Définition et fonction
Les pansements hydrocolloïdes, également représentés par les initiales HC dans les protocoles, sont des pansements assez minces, transparents et composés de deux couches :
- La couche interne : il s’agit d’une matrice hydrophobe composée des particules de carboxyméthylcellulose (CMC) hydrophiles. Celle-ci a pour but d’absorber et de transformer les exsudats.
- La couche externe : il s’agit d’un film semi-occlusif ou encore d’une mousse de polyuréthane, qui a pour objectif de protéger de la contamination par des micro-organismes.
Les pansements hydrocolloïdes, qui existent depuis plus de 20 ans, collent sur toute la surface de la plaie. Attention, le pansement hydrocolloïde adhère à la peau saine mais pas à la plaie. Ces pansements infirmiers sont utilisés en phase d'épidermisation et de bourgeonnement de la plaie. Il est possible de faire appel à un pansement hydrocolloïde, en prévention, sur un plaie s’épidermisant.
Par exemple, en cas de traitement d’escarre talonnière rougissante ne disparaissant pas à la vitropression, il est possible d’utiliser ce type de pansement en prévention, afin de faire une décharge.
Les hydrocolloïdes ne drainent que très peu. D’ailleurs, lorsqu’ils sont à saturation, ils deviennent, généralement, blanchâtre.
Le pansement hydrocolloïde a pour objectif de maintenir le milieu humide de la plaie, avec un drainage moyen des exsudats. Il masque les odeurs et convient à tous types de plaies. Il ne faut pas utiliser de dakin, de bétadine ou d’alcool avant d’apposer le pansement, au risque qu’il se détériore et se saturer très rapidement.
Il existe des pansements hydrocolloïdes semi-transparents permettant de voir l'évolution de la plaie sous le quadrillage. Le quadrillage, lui, permet de délimiter la taille de la plaie.
Attention, en dehors du bourgeonnement et d’une épidémie de plaie, ce type de pansement est à éviter.
Quand utiliser un pansement hydrocolloïde ?
Les pansements hydrocolloïdes sont préconisés pour le traitement des plaies aiguës et chroniques peu exsudatives.
Voici une liste de pansements hydrocolloïde selon l’affection de la peau :
- le pansement hydrocolloïde pour une brûlure superficielle ;
- le pansement hydrocolloïde pour des sites donneurs de greffe ;
- le pansement hydrocolloïde pour des ulcères de la jambe ;
- le pansement hydrocolloïde pour des escarres.
Ce type de pansement infirmier peut être posé à n’importe quel stade de la cicatrisation.
En revanche, il est déconseillé d’utiliser un pansement hydrocolloïde sur :
- les plaies infectées ;
- les plaies intégralement sèches ;
- les plaies très exsudatives : cela entraînerait un risque de macération ;
- les mycoses ;
- les brûlures au troisième degré ;
- les plaies hyper bourgeonnantes.
Comment appliquer un pansement hydrocolloïde ?
Il convient d’appliquer un pansement hydrocolloïde sur une plaie, après un nettoyage au sérum physiologique ou à l’eau, suivi d’un séchage du pourtour de celle-ci. La pose du pansement hydrocolloïde doit se faire délicatement sur la plaie en dépassant de 2 à 3 cm minimum sur la peau saine.
Si la plaie se trouve en phase de détersion ou est très exsudative, il est recommandé d’utiliser un pansement secondaire afin de bien fixer le pansement primaire. Si la plaie se situe dans une localisation sujette aux frottements, il est alors conseillé d’utiliser un pansement secondaire de fixation.
Quand renouveler un pansement hydrocolloïde ?
Le pansement hydrocolloïde sur une plaie doit être renouvelé lorsqu’il arrive à saturation ou qu’il commence à se décoller. Cette saturation est observable le long des contours du pansement. Au moment du renouvellement, il est préférable d’avertir le(la) patient(e) des mauvaises odeurs risquant de se dégager de la plaie.
Lors de l'enlèvement d’un pansement hydrocolloïde, il faut éviter le retrait par manœuvre atraumatique. Cette manœuvre est douloureuse, surtout si la plaie est ouverte. En cas de plaie en épidermisation, il faut faire attention car si le(la) soignant(e) tire sur la trame, il(elle) risque de dégrader la peau fragilisée. La meilleure méthode est de lever en étoile et au fur et à mesure, les bordures pour finir par soulever le centre du pansement.
Les laboratoires préconisent de laisser le pansement hydrocolloïde un maximum de temps, jusqu'à saturation. Cependant, dans la réalité des faits, il est déconseillé de dépasser 5 jours de pose d'hydrocolloïde. Car au delà de 5 jours, le pansement va laisser des filaments et tâches brunâtres, qui vont coller à la peau.
À noter que si le changement est trop fréquent, c’est probablement que le pansement hydrocolloïde n’est pas adapté à la plaie.
Vous souhaitez en savoir plus sur les pansements infirmiers ? Nous vous recommandons de lire nos divers articles sur le sujet : le pansement alginate, les types de pansement infirmier, ou encore le pansement hydrocellulaire.
Les différents pansements hydrocolloïdes sur le marché
Voici la liste des pansements hydrocolloïdes présents sur le marché :
- le pansement hydrocolloïde Algoplaque® : laboratoire Urgo ;
- le pansement hydrocolloïde Carboxy Méthyl Cellulose Askina biofilm® : laboratoire Braun ;
- le pansement hydrocolloïde Carboxy Méthyl Cellulose Comfeel® : laboratoire Coloplast ;
- le pansement hydrocolloïde Carboxy Méthyl Cellulose Duoderm® : laboratoire Convatec ;
- le pansement hydrocolloïde Carboxy Méthyl Cellulose Hydrocoll® : laboratoire Hartmann ;
- le pansement hydrocolloïde Carboxy Méthyl Cellulose Sureskin® : laboratoire Euromdec ;
- le pansement hydrocolloïde Melipex.
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