Comment passe-t-on de l'infection au papillomavirus au cancer ?

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Du papillomavirus au cancer

Comment l'infection au papillomavirus conduit-elle au cancer ?

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6 min

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Par Thomas Cornet

Dans certains cas, le papillomavirus peut mener au cancer. Comment cette modification s'explique-t-elle ? Quels sont les facteurs causant la transition entre le papillomavirus et le cancer ? Nous vous détaillons ici comment une infection HPV mène parfois au cancer. Les informations de cet article sont tirées de notre formation HPV à destination des médecins généralistes, dispensée par le Professeur Carcopino.

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Quel est le processus de l'infection papillomavirus au cancer ?

Au bout de 8 à 12 mois après l'infection par HPV, dans 80% des cas, le virus est éliminé. L’infection transitoire n’a pas de conséquences cliniques mais on observera évidemment un frottis anormal tant que la clairance virale ne sera pas totalement aboutie.

 

Chez une femme jeune, l’infection transitoire est fréquente et banale. Au sein de cette population, un dépistage induirait un grand nombre de positifs non pertinents (faux positifs pour des lésions pré-cancéreuses).

 

En revanche, c’est si l’infection au papillomavirus persiste qu’apparaissent des lésions. On les classe en deux catégories :

  • lésions de bas grade (équivalent CIN 1) ;
  • lésions de haut grade (équivalent CIN 2/3).

On ne considère pas de continuité entre ces deux catégories : les lésion de bas grade disparaissent sans trace dans 70% des cas en 2 ans tandis qu’elles ne précèdent pas systématiquement celles de haut grade.

 

Éléments pronostiques :

  • CIN1 ⇔ risque de cancer à 10 ans < 1/1000 ;
  • CIN 2 ⇔ risque de cancer à 5 ans de 30%.

Bon à savoir

Le temps entre l'infection au papillomavirus et le cancer dure plus de 10 ans.

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Les cancers causés par le papillomavirus

Les infections HPV à haut risque ont un impact conséquent sur les risques de développer des lésions précancéreuses ou un cancer. Ainsi, le papillomavirus peut aboutir à un cancer du col de l'utérus (CCU) : quasiment la totalité des cancers du col est lié à un papillomavirus. D'autres pathologies peuvent survenir après une infection HPV. Leur proportion est bien inférieur à celle du CCU, mais le risque est tout de même présent.

 

Les cancers liés au papillomavirus sont les suivants :

  • le cancer de l'anus et de l'oropharynx ;
  • le cancer du pénis ;
  • le cancer du vagin ;
  • le cancer de la vulve.

Ces cancers liés au papillomavirus sont beaucoup plus difficiles à dépister que le cancer du col de l'utérus. Cela s'explique par le fait que pour être dépistée, une pathologie doit respecter les critères suivants :

  • elle doit être fréquente ;
  • elle doit pouvoir être dépistée à un stade curable ;
  • son traitement doit être efficace
  • son dépistage doit être efficace, réalisé dans des conditions acceptables et peu coûteux ;
  • la pathologie doit avoir une histoire naturelle lente.

Le CCU est le seul à respecter toutes ces conditions.

Quelle est la prévalence d'infection HPV selon l'âge ?

La femme est infectée de façon presque inévitable dans sa jeunesse une fois active sexuellement. En revanche, après 30 ans et avec l’âge, les infections au HPV sont moins fréquentes et le cas échéant sont susceptibles d’être persistantes et chroniques.

Bon à savoir

C’est une petite proportion de la population qui n’éliminera pas le virus et développera des lésions pré-cancéreuses vers 30 ans, puis un cancer à 40 ans.

On observe un petit rebond des infections au papillomavirus à la ménopause qui demeure encore inexpliqué. On ne peut pas savoir quand et avec qui une patiente peut avoir été infectée. En effet, un résultat HPV positif peut caractériser une infection datant de plus de 15 ans. Mieux vaut ne pas évoquer inutilement l’infidélité.

Rappel

Walter Santé vous propose une formation HPV en ligne, dispensée par le Professeur Xavier Carcopino, gynécologue obstétricien, Vice-Président de la SFCPCV. Nous vous accompagnons dans vos démarches de souscription et de financement. Cette formation vous donnera les connaissances nécessaires sur la surveillance après une conisation ou encore sur la vaccination HPV.

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Quelle est la prévalence des différents types d'HPV ?

Pour rappel, on compte près de 150 types d'HPV différents aujourd'hui. Ils sont divisées en deux familles : les papillomavirus de bas risque et les papillomavirus de haut risque. Le HPV 16 et le HPV 18 font partie des HPV de haut risque. En effet, ils augmentent grandement les risques de cancer chez la patiente : 

  • une patiente atteinte par le HPV 16 a près de 280 fois plus de risques de développer un cancer ou une lésion précancéreuse qu'une patiente porteuse d'un HPV à bas risque ;
  • le risque est multiplié par 220 dans le cas d'un HPV 18.

HPV 16 est de loin le virus le plus représenté dans le monde, suivi de HPV 18. HPV 45 est, lui, très représenté en Afrique de l’ouest. HPV 18 est en revanche peu représenté chez les patientes CIN 2/3.

Important

80% des cancers du col de l’utérus sont dus aux HPV 16 et 18.

Sources

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Commentaires

JU
Julie T. 17 août 2023 à 08:08

Il y a une erreur dans le texte ci dessous :
"- lésions de bas grade (équivalent CIN 2/3) ;
- lésions de haut grade (équivalent CIN 1)"
Les lésions de bas grade sont les CIN1...

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Thomas Cornet (Auteur.e) 21 août 2023 à 10:11

Merci pour votre vigilance Julie, c'est corrigé.

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