|
7 min
|
Par Alphonse Doutriaux
Dans le domaine de la kinésithérapie pour l’épaule, de nombreuses conditions peuvent être observées, exigeant une connaissance pointue de cette articulation multifonctionnelle. Parmi ces pathologies, l’omarthrose de l’épaule ou arthrose gléno-humérale s’avère peu fréquente, mais doit être connue. Dans cet article, nous évoquons les divers aspects de cette affection afin d’améliorer vos prises en charge ou de vous donner un peu d’avance sur un éventuel cursus de formation en kinésithérapie de l’épaule. Quelle est la définition de l’omarthrose et quels sont symptômes associés ? Quelle différence entre l’arthrose primaire et l’arthrose secondaire ? Découvrez également le CSA ou Critical Shoulder Angle, outil déterminant pour clarifier votre diagnostic.
Sommaire
L’omarthrose de l’épaule, ou arthrose gléno-humérale, se définit comme une pathologie dégénérative articulaire, affectant spécifiquement l’articulation entre l’omoplate et l’os du bras. Bien que moins fréquente que l’arthrose de la hanche ou du genou, elle peut engendrer des atteintes significatives et des déficiences fonctionnelles notables chez ceux qui en souffrent.
Essentiellement, l’omarthrose se caractérise par une dégradation progressive de l’articulation gléno-humérale, parfois due à des contraintes anormales générées, elles, par un dysfonctionnement de la coiffe des rotateurs. En effet, lorsque la coiffe ne remplit pas sa fonction anti-ascensionnelle, la tête humérale est exposée à une migration supérieure, ce qui modifie ses rapports mécaniques avec la glène.
Pour rappel, la coiffe des rotateurs contre-balance naturellement les translations excessives de muscles comme le grand dorsal, le pectoral majeur, le deltoïde moyen ou le deltoïde antérieur. Dans le cas d’une forme d’arthropathie en lien avec la coiffe des rotateurs, ces mouvements d’équilibre ne sont plus efficaces et le cartilage s’en trouve altéré.
Bon à savoir
Complétez votre lecture avec notre article sur l’anatomie de l’intervalle des rotateurs. Pour mieux comprendre les conditions pathologiques liées à l’épaule comme l’omarthrose gléno-humérale, il est conseillé de suivre une formation pour masseur-kinésithérapeute dédiée.
Principales pathologies, principes de prévention, démarche diagnostique et thérapeutique.
Découvrir la formationL’arthrose gléno-humérale affecte le cartilage articulaire, l’os sous-chondral et les tissus périarticulaires, donnant lieu à des signes cliniques spécifiques. Parmi ces signes, on note la douleur, la raideur et une amplitude articulaire limitée. Cependant, il faut souligner qu’il existe des cas d’omarthrose de l’épaule asymptomatique. Le diagnostic peut alors être complexe, mais une radiographie de face peut fournir des indices importants. Vous pouvez observer une omarthrose gléno-humérale centrée, excentrée, ou une arthropathie liée à la coiffe des rotateurs, comme illustré précédemment.
Parmi les patients qui présentent des douleurs à l’épaule, environ 17 % révèlent des changements dégénératifs au sein de l’articulation gléno-humérale. Le traitement de l’omarthrose peut inclure un implant anatomique, voire une arthroplastie par prothèse inversée dans le cas où la coiffe ne remplirait plus sa fonction. Retrouvez ci-dessous des exemples d'utilisation de prothèses anatomiques issues de notre formation :
Schémas extraits de notre formation Épaule - Walter Santé
Astuce
En parallèle, étudiez le ligament gléno-huméral ou découvrez notre programme de formation Épaule pour kiné.
L’arthrose primaire de l’articulation gléno-humérale constitue une forme spécifique de dégénérescence articulaire, n’impliquant pas d’éléments externes agressant la coiffe des rotateurs. Autrement dit, elle peut se manifester de manière intrinsèque, sans l’influence directe de traumatismes majeurs. Parmi les facteurs de l’omarthrose de l’épaule de type primaire, on note l’âge, avec une prévalence accrue au-delà de 50 ans. La détérioration naturelle des structures articulaires liée à l’avancée de l’âge est en effet parfois inévitable.
Les personnes ayant des prédispositions génétiques sont par ailleurs susceptibles de développer une arthrose primaire, tout comme les individus de sexe féminin. Outre ces éléments, l’obésité et l’hyperlipidémie sont aussi des variables à considérer.
Bon à savoir
Il est intéressant de connaître les facteurs associés à l’arthrose gléno-humérale primaire, car en plus de guider votre diagnostic, ils orienteront vos approches thérapeutiques pour améliorer la qualité de vie des patients.
Découvrez les formations Kinés DPC & FIF PL en ligne de Walter Santé, conçues par des experts et réalisées par des professionnels.
Découvrir les formationsDe type secondaire, l’omarthrose de l’épaule suppose nécessairement des agents externes qui altèrent les rapports cartilagineux et articulaires. Ça sera notamment le cas si la coiffe des rotateurs se retrouve dans l’incapacité à retenir la tête humérale ; des contraintes anormales s’imposeront sur une articulation non souffrante. Une fracture peut être à l’origine de cette dégénérescence articulaire, affaiblissant la stabilité de l’articulation gléno-humérale. De même, des antécédents de luxation ou d’instabilité peuvent mener à une arthrose gléno-humérale secondaire.
Contrairement à l’arthrose primaire, l’obésité, l’hyperlipidémie et les facteurs génétiques semblent avoir une influence moindre dans le contexte de l’arthrose secondaire. Par contre, les antécédents chirurgicaux et activités professionnelle et sportive, impliquant des gestes répétés, font partie des facteurs potentiels pouvant entraîner une détérioration progressive du cartilage. Notons enfin qu’une vigilance particulière est requise quant à l’usure et au changement dégénératif de la glène postérieure, souvent observés dans cette variante d’arthrose de l’épaule.
Astuce
Si vous ambitionnez d’établir des programmes sur mesure pour vos patients atteints d’omarthrose gléno-humérale, rejoignez un cursus de formation pour kinésithérapeutes spécialisé.
Le Critical Shoulder Angle (CSA) est une mesure qui permet d’évaluer l’angle entre la cavité glénoïdienne et le bord inférieur de la glène acromion, en particulier dans le contexte d’une arthrose gléno-humérale. Ce paramètre géométrique, servant à diagnostiquer les changements dégénératifs au sein de l’articulation, s’obtient en traçant deux lignes sur une radiographie de face. La première relie le point supérieur au point inférieur de la glène, tandis que la deuxième est tracée du point le plus inférieur de l’articulation gléno-humérale au point le plus bas du bord latéral de l’acromion.
Extrait de notre formation Épaule - Walter Santé
Le CSA moyen est établi à 33 degrés. Un angle inférieur pourrait indiquer une augmentation des contraintes articulaires compressives. En revanche, un angle supérieur à 36 degrés pourrait être révélateur d’une lésion de la coiffe des rotateurs limitant sa fonction anti-ascensionnelle. Un risque accru de développer une omarthrose de l’épaule serait donc associé. Une majoration franche du CSA peut par ailleurs engendrer une acétabulisation acromiale. Pour une évaluation complète de la situation clinique, cette mesure radiologique doit être observée à la lumière d’autres facteurs, comme la symptomatologie du patient.
Rappel
Vous souhaitez aller au-delà de l’arthrose gléno-humérale et acromio-claviculaire ? Entamez une formation pour kinésithérapeutes axée sur l’épaule pour monter en compétences et proposer à vos patients des soins adaptés.
Commentaires
Publier un commentaire
Un doute, une question, nous vous répondrons dans les meilleurs délais.