Les étapes de l'EPP
L’EPP est un processus qui permet aux praticiens d’analyser, d’évaluer et d'améliorer leur pratique professionnelle. L’action de l’EPP peut être réalisée seule ou être associée dans le cadre d’une action de formation continue. Dans ce cas on parle de programme intégré. Le professionnel de santé peut ainsi gagner du temps en combinant une EPP, suivie d’une formation DPC en lien avec le sujet qu’il aura évalué dans son audit clinique.
L’objectif d’une évaluation des pratiques professionnelles est d’améliorer la qualité des soins et des pratiques dans les services délivrés aux patients. Mais alors, comment faire une EPP ? L’audit clinique est la base méthodologique de l’évaluation des pratiques professionnelles. Ce document offre une méthode d'évaluation qui permet, à l'aide de critères déterminés, de comparer la pratique de soins réelle observée à la pratique attendue ou suggérée (bonnes pratiques, recommandations, etc.).
Cet outil permet d’améliorer les soins prodigués aux patients. En effet, suite aux résultats d’une première évaluation, les professionnels sont invités à mettre en place des actions d’amélioration de la qualité des soins. Les effets de ces actions sont ensuite mesurés en vérifiant à nouveau les différences entre la pratique réelle et la pratique attendue en utilisant les mêmes critères d'évaluation.
Six étapes sont essentielles pour la mise en œuvre de l’audit clinique.
- Identification du thème. Le choix du sujet de recherche de l’audit clinique se fait en fonction de la fréquence de la pratique, du risque encouru par le patient, des problèmes rencontrés et du potentiel d’amélioration. Il faut s’assurer de choisir un problème particulièrement important à aborder pour lequel il existe des références scientifiques, réglementaires ou professionnelles sur lesquelles s’appuyer.
- Choix des critères.
- Choix de la méthode de mesure.
- Recueil des données.
- Analyse des résultats.
- Mise en place d’un plan d'action d'amélioration et réévaluation.
Le cadre opérationnel de l'évaluation
La Haute Autorité de Santé (HAS), autorité publique indépendante à caractère scientifique, a mis en place l’EPP afin de veiller à la qualité et à l’amélioration des soins des professionnels de santé en France.
Le cadre opérationnel permet ainsi de guider le développement de chacune des 6 étapes de l’audit clinique :
- l'intitulé de l'étape délimite le champ à étudier à chaque étape de la méthode ;
- l'exploration de ce champ nécessite la définition d'un ou plusieurs objectifs opérationnels, clairs, précis, traduisant le résultat attendu ;
- la réalisation de l'objectif fixé impose la mise en place d'actions concrètes ;
- le résultat obtenu en fin d'étape doit être en conformité avec l'objectif fixé.
Quels critères sélectionner ?
La sélection des critères détermine les éléments qui permettront d’évaluer la situation à auditer. Ces critères doivent être définis en fonction des objectifs généraux et des bonnes pratiques reconnues dans le domaine.
Le professionnel de santé doit alors sélectionner un nombre limité d’objectifs d’amélioration de la qualité des soins. La détermination de ces critères s’appuie sur l’analyse de références disponibles (scientifique, professionnelle ou réglementaire), le plus souvent sous la forme de recommandations de bonne pratique de grade élevé (à haut niveau de preuve) ou sur un fort consensus professionnel.
Les critères à sélectionner peuvent également s’appuyer sur des points critiques de la pratique pour lesquels il existe un potentiel d’amélioration de la qualité des soins.
L'analyse des résultats
L’évaluation des résultats
L’évaluation des résultats de l’EPP permet de mesurer les écarts entre la pratique actuelle du praticien et les recommandations attendues (référentiels HAS). L'analyse des résultats de l’audit clinique révèle des écarts qui peuvent être de différentes natures.
- Professionnelle (manque de connaissances).
- Institutionnelle (manque de méthode et/ou matériels inadéquats).
- Organisationnelle (manque de coordination dans la prise en charge du patient).
- Personnelle (manque de conviction et de motivation).
Le plan d’amélioration
L'écart observé entre la qualité souhaitée dans le référentiel et la qualité réellement appliquée impose la mise en place d'un plan d'amélioration. Ainsi, en fonction des résultats de cette première évaluation, les professionnels mettent en place des actions d’amélioration de la qualité des soins qui identifie les points suivants.
- Les mesures correctives. La priorité étant donnée en fonction de la gravité des écarts et de la nature des actions à mettre en oeuvre.
- Le calendrier prévisionnel.
- Le responsable de chaque action.
La réévaluation
Généralement un an après la première étude, une réévaluation a lieu selon les mêmes critères d’évaluation. Elle permet de mesurer l'impact des actions correctives par une nouvelle mesure des écarts entre la pratique réelle observée et la pratique attendue ou recommandée.
Il est possible d’utiliser à nouveau la même feuille de collecte des données, simplement en l’ajustant. Cette deuxième évaluation peut porter sur l'ensemble des critères si les premiers résultats sont hétérogènes ou uniquement sur quelques critères ciblant une zone à améliorer en priorité.
Dans le cas où la sécurité du patient est en cause, des actions d'amélioration s'imposent de façon urgente et la réévaluation a lieu plus rapidement.
En évaluant ses pratiques, puis en apportant des corrections lorsque des écarts par rapport aux données attendues sont révélés, les professionnels de santé améliorent sans cesse leur pratique.
L’audit clinique leur permet également de valider une des actions requises dans le cadre du DPC. Si vous souhaitez en savoir plus sur le DPC, nous vous invitons à consulter notre FAQ sur le DPC.
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