La surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

blog

Santé

Infirmier

Anticoagulants

Surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

Surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

|

6 min

|

Par Alphonse Doutriaux

Les infirmiers et infirmières ont un rôle important à tenir dans la surveillance des anticoagulants. Chaque type de traitement anticoagulant nécessite une surveillance infirmière spécifique : les AVK ne doivent pas être surveillés de la même manière qu’un traitement sous héparine ou sous injectables. Cet article vous permet de retrouver les informations essentielles sur la surveillance d’un anticoagulant (fiche IDE, type de traitement, examens, etc.

Sommaire

  • La surveillance des héparines
  • La surveillance des injectables
  • Les examens de référence pour les AVK
  • La surveillance des traitements par AOD
  • Téléchargez la fiche IDE sur la surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

Programme formation Anticoagulants

+ de 1000 téléchargements

La surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

+ de 800 téléchargements

Partager sur :

La surveillance des héparines

La surveillance des héparines varie selon le médicament et le type d’héparine utilisés :

  • héparine sodique (exemple : Héparine) : surveillance des plaquettes sanguines, héparinémie et TCA ;
  • héparine calcique (exemple : Calciparine) : surveillance des plaquettes sanguines, héparinémie et TCA ;
  • héparine de bas poids moléculaire (exemple : Innohep, Lovenox, Fraxiparine, Arixtra) : surveillance des plaquettes sanguines et de l’activité anti-Xa (dans le traitement curatif).

Important

Il est essentiel de sécuriser l’administration des traitements par héparine dans la surveillance IDE.

Concernant l’héparine sodique et calcique, l’infirmier doit faire attention à plusieurs éléments :

  • obtenir les résultats TCA (Temps de Céphaline Activée) et les transmettre au médecin traitant pour adapter la dose si nécessaire ;
  • contrôler la posologie de la prescription ;
  • vérifier l’état de la peau à l’endroit de l’injection en sous-cutané (faire attention aux hématomes, surtout s’ils sont enflammés) ;
  • s’assurer de l’absence de contre-indications (ulcère hémorragique, AVC, thrombopénie…).
    L’infirmier réalise une surveillance simple quotidiennement avec la prise de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
img test
Accompagnez les patients sous anticoagulants

Appareil cardiovasculaire, méthodes de fluidification du sang, rôle de l'infirmier et complications possibles.

Découvrir la formation

La surveillance des injectables

L’IDE doit également réaliser la surveillance d’un traitement anticoagulant injectable dans sa pratique :

  • surveiller et tracer les effets indésirables ;
  • vérifier et tracer les bénéfices obtenus ;
  • contrôler les voies d’abord et tracer la surveillance (surveiller le débit et la durée pour les perfusions continues) ;
  • gérer le stock et le renouvellement, sécuriser l’entreposage au domicile ;
  • retourner les médicaments non utilisés et/ou périmés à la pharmacie.

Bon à savoir

Qu’il y ait des effets indésirables et/ou des bénéfices, il est important de faire un retour au médecin traitant.

Les injections d’HBPM (héparine de bas poids moléculaire) nécessitent certaines précautions :

  • l’injection sous-cutanée doit être réalisée au même moment dans la journée ;
  • l’injection doit être faite au niveau de la ceinture abdominale (piquer au plus près des fosses iliaques et non pas en péri-ombilical pour que le produit se résorbe mieux), en alternant à droite et à gauche ;
  • il ne faut pas purger les bulles d’air dans les seringues pré-remplies ;
  • il faut surveiller les risques hémorragiques en détectant les hématomes ou les saignements spontanés ;
  • les plaquettes doivent être dosées deux fois par semaine ;
  • le dosage du TCA ou de l’activité anti-Xa doit être réalisé ;
  • l'élimination rénale doit être surveillée (faire attention si la clairance à la créatinine est inférieure à 30 ml/mm).

Besoin d’une fiche sur la surveillance d’anticoagulants ? Vous pouvez consulter notre fiche IDE des HBPM pour obtenir plus d'informations sur les héparines injectables.

Les examens de référence pour les AVK

Dans la surveillance IDE anticoagulant, le TP et l'INR sont les deux examens de référence pour les antivitamines K (AVK). Le TP, le taux de prothrombine, correspond au temps de saignement et de coagulation du plasma en présence d’un réactif, la thromboplastine. Le TP est nécessaire dans le calcul de l’INR. Le résultat du TP est donné en pourcentage en fonction d’un témoin (le résultat normal est égal à 100 %). C’est un examen qui permet d’explorer les facteurs de la coagulation qui sont dits “vitamine K dépendants”. Dans le cas d’une dé-coagulation sous antivitamines K, la valeur recherchée se situe autour de 30 %.

L’INR, International Normalized Ratio, est obtenu par le rapport du TP du patient sur le TP du témoin, multiplié par l’index de calibration international. C’est pourquoi les deux tests, TP et INR, sont importants. Le résultat normal de l’INR est à 1. Pour une dé-coagulation, les valeurs recherchées se situent autour de 2 ou 3 et pour une valve cardiaque mécanique, entre 3 et 4,5.

 

La surveillance d’un patient sous anticoagulant de type AVK nécessite de faire des prélèvements sanguins pour l’INR deux fois par semaine, le premier mois du traitement. Ensuite, les prélèvements peuvent être espacés : une fois par semaine, puis une fois tous les 15 jours si les résultats sont stables.

Bon à savoir

Désormais, des appareils mobiles à domicile permettent de contrôler l’INR sans passer par le laboratoire. Ce type d’appareil est utile pour un patient sous anticoagulants avec une surveillance biologique fréquente.

Enfin, dans la surveillance IDE d'un anticoagulant comme un AVK, le patient doit posséder un carnet de suivi. Ce carnet doit lui être donné au début de la mise en place du traitement et chaque information importante relative au traitement et à sa surveillance doit y être consignée. Le patient doit l'avoir avec lui pour l'ensemble de ses consultations médicales.

La surveillance des traitements par AOD

Il n’y a pas de surveillance spécifique pour le traitement d’un anticoagulant oral direct (AOD). La prise en charge infirmière des patients sous anticoagulants ne nécessite donc pas de suivi biologique ni de tests.

 

Cependant, pour un patient présentant des hémorragies sous AOD, il est possible de réaliser des tests qui ciblent l’activité anti-Xa et du facteur II activé

  • Surveillance de l’activité de l’anti-Xa : Xarelto (Rivaroxaban) et Eliquis (Apixaban).
  • Surveillance de l’activité du facteur II activé : Pradaxa (Dabigatran).

Cette mesure est utile face à un patient fragile (patient âgé, enfant, personne de faible poids, etc.), un patient qui présente une altération de la fonction rénale ou hépatique, un patient polymédiqué, et dans les situations critiques (hémorragies, accident thromboembolique et en péri-opératoire).

 

Ainsi, avec un anticoagulant oral direct, la surveillance n’est pas nécessaire, mais il est tout de même possible de contrôler la coagulation sanguine du patient. Enfin, la surveillance d'un anticoagulant de type antiagrégant plaquettaire nécessite de réaliser un test de temps de saignement.

 

Actualisez et améliorez vos connaissances des traitements anticoagulants et de la surveillance infirmière en suivant la formation Walter Santé Anticoagulants !

Maîtrisez-vous le suivi des patients sous anticoagulants ?

Au cours d'un traitement anticoagulant, quelle est la complication la plus redoutée ?

A

L'embolie pulmonaire

B

La thrombose veineuse

C

L'accident hémorragique

Téléchargez la fiche IDE sur la surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

La surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

La surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

+ de 800 téléchargements

Programme formation Anticoagulants

+ de 1000 téléchargements

La surveillance infirmière des patients sous anticoagulants

+ de 800 téléchargements

Maîtrisez-vous le suivi des patients sous anticoagulants ?

Au cours d'un traitement anticoagulant, quelle est la complication la plus redoutée ?

A

L'embolie pulmonaire

B

La thrombose veineuse

C

L'accident hémorragique

Partager sur :

Commentaires

Publier un commentaire

Un doute, une question, nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Sur le même thème

Fonctionnement de la coagulation du sang

Walter Learning

Alphonse Doutriaux

|

31 Juillet 2023

La coagulation du sang est un processus complexe et régulé par de nombreux facteurs. Des problèmes dans l’une ou l’autre de ces étapes peuvent entraîner des troubles de la coagulation, tels que des saignements excessifs ou des risques d’apparition de caillots sanguins indésirables. 

Cet article constitue une fiche d’aide pour comprendre les mécanismes de coagulation sanguine et les facteurs de coagulation du sang, mais ne se substitue en aucun cas à une .

Pour s’informer des procédures à respecter lors de thromboses ou de risques cardiovasculaires, il est recommandé de suivre une formation continue infirmier sur l’administration de traitement par anticoagulants.

Lire l'article

Prescription de Lovenox et surveillance des plaquettes

Walter Learning

Alphonse Doutriaux

|

17 Juillet 2023

Parmi les anticoagulants, les héparines de bas poids moléculaires (HBPM) sont composés de quatre médicaments : la Fragmine, la Fraxiparine, l’Innohep et le Lovenox. Les HBPM inhibent le facteur Xa et la thrombine. L’injection de Lovenox doit être réalisée en sous-cutanée et il est souvent utilisé en ambulatoire.
Vous avez des questions concernant les modalités du traitement Lovenox et la surveillance des patients sous Lovenox (plaquettes et anti-Xa) ? Retrouvez les informations essentielles, issues de notre formation pour infirmière, dans cet article.

Lire l'article

Liste des antiagrégants plaquettaires pour les infirmiers

Walter Learning

Alphonse Doutriaux

|

5 Juin 2023

Les antiagrégants plaquettaires sont souvent regroupés sous le terme d’anticoagulants, mais ils n’ont pas exactement la même action que ces derniers. Un traitement d’antiagrégant plaquettaire permet d'éviter qu'il n'y ait une agrégation des plaquettes dans le sang (au niveau de la circulation artérielle) et la formation d’un thrombus. L’aspirine est l’antiagrégant plaquettaire le plus connu, mais il existe d’autres médicaments (Plavix, Duoplavin, etc.).

 

L’infirmier doit obligatoirement connaître les précautions à prendre pour un antiagrégant plaquettaire : indication, effets indésirables, contre-indications, liste des médicaments et surveillance IDE.
Retrouvez toutes les informations à savoir sur le suivi d’un patient sous antiagrégant plaquettaire et la fiche IDE."

Lire l'article

Étapes et rôle de l'hémostase primaire

Walter Learning

Alphonse Doutriaux

|

17 Juillet 2023

La coagulation sanguine peut être divisée en deux parties : l’hémostase primaire et l’hémostase secondaire. L’hémostase primaire est elle-même composée de deux phases : le spasme vasculaire et le clou plaquettaire. De l’hémostase primaire à la fibrinolyse, en passant par l’hémostase secondaire, chaque étape de la coagulation du sang est nécessaire afin d’éviter l’accident hémorragique ou thrombotique.
Approfondissez vos connaissances de l’appareil cardiovasculaire, de la surveillance infirmière et des anticoagulants avec la formation infirmière à distance de Walter Santé.

Lire l'article