Pourquoi la voie cutanée est-elle privilégiée ?
La voie cutanée est privilégiée, car c’est le mode d’administration de l’huile essentielle qui comporte le moins de dangers ou d’effets secondaires. On préfère l’application d’une huile essentielle sur la peau plutôt que par voie orale, surtout pour les enfants. De plus, il est plus facile d’administrer de plus fortes doses par la voie cutanée.
L’avantage d’une utilisation d’une huile essentielle sur la peau, c’est qu’il est possible de l’apposer sur les endroits directement touchés par une affection, sur les zones réflexes du corps (plexus et points d’acupuncture) et dans le cadre de pathologies locorégionales (articulations, tendinites, muscles, etc.). Son application provoque une action locale et systémique sur les organes et les tissus.
De manière générale, les formations en huiles essentielles recommandent d’éviter une application cutanée le soir pour une première prise, notamment chez les personnes sensibles, afin de pouvoir vérifier l’effet de l’huile essentielle sur la peau.
Précautions d'emploi de l'huile essentielle sur la peau
Si l’application cutanée d’huiles essentielles est privilégiée, elle demande néanmoins quelques précautions.
Les huiles essentielles à éviter
La principale contre-indication des huiles essentielles pour la peau, ce sont les dermocausticités liées aux molécules d’une plante. Les molécules dermocaustiques sur lesquelles il est nécessaire de porter une attention sont les phénols (eugénol, carvacrol, thymol) qui ne pourront pas être appliqués sur la peau ni être diffusés, en raison de leur action irritante. La même précaution doit être envisagée pour les aldéhydes aromatiques, comme le cinnamaldéhyde présent dans la cannelle.
Les huiles essentielles telles que la coumarine peut présenter un effet photosensibilisant et donc provoquer des taches sur la peau au cours d’une exposition au soleil. La coumarine est présente dans les essences obtenues par expression, principalement chez les agrumes comme l’orange, la mandarine, le citron ou encore le yuzu. Cet effet n’est pas seulement observé lors d’une application cutanée de l’huile essentielle, mais aussi en cas d’ingestion.
Les formations en aromathérapie apportent des conseils sur l’utilisation des huiles essentielles, et notamment sur leur application sur les muqueuses. De manière générale, il est recommandé d’éviter d’apposer une huile sur les muqueuses nasales, auriculaires et ano-génitales. Dans les faits, elle peut être administrée sur ces zones si elle est très diluée avec des huiles non irritantes et avec beaucoup de prudence. Mais le principe de précaution prévaut.
L’application cutanée de l’huile essentielle
L’utilisation de l’huile essentielle sur la peau est la voie d’administration la plus sécurisée. Mais comment employer les essences ? Généralement, l’huile essentielle est appliquée en massage avec un pourcentage de dilution entre 10 et 30 % avec un support huileux, un gel ou une crème.
Il est essentiel de réaliser ce massage en regard de l’organe concerné pour une meilleure efficacité et choisir un support avec une action systémique.
L’intérêt de l’application cutanée d’une huile essentielle, c’est que son action est autant systémique que locale. L’essence passe à travers l’épiderme, et atteint la circulation sanguine. Néanmoins, son action n’est pas prolongée. Il est donc nécessaire de répéter cette prise pour garantir une couverture sur 24 h. De cette manière, il est possible de réaliser une application trois à cinq fois par jour, sans que cela ne cause aucun effet secondaire, tandis que la voie orale est limitée à un maximum de trois prises dans la journée.
Choisir son huile essentielle
Le choix de l’huile dépend des affections à soigner. Le traitement d’une bronchite ne nécessitera pas l’utilisation des mêmes huiles que pour l’apaisement d’un eczéma. Les formations en ligne en aromathérapie vous permettent d’étendre vos connaissances sur les bienfaits des huiles essentielles sur la peau.
Dans le cas d’une huile essentielle dermocaustique, il est d’usage de la diluer à 1 % pour éviter une irritation de la peau. Avant d’administrer une huile essentielle sur une large zone, une application à l’intérieur du bras sur peau fine pour tester sa réactivité est recommandée. Ainsi, il est plus sécurisé d’effectuer par la suite des massages sur vos points d’intérêt.
Le degré de dilution d’une huile essentielle doit être établi selon la dermocausticité de l’essence ou en fonction de l’action recherchée. La dilution est souvent réalisée de la façon suivante :
- 1 % pour les huiles dermocaustiques ;
- 3 % pour une action réparatrice tégumentaire ;
- 5 % pour une action sur le système nerveux (gestion de stress et recherche de bien-être) ;
- 7 % pour une action sur la circulation sanguine et lymphatique ;
- 10 % pour une action musculaire, tendineuse et articulaire ;
- 15 % pour une action dans le sport et la compétition (déchirure, crampes, entorse et tendinites) ;
- 20 % pour une action systémique sur les peaux sensibles comme les bébés ;
- 30 % pour une action locale puissante ;
- 50 % pour une hésitation d’emploi pure ;
- 99 % pour les huiles essentielles absolument sûres sans effets secondaires comme le ravintsara, la camomille, le tea tree, ou la lavande fine.
Les supports pour la voie cutanée
Les cours sur les huiles essentielles vous accompagnent dans le choix de l’huile végétale adaptée à la situation ou à l’action recherchée. La synergie entre une huile essentielle et une huile végétale est très importante, notamment pour une application cutanée.
Il existe des huiles qui restent en surface, tandis que d’autres pénètrent quasi instantanément et plus en profondeur. Ce choix dépend alors de l’affection dont il est question et de l’effet que vous souhaitez pour le traitement.
Certaines huiles végétales disposent également de propriétés curatives et vont intervenir par exemple sur l’épiderme vivant comme l’huile d’argan ou de rose musquée, ou dans l’épaisseur du derme comme l’huile de calophylle ou de macadamia.
S’il n’existe pas de contre-indications, une huile essentielle pure sur la peau peut être utilisée pour une action systémique.
Les formes de voies cutanée
Les huiles végétales ne sont pas les seuls supports utilisés dans le cadre d’une application cutanée d’huile essentielle. Pour certaines affections, d’autres formes de supports sont privilégiées. Les formations en ligne à l’aromathérapie préconisent :
- des poudres comme l’argile ou le talc, de 1 à 3 % (l’argile est bénéfique pour les problèmes ostéoarticulaires) ;
- des excipients pâteux ou semi-pâteux ;
- de l’huile pour les huiles essentielles lipophiles, de 2 à 5 % ;
- des gels, qui sont la seule forme semi-solide qui permet un passage systémique, de 5 à 12 % ;
- des émulsions, comme les crèmes, à 3 % ;
- des shampoings et des savons liquides, de 0,2 à 1 %.
Attention, les huiles essentielles pour la peau qui sont dermocaustiques ne doivent pas être utilisées dans le bain.
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