif que les précédentes sur les effets indésirables, les nausées, la dysménorrhée, la prise de poids ou encore l’acné. Par conséquent, faites plutôt votre choix dans la partie haute du tableau de pilules œstroprogestatives, qui regroupe les deux premières générations, d’une efficacité comparable à la troisième.
Le rôle de la sage-femme dans l’accompagnement à la contraception est de mettre l’accent sur une approche individualisée, mais aussi de prévenir des risques. Elle se doit de prendre en compte les caractéristiques médicales et les antécédents de chaque patiente. Ainsi, quelle que soit l’option sélectionnée dans ce tableau de pilules, elle a le devoir de respecter de façon stricte les contre-indications. Si les accidents sont très rares, ils restent graves.
Toutes les pilules œstroprogestatives augmentent le risque d’accident thromboembolique artériel ou veineux. De manière systématique, la sage-femme doit rechercher des facteurs de risque personnels ou familiaux de thrombose avant toute prescription. Si l’une de vos patientes présente des facteurs de risque constituant une contre-indication, vous devrez convenir ensemble d’une alternative.
C’est lors des 12 premiers mois que le risque thromboembolique veineux lié aux pilules contraceptives œstroprogestatives est le plus élevé. Il diminue ensuite. Notez tout de même que le surrisque associé aux produits de troisième génération, lui, persiste. Si la pilule est bien supportée, il n’est pas utile d’interrompre brutalement sa prise dans le cas d’un surrisque thromboembolique veineux. Au terme de la prescription, envisagez une méthode contraceptive plus appropriée pour votre patiente. Pour en découvrir davantage, consultez nos articles sur la pose d’un implant contraceptif et la contraception post-partum. Nous proposons également une formation sur la contraception pour accompagner les sages-femmes, n’hésitez pas à nous contacter.
Contraceptifs oraux estroprogestatifs : préférez les «pilules» de 1re ou 2e génération - HAS
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